La dissémination du mandarin comme dispositif du soft power chinois : un aperçu du programme TCSOL (Teaching Chinese to Speakers of Other Languages)

RG v7 n3 (2021)

Paola Carollo

Paola Carollo est candidate au doctorat en anthropologie à l’Université Laval.

Paola.carollo.1@ulaval.ca

En 2019 Paola Carollo a obtenu son diplôme de maîtrise en Teaching Chinese to Speakers of Other Languages et devient l’une des premières enseignantes italiennes de mandarin de la ville de Catane (Italie). Depuis l’automne 2020, Paola Carollo est candidate au doctorat en anthropologie à l’Université Laval.

Résumé

La Belt and Road Initiative (BRI) semble avoir stimulé la fièvre chinoise (hanyu rechao汉语热潮), soit une ruée vers l’apprentissage du mandarin. Étudiants et enseignants deviennent ainsi les protagonistes d’une mission : être les témoins d’une société riche, ouverte et bienveillante. Les  élèves-témoins, patiemment façonnés pour respecter et aimer la Chine, ainsi que les enseignants-modèles, nourris au sein des programmes TCSOL, sont appelés à jeter des ponts entre les cultures pour diffuser la connaissance de ce qui est présenté comme la vraie Chine.

 Mots clés : Belt and Road Initiative; soft power; éducation, enseignement du chinois; TCSOL

 

Abstract

The Belt and Road Initiative (BRI) seems to have boosted the Chinese fever (hanyu rechao 汉语 热潮), which is the growing interest in learning Mandarin. It entails that students and teachers become the protagonists of an important mission: they are the witnesses of a rich, open, and benevolent society. Students-as-witnesses, patiently shaped to respect and love China, as well as the teachers-as-models, nurtured within the TCSOL programs, are called to build bridges between cultures and spread in the world what is claimed to be true China.

Key words: Belt and Road Initiative; soft power; education, teaching Chinese; TCSOL.

 

Introduction

 Le 20 avril 2021, la Chine a célébré, en l’honneur de Cangjie, le créateur mythique des caractères chinois, la onzième Journée de la langue chinoise (UN news, 2011 : en ligne), un évènement fondé en 2010 par les Nations Unies afin de promouvoir le multilinguisme et la diversité culturelle (Nations Unies, 2021 : en ligne; UN news, 2011 : en ligne). Promu par le site Chinese Plus – une nouvelle plateforme pour l’apprentissage et la promotion du chinois – l’évènement a été accompagné par le slogan suivant : « le chinois crée des possibilités infinies » (zhongwen chuangzao wuxian jiyu中文创造无限机遇) (Chineseplus, 2021 : en ligne).

C’est à la lumière de l’éventail de possibilités offertes par la maîtrise du mandarin – surtout dans le cadre du projet draconien qui porte le nom de Belt and Road Initiative (BRI ; yidaiyilu一带一路 ) – que la fièvre chinoise (hanyu rechao汉语热潮 : la fièvre pour la langue chinoise, littéralement) ne fait que monter (shengwen 升温), comme de nombreux articles académiques et de presse affirment en faisant référence à la ruée vers l’apprentissage de cette langue.

D’importants journaux chinois, comme le China Daily (Zhongguo ribao wang 中国日报网) et le People’s Daily (Renmin ribao 人民日报) affirment que’il y aurait plus de 25 millions d’étudiants de chinois langue seconde (L2) dans le monde (Center for Language Education and Cooperation, 2021b : en ligne ; China Daily, 2021 : en ligne ; Kong, 2020 : en ligne). Parmi ceux-ci, seulement en 2018, 492.185 étudiants internationaux de 196 pays et régions du monde ont pris part à des programmes d’études dans 1.004 établissements d’enseignement supérieur en Chine, selon un rapport statistique du ministère de l’Éducation de la RPC (Ministry of Education, 2019 : en ligne). Ainsi, les images de jeunes étrangers qui apprennent le chinois sont diffusées largement sur le web et constituent le portrait du soft power tel qu’il se manifeste –  de manière à la fois subtile et colorée – dans les campus de Chine. En effet, c’est dans les universités chinoises que les étudiants internationaux sont attirés, entre autres par les nombreuses subventions et activités des Instituts Confucius – ces derniers étant les protagonistes de la dissémination du mandarin à travers la planète depuis 2004.

À la lumière de ce qui précède, on se demandera dès lors dans quelle mesure et pour quelles raisons la langue et la culture chinoises sont devenues des outils de soft power à l’ère de la Belt and Road Initiative. Quelles sont les stratégies de diffusion du mandarin ? Et pour finir, quel est le rôle joué par les apprenants ? Dans le contexte de la diplomatie culturelle chinoise, le contrôle sur la totalité des dispositifs d’enseignement de la langue semble gagner une grande importance pour la transmission d’un savoir conforme à l’image que la Chine veut transmettre au monde.

L’analyse qui suit repose sur l’examen de sources documentaires, à savoir des articles de chercheurs chinois, en anglais et en mandarin, trouvés sur la base de données chinoise CNKI (zhongguo zhiwang中国知网) et d’autres sites web, ainsi que sur l’expérience personnelle de terrain de l’autrice, apprenante de chinois et diplômée du programme de maîtrise en Teaching Chinese to Speakers of Other Languages (abrégé en TCSOL ci-dessous).

Cet article débute par une mise en contexte du rôle des Instituts Confucius dans le cadre de la diplomatie culturelle mondiale, pour ensuite développer les enjeux qui font de la langue chinoise l’une des protagonistes incontournables des efforts de la BRI. Pour finir, l’article propose de jeter un regard sur le programme TCSOL et sur l’importance de la formation des enseignants de la langue chinoise. À cet égard, les élèves et les enseignants sont chargés d’une mission internationale, devenant les vecteurs actifs du soft power made in China, comme la sociologue Claire Seungeun Lee (2018) définit ce phénomène dans son ouvrage éponyme.

 

  1. Les Instituts Confucius en tant qu’instruments de la diplomatie culturelle

Le politologue américain et chercheur en relations internationales Robert Jervis affirme, en 1970,  que dans le cadre des relations internationales, la réputation d’une nation à l’étranger est beaucoup plus utile que sa puissance économique ou militaire ( Jervis, 1970 : 6 dans Wang J., 2011 :1). Procédant du concept de soft power de Joseph Nye (2004), les efforts diplomatiques mondiaux s’appuient sur ce qu’on appelle la diplomatie culturelle, dans un souci d’améliorer la connaissance interculturelle des nations et d’exporter les « données représentatives de la culture nationale » (Kessler, 2018 : 263). Spécificité toute française, la diplomatie culturelle trouverait ses origines dans le mot francophonie et dans la fondation, en 1883, de l’Alliance française (Gazeau-Secret, 2013 : 103-4). En étant le véhicule de la pensée et de la culture, la promotion de la langue nationale devient donc une source d’intérêt majeure dans le cadre de la politique étrangère d’une nation.

La Chine, quant à elle, a bien compris les règles du jeu et, dès la fin des années 1970, des mouvements de grande revitalisation (weida fuxing 伟大复兴) culturelle ont suivi les réformes économiques démarrées par Deng Xiaoping (Deng et Smith, 2018 ; Lee, 2009 : 51 ; Wang J., 2011 :2 ; Zhang, 1994 ). À partir des années 1990, la troisième génération de leaders chinois (1992-2004) devient toujours plus sensible aux enjeux de soft power, cultivant une politique moins fondée sur la propagande et plus penchée vers des « nuanced public relations » (Lee, 2009 : 47, 56).  L’élection en 2002 du président Hu Jintao consacre une période de réformes dans le domaine culturel (Wang J., 2011), ainsi que l’apparition de l’idéal de peacefull rise  (heping jueqi 和平崛起) (Wang J., data : 41). Conçue en 2003 en réponse aux inégalités sociales internes et aux inquiétudes occidentales relatives à la menace chinoise (China threat), cette idée de montée pacifique envisage la création d’une société harmonieuse (hexie shihui 和谐社会) (Lee, 2009 ; Wang J., 2011), sur le plan à la fois domestique et international. Ici, les efforts du soft power ont été tournés vers la construction d’un « “harmonized world,” although centered on China » (Lee, 2009 : 44).

Cette nécessité a été reprise et synthétisée dans la proposition du dixième plan quinquennal (2001-2005), qui souligne, entre autres, la nécessité de promouvoir la diffusion de la langue chinoise à l’international à travers l’industrie culturelle (wenhua chanye 文化产业) dans une perspective de Going global (zouchuqu 走出去) (Lee, 2018 : 3 ; Zhu, 2010 [2001] : en ligne).

  1. Un aperçu du travail des Instituts Confucius

Dans ce contexte de revitalisation, à partir des années 80, la figure de Confucius non seulement a connu un nouvel essor, mais en outre « was [also] seen to have a vital role to play in the geocultural dissemination of China’s Sinocentric nationalism » (Lee, 2009 : 51).

Ainsi, dans le sillage des expériences européennes de promotion des langues nationales, la Chine lance à partir de 2004 ses avant-postes pour l’apprentissage du chinois à l’international : les désormais célèbres Institut Confucius. Entre 525 et 558 dans le monde, ces instituts représentent l’effort de promouvoir l’image positive de la Chine à l’international, de stimuler la population mondiale à l’apprentissage de la langue, de favoriser les relations entre la Chine et les autres pays et de former des entrepreneurs qui veulent implanter des activités en Chine (Institut Confucius au Québec, s.d. : en ligne). Ces objectifs sont souvent atteints par une offre très vaste de cours de langue, de calligraphie, de traduction, de cuisine, etc. En outre, des bourses d’études pour poursuivre l’apprentissage du chinois en Chine y sont offertes. Parmi celles-ci, on trouve des bourses de six mois (avec la possibilité d’entamer des études de médecine chinoise traditionnelle ou de taiji) ou d’un an, des bourses de deux ans pour le programme de maîtrise, tel le Master in Teaching Chinese to Speakers of Other Languages (dorénavant abrégé en MTCSOL) et d’autres programmes (Istituto Confucio di Napoli, 2021 : en ligne).

Le soft power culturel (wenhua ruanshili 文化软实力) à la base de ce programme ambitieux sera déclaré formellement par le président Hu Jintao dans le VIIe point (Promoting Vigorous Development and Prosperity of Socialist Culture) du rapport délivré lors du 17e congrès du Parti communiste chinois (PCC) en 2007 (Hu, 2007). Il est ensuite réaffirmé dans la proposition pour l’établissement des objectifs à long terme pour l’année 2035, à l’occasion du lancement du 14e plan quinquennal (2021-2025) pour le développement économique et social national. La proposition, élaborée en octobre 2020, souligne l’importance de la culture, de la langue et du soft power, en affirmant que « la Chine deviendra un pays fort en ce qui concerne la culture, l’éducation, le talent, le sport et la santé. […]. Le soft power chinois n’arrêtera pas de se renforcer » (Liu, B. 2020 : en ligne ; traduction libre ; Xu, 2020 : en ligne).

Dans la prochaine section, on mettra en lumière comment et pourquoi l’enjeu de l’apprentissage de la langue chinoise devient la cible des efforts des nombreuses institutions, dont le ministère de l’Éducation, occupant un rôle de premier plan dans le panorama académique.

  1. Pourquoi bâtir des routes sinophones : le point de vue chinois

L’abondance d’articles publiés en Chine dans les dernières décennies, ainsi qu’on peut le voir sur la base de données CNKI (Zhongguo zhiwang 中国知网), fait ressortir l’effort des chercheurs universitaires dans la contribution et la collaboration avec les institutions engagées dans la dissémination du chinois. En effet, une simple quête du mot fièvre chinoise (hanyure 汉语热) offre un total de 578 articles parus entre 2005 et 2021. Ce chiffre est quadruplé pour le thème enseignement international du chinois (hanyu guoji jiaoyu 汉语国际教育), qui propose un choix parmi plus de 2.250 articles, dont 2.024 ont fait leur apparition seulement entre 2013 et 2021. Mais encore plus impressionnant est le nombre de titres qui se réfèrent explicitement aux enjeux linguistiques qui caractérisent la BRI : seulement entre 2015 et 2021, ils totalisaient 4.162 articles publiés (CNKI.net). Dans le cadre de la recherche universitaire pour la diffusion du chinois (hanyu tuiguang 汉语推广), un soutien fécond est offert par les institutions, parmi lesquelles figurent le ministère de l’Éducation, le ministère de la Culture et le Hanban (Confucius Institute Headquarters, aujourd’hui nommé Center For Language Education and Cooperation), à son tour encouragé par le Front Uni (UFWD ; Zhonggong zhongyang tongyi zhanxian gongzuo bu中共中央统一战线工作部, usuellement abrégé en tongzhanbu 统战部[1]) et par le ministère de la propagande (xuanchuanbu宣传部) (Gao, 2020 : 6-7). Il en découle qu’un language-in-education planning –  considéré comme l’ensemble des politiques linguistiques explicites développées par les institutions gouvernementales d’un pays (Tollefson, 2016) – programme l’apprentissage du chinois et accompagne formellement la Belt and Road Initiative (BRI) (Gao, 2020).

Mais qu’est-ce que la BRI ? Lors de ses discours officiels, le président Xi Jinping ne semble pas avoir fourni de description précise du programme, se concentrant plus sur la présentation de la mission qui l’anime. En particulier, Xi a souvent souligné le fait que, quoique la BRI soit une initiative spécifiquement chinoise, « ses bénéfices rejoindront le monde entier » (Xi, 2017; traduction libre). Les mots-clés « interconnexion » et « interaction » (en chinois : hulian hutong 互联互通), « coulent le long des artères de la BRI » (Xi, 2016a : en ligne; traduction libre) afin de construire ce que Xi définit comme un « réseau de coopération mutuellement bénéfique » (huli hezuo wangluo互利合作网络) (Xi, 2016b : en ligne; traduction libre) capable de « forger de manière conjointe une ‘route de la soie verte’, une ‘route de la soie saine’, une ‘route de la soie intelligente’ ainsi qu’une ‘route de la paix’ dont les pays et les peuples peuvent profiter » (Xi, 2016b : en ligne; traduction libre). Pour ce faire, la Chine s’engage à développer cinq connexions (wutong 五通), qui se déploient dans la coordination des politiques, la connectivité des infrastructures, le libre commerce, l’intégration financière et les liens entre les peuples (people-to-people) (Gao, 2020: 8). Comment atteindre dès lors ces objectifs et, en particulier, la cinquième connexion ? Selon la Chine, la réponse à ces questionnements réside dans l’apprentissage du chinois.

  1. La réponse des universitaires

 Publié à la section « théorie » ( lilun 理论) de la page web de l’agence de presse du PCC (zhongguo gongchandang xinwenwang 中国共产党新闻网), un article paru en 2015 dans le journal People’s Daily (Renmin Ribao 人民日报) et publié par Li Yuming, professeure à la Beijing Language and Culture University, porte le titre suivant : « One Belt One Road » requiert une langue qui lui ouvre la voie » (  « yidaiyilu »  xuyao yuyan pulu  “一带一路”需要语言铺路). Dans cet article, Li soutient que, afin de bâtir la tolérance culturelle au sein d’une communauté de profit (liyi gongtongti 利益共同体), de responsabilité (zeren gongtongti 责任共同), mais surtout d’une communauté de destins (mingyun gongtongti 命运共同体) (Li, 2015), il faut maitriser une langue commune, différente de l’anglais – cette dernière étant incapable de bâtir des relations qui vont au-delà de l’échange d’information (Li, 2015). Afin d’unifier les cœurs des peuples (minxin xiangtong民心相通), il est donc important que ces derniers utilisent une langue volontairement et de bon gré (leyi shiyong yuyan 乐意 使用语言) (Li, 2015). Selon l’auteur, cette langue serait le chinois.

Au-delà d’être un outil pour la communication, l’utilisation du chinois comme lingua franca aurait d’ailleurs le potentiel de sauver les pays des griffes de l’impérialisme de l’anglais (ang. English Imperialism ; ch. Yingyu diguo zhuyi 英语帝国主义) (Gao, 2020 :8) – terme utilisé par le linguiste anglais Robert Philippson (1992) pour se référer à la suprématie de l’anglais comme langue d’échange. Sans vouloir imposer – au moins en théorie – un autre impérialisme linguistique (Gao, 2020 : 10), la préservation des langues parlées dans les pays signataires des ententes doit être promue (Gao, 2020 : 9 ; ministère de l’Éducation RPC, 2016 : en ligne).

Mais la logique circulaire à la base de ce discours ne change pas la donne. Au contraire, elle la confirme : en effet, puisque la Chine est l’investisseur principal et le planificateur de l’initiative, les efforts doivent viser à « étendre la position de leader de la langue chinoise dans les gouvernements et les principales zones de construction des pays le long de la route » (Gao, 2020 :11 ; traduction libre) en assurant son utilisation dans « les domaines clés, les projets importants et les grands projets » (Gao, 2020 : 11 ; traduction libre).

En outre, selon la rhétorique utilisée, la maîtrise du chinois ne peut qu’ouvrir les portes pour la naissance des rapports gagnant-gagnant (Shen, 2015 ; The Ministry of Education of the People’s Republic of China. (2020) [2016]: en ligne). Si d’un côté les partenaires gagnent des possibilités d’emploi majeures dans le cadre de la BRI, d’un autre côté la Chine obtient prestige et statut, stimulant le sentiment d’appartenance parmi les Chinois d’outremer (haiwai huaren海外华人) et les minorités ethniques (shaoshu minzu 少数民族) (Gao, 2020 :13).

Pour finir, d’autres chercheurs, dont Tan Honghui, professeur à la Yangze University, dans un article publié dans le London Journal of Research in Humanities and Social Sciences (2018), plaide pour la dissémination du chinois afin de réaliser une sécurité linguistique (linguistic security ; Tan, 2018 : 63). Ce faisant, la langue véhiculerait une sécurité culturelle (Tan, 2018 : 63) (ou bien idéologique ?) qui devrait mener, selon cette théorie, vers une sécurité nationale. Dans le cadre de cette vision, la langue est le médium à travers lequel différentes formes de cultures voyagent : « cultural identity, cultural exchange, cultural rights, cultural ecology and cultural security » (Tan, 2018 : 63); cette dernière, toujours selon l’auteur, étant une condition dans laquelle une nation défend sa souveraineté culturelle et « make the culture sustainable » (Tam, 2018 :63). Selon cette interprétation, les confins des termes « culture » et « idéologie » semblent s’affaiblir. Réifiée, la culture semble être considérée comme un héritage à défendre, comme un environnement en danger à préserver, comme une ressource à rendre soutenable. Véhicule de la culture, la langue apparaît d’ailleurs comme une arme de défense censée protéger l’unité nationale contre les dangers internes et externes.

Le prochain paragraphe mettra en lumière un programme qui fait partie des stratégies pour la dissémination de la langue et de la culture chinoise, le Teaching Chinese to Speakers of Other languages (TCSOL). Une attention particulière sera accordée à son programme de maitrise (MTSCOL).

  1. Le programme Teaching Chinese to Speakers of Other languages (TCSOL)

 « Fasciner à travers la culture, renforcer les liens entre les peuples » (ganshou wenhua meili cujin minxin xiangtong 感受文化魅力 促进民心相通) est le titre d’un article publié le 27 mars 2021 dans le journal People’s Daily et partagé sur le site du Center for Language Education and Cooperation (Zhongwai yuyan jiaoliu hezuo zhongxin中外语言交流合作中心). Cet article soutient que les échanges avec la Chine et l’apprentissage du chinois permettent d’avoir une connaissance plus réaliste de l’histoire et de la culture du dragon de l’Est (Bo, Zhou, Qi, Huan, 2021), permettant d’en « admirer la tolérance, l’ouverture et la créativité » (Bo, Zhou, Qi, Huan, 2021 ; traduction libre). La Chine est toujours plus attentive à son image et aux contenus qu’elle veut véhiculer. Mais qui sont les vecteurs de la culture qu’elle veut diffuser ? L’attention toujours croissante des institutions chinoises envers l’enseignement semble mettre en évidence deux protagonistes : les élèves et les enseignants. Le site internet du Center For Language Education and Cooperation – qui depuis l’année 2020 a remplacé l’ancien Hanban (aussi appelé Confucius Institute Headquarters), organisme gouvernemental affilié au ministère de l’Éducation – présente une panoplie d’offres et d’opportunités pour les élèves et les enseignants qui veulent s’engager dans l’apprentissage ou l’enseignement de la langue et de la culture chinoises.

L’objectif national, manifesté lors de la rencontre pour le lancement du 14e plan quinquennal (2021-2025) pour le développement économique et social national serait de « bâtir une plateforme de communication en langue chinoise, construire un système de communication global de la langue et de la culture chinoises et un système international de normes d’éducation en langue chinoise » (Yin, 2021 : en ligne). Ce projet prend le nom de une plateforme, deux systèmes (yi pingtai liang tixi 一平台 两体系). Évoquant le célèbre slogan « un pays, deux systèmes » énoncé par Deng Xiaoping à propos de la rétrocession de Hong Kong à la République populaire de Chine en 1997, le programme vise à bâtir une plateforme éducative qui, d’un côté, souhaite former des professionnels de la langue et de la culture chinoise, tant à l’étranger qu’en Chine et, de l’autre côté, vise à faire des universités chinoises des pôles d’attraction pour les étudiants internationaux dans tous les domaines (Yin, 2021). L’ambition de la Chine ne s’arrête pas donc à la diffusion du mandarin ; elle vise aussi à renforcer le rôle international des institutions universitaires et du système éducatif.

Afin de « bâtir une quantité suffisante d’enseignants d’excellente qualité » (Yin, 2021), différents programmes d’enseignement du chinois langue seconde (L2) ont été mis en place dans le cadre des certificats TCSOL. Parmi les possibilités offertes par le projet, on trouve des programmes qui se déroulent à l’international, comme le Chinese Language Teacher Volunteer Program – qui, depuis 2004, envoie des milliers d’enseignants à l’international –  et le Cooperation on Teacher Training between Chinese and Foreign Universities, qui propose une coopération entre les universités chinoises et étrangères. D’autres projets, comme le Overseas Chinese Language Teacher Training Program in China et le Master in Teaching Chinese to Speakers of Other Languages attirent des futurs enseignants pour des programmes de formation en Chine (Center For Language Education and Cooperation, s.d. : en ligne).

  1. Un aperçu du Master in Teaching Chinese to Speakers of Other Languages

Des programmes de bourses des Instituts Confucius et des provinces chinoises offrent la possibilité de suivre un programme de maîtrise en enseignement du chinois : le Master in Teaching Chinese to Speakers of Other Languages (MTCSOL). L’objectif de ce programme est de former des enseignants « ayant une solide éthique de travail et une bonne compréhension de la Chine et de la culture chinoise » (Zhejiang University of Science and Technology, s.d : en ligne). Il s’adresse aux étudiants internationaux qui maitrisent le mandarin, mais qui sont surtout « passionnés par la langue et la culture chinoises et dédiés à l’enseignement de la langue, ainsi qu’à la promotion des échanges internationaux entre la Chine et les autres pays » (Zhejiang University of Science and Technology, s.d : en ligne).

Le professeur modèle que le programme vise à créer doit recevoir sa formation sur la base du Manuel de référence du professeur de mandarin à l’international (guoji hanyu jiaoshi biaozhun 国际汉语教师标准, 2007, 2012), dont une nouvelle version mise à jour sortira en juillet 2021. Dans le cadre de ce manuel, les compétences que tous les programmes de MTCSOL doivent développer se déploient en cinq modules. Le premier, vise à former les connaissances et les compétences linguistiques (Ding, 2009), alors que des cours pour la communication interculturelle doivent être offerts pour satisfaire le deuxième module (Ding, 2009). Les cours du troisième module doivent se concentrer sur les théories de l’acquisition d’une langue seconde et les stratégies d’apprentissage, tandis que ceux du quatrième module ciblent l’étude des méthodes d’enseignement. Enfin, le cinquième module créé pour développer des qualités intégrées (zonghe suzhi 综合素质 ; Ding, 2009 ; traduction libre) « décrit principalement la qualité professionnelle des enseignants […] et leur éthique professionnelle » (Ding, 2009 : 14 ; traduction libre).

Selon l’expérience directe en MTCSOL de l’autrice entre 2017 et 2019 au sein de la Liaoning Normal University, le futur enseignant de chinois suit des cours sur les classiques de la pensée philosophique chinoise, sur les arts traditionnels, mais aussi des cours avancés de grammaire, de vocabulaire, de figures de style, de linguistique, etc. L’étudiant est appelé à travailler sur les méthodes d’évaluation et la construction de syllabi ; il/elle étudie les concepts de la psychologie de l’apprentissage d’une langue seconde, analyse les erreurs fréquentes (pianwu 偏误) commises par les apprenants du chinois, etc. Toutefois, une précision importante doit être soulevée : quoique les cours de base soient identiques pour les étudiants internationaux et les collègues chinois, à ces derniers est offert un choix plus vaste, dont des cours obligatoires (mais inaccessibles aux étrangers) sur l’idéologie marxiste-léniniste.

Une fois le programme complété, les étudiants chinois doivent se préparer aux examens pour recevoir l’habilitation à l’enseignement : le Certificate for Teachers of Chinese to Speakers of Other Languages (CTCSOL, guoji hanyu jiaoshi zhengshu 国际汉语教师证书). Les preuves sont articulées en deux examens écrits et deux colloques oraux (mianshi 面试), lesquels prévoient la préparation d’une séance de cours structurée selon la norme apprise au long de la formation (Zhang S. et al., 2017). En outre, depuis 2019, les étudiants provenant des pays signataires des ententes de la BRI peuvent voyager vers Pékin pour participer à ce concours qui, si réussi, fournira une porte d’entrée privilégiée pour un poste d’enseignant dans les instituts Confucius opérant dans les pays d’origine des candidats.

Pourtant, c’est une fois fait retour dans leur pays d’origine que la vraie mission des diplômés va débuter. Ainsi, des témoignages d’anciens élèves, devenus des enseignants de chinois, occupent un espace important à la section News du site Center For Language Education and Cooperation, qui republie les textes parus dans les principaux journaux de Chine. On trouve, par exemple, un article publié dans le journal Xinhua reprenant le témoignage d’une jeune Tanzanienne qui espère pouvoir donner aux élèves « the opportunity to appreciate the charm of Chinese and understand the profound Chinese culture » (Xinhuanet, 2021 : en ligne). On lit aussi une panoplie d’histoires différentes, comme celle d’un enseignant du Pakistan qui a à cœur la réussite aux études de ses élèves (Misbah Saba, Li H., 2021 : en ligne), ou encore, l’histoire d’un éminent sinologue italien qui explique sa technique d’enseignement (Wang X., 2020).

 

Conclusion

« Une langue est un dialecte avec une armée et une marine », affirmait le linguiste Max Weinreich (1894-1969). En effet, le choix d’une langue standard pour la communication, ainsi que les normes qui en configurent le bon usage, sont des conventions étroitement liées à des enjeux de pouvoir étatique. Mais face à un programme pharaonique de développement mondial des infrastructures, à un capital économique impressionnant, à un discours idéologique omniprésent, à un maniement savant du charme d’une culture millénaire, et à un appareil d’institutions qui travaillent, de manière centralisée et efficace, à la formation des étudiants et des futurs enseignants, « une armée et une marine » semblent passer au second plan quant à leur pouvoir de favoriser l’usage d’une langue.

Les efforts draconiens mis par les institutions chinoises sur la diffusion du chinois attirent ainsi une quantité exponentielle d’apprenants internationaux. De plus, le financement des études, les cérémonies, les spectacles, les activités culturelles, les environnements joyeux et multiculturels dans lesquels les étudiants internationaux sont impliqués façonnent les témoins d’une société riche, ouverte et bénévole. Les élèves et les enseignants internationaux deviennent ainsi les témoins de celle qui aime à se considérer comme la vraie Chine, « ouverte, tolérante et créative » (Jiang, Zhou, Ye, Yan , 2021 : en ligne). La gratitude, mais aussi l’impression d’avoir un service à rendre à la Chine sont les sentiments qui accompagneront les élèves témoins dès leur retour dans leur pays.

Du côté de la recherche universitaire, le prestige (Gao, 2020), la sécurité nationale (Tan, 2018), l’augmentation de la valeur de la langue (Li, 2014), ainsi qu’une augmentation du capital symbolique, culturel, social et économique – pour emprunter les célèbres termes de Bourdieu (1979) – semblent être les objectifs que la promotion de la langue chinoise veut atteindre. La dissémination de la langue et la culture semble ainsi huiler les rouages de la Belt and Road Initiative et fait des élèves et des enseignants du futur les véhicules du soft power chinois.

Ainsi, des photos de jeunes du monde entier envahissent les sites web chinois et sont affichées aux murs le long des couloirs des établissements universitaires. Des étudiants de partout dans le monde s’exhibent dans des spectacles souvent organisés en leur honneur. De jeunes universitaires sont filmés et photographiés lors des compétitions et des évènements. Vêtus de qipao (旗袍) et d’autres vêtements traditionnels chinois, ces mêmes étudiants-témoins participent à des concours de calligraphie, chantent des chansons traditionnelles et s’affrontent pour tester leur connaissance de la langue et de la culture chinoise lors des compétitions internationales et des concours d’éloquence. Mais indépendamment de la nature de l’activité, toute expérience sera ponctuellement marquée par le fatidique mot de la fin : « Je t’aime, Chine ! » (Wo ai ni, Zhongguo ! 我爱你中国!).

Références

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[1] Fondé en 1921, le Front Uni travaille dans la consolidation de la légitimité et du pouvoir du Parti communiste chinois (PCC) parmi les masses. Lors de sa fondation, il visait surtout à rallier les élites traditionnelles, non communistes, au projet du Parti et à renforcer la coalition contre les ennemis du PCC. Considéré par Mao comme sa troisième arme magique (sangge dafa bao 三个大法宝), le Front Uni a travaillé dans le cadre du renforcement de l’autorité et de la légitimité du PCC tant en Chine qu’à l’étranger, élargissant son ingérence aussi dans le milieu économique mondial (Groot, 2018). Aujourd’hui, depuis la réforme de Xi Jinping menée à partir de 2015, le Front Uni englobe plusieurs départements, bénéficiant d’un pouvoir toujours plus centralisé (Groot, 2018).

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