Vietnam-Chine: rivalités et revendications territoriales en mer de chine méridionale

Éric Mottet1

1Professeur, Département de géographie, Université du Québec à Montréal (UQAM)
Directeur adjoint du Conseil québécois d’études géopolitiques (CQEG)
mottet.eric@uqam.ca

RG v1 n3, 2015


Résumé : Les tensions en mer de Chine méridionale sont désormais bien installées dans l’actualité internationale autour des rivalités que se livrent six pays asiatiques, dont notamment le Vietnam et la Chine, pour le contrôle d’espaces maritimes et insulaires portant sur la délimitation des zones économiques exclusives (ZEE) et la possession des îles, îlots et rochers des Paracels et Spratleys. Les enjeux y sont multiples. Ils sont à la fois politiques, économiques et géopolitiques.

Abstract: Today, tension in the South China Sea is part and parcel of the international news around the rivalries between six Asian countries, particularly Vietnam and China, over the control of maritime areas and insular territories, the delimitation of the exclusive economic zones and the ownership of the islands, rocks and reefs of the Spratly and Paracel archipelagos. The issues are many. They are simultaneously political, economic and geopolitical

Mots clés: Revendications territoriales, mer de Chine méridionale, Vietnam, Chine, géopolitique de voisinage

Keywords: Territorial claims, South China Sea, Vietnam, China, Neighbourhood Geopolitics

Ce texte reprend la présentation du colloque «Nouvelles tensions en mer de Chine méridionale» organisé conjointement par la Fondation Gabriel Péri et l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) le 19 mai 2015 à Paris.


Introduction

Dans le cas de la rivalité sino-vietnamienne, on ne peut comprendre la situation actuelle si l’on s’en tient à quelques évènements récents, au risque  de considérer la multiplication des accrochages comme l’expression de simples disputes territoriales de voisinage. Cette rivalité débouche sur des revendications maritimes et frontalières multiples, enchevêtrées et incompatibles. Si la position chinoise est plutôt bien connue (ligne en neuf traits ou langue de bœuf), sans être pour autant légitime[1], les arguments qui permettent au Vietnam de revendiquer ses espaces maritimes et insulaires en mer de Chine méridionale le sont un peu moins.

Les arguments du Vietnam

Le discours du Parti communiste vietnamien (PCV) et des intellectuels vietnamiens, y compris ceux issus de la diaspora, est de trois ordres : historique, géographique et juridique.

Sur le plan historique, le Vietnam prétend que des pêcheurs vietnamiens fréquentent la mer de Chine méridionale depuis des temps immémoriaux[2]. Durant l’époque précoloniale (17e et 18e siècles), Hanoi affirme que sa souveraineté sur les Paracels était incontestée, notamment de la part de quelques États voisins, dont la Chine, et s’appuie sur des patrouilles du général Wu Sheng dans la mer des Xisha (Paracels) vers 1710. Sous l’époque coloniale (19e siècle), la Chine reconnaît implicitement la souveraineté de la France sur les Spratleys en signant le traité franco-chinois de Tianjin (1885)[3], ce que les cartes chinoises du début du 20e siècle (1906) confirment puisqu’elles arrêtent la limite méridionale de l’Empire du Milieu à l’île de Hainan. À partir de 1894, le Vietnam relève du ministère français des Colonies, un Vietnam composé de la Cochinchine (colonie), de l’Annam et du Tonkin (protectorats). La présence française dans les deux archipels des Spratleys et des Paracels se manifeste notamment par de multiples patrouilles de la flottille des douanes indochinoises à partir des années 1920 pour lutter contre la contrebande dans les Paracels. Au cours des années 1930 la France et la Chine s’opposent sur la souveraineté sur les îles Paracels. À trois reprises en 1932, 1937 et 1947, le gouvernement français propose à la Chine soit un règlement amical soit une solution arbitrale, mais le gouvernement chinois refuse[4]. Dans la bataille qui oppose Hanoi et Beijing, outre les arguments historiques, les dirigeants chinois ont à plusieurs reprises fait référence à la note diplomatique écrite le 14 septembre 1958 par Pham Van Dong, alors Premier ministre de la République démocratique du Vietnam (RDV)[5]. Dans cette lettre, il prenait note et « reconnaissait et approuvait » la Déclaration sur la mer territoriale du 4 septembre de la même année du gouvernement de la République populaire de Chine (RPC) relative aux eaux territoriales[6]. Cette déclaration chinoise statuait que la largeur des eaux territoriales devait être de douze milles marins et indiquait que cette disposition concernait tout le territoire de la RPC, y compris les îles Xisha (appellation chinoise des Paracels)[7]. Bien entendu, le Vietnam conteste l’interprétation chinoise de la note diplomatique, en prétextant qu’elle portait uniquement sur la reconnaissance des eaux territoriales chinoises, mais en aucun cas sur la souveraineté de la Chine sur quelque territoire que ce soit. En outre, la partie vietnamienne considère que la délimitation des espaces maritimes (mer territoriale, zone contiguë, ZEE, plateau continental étendu) et les questions de souveraineté territoriale sont deux questions bien distinctes.

Sur le plan géographique, le Vietnam utilise régulièrement l’argument de la proximité territoriale pour étayer ses revendications sur les archipels des Paracels et des Spratleys. Néanmoins, les Paracels sont à peu près à égale distance des côtes vietnamiennes et chinoises (île du Hainan). Quant aux Spratleys, elles sont à un tiers de la distance entre les Philippines et le Vietnam. On voit bien ici que le positionnement géographique des îles est un argument ténu pour le Vietnam et qu’il ne peut en aucun cas être utilisé face aux revendications de la Chine sur les Paracels ou des Philippines, voire de la Malaisie, sur les Spratleys.

Sur le plan juridique, le Vietnam s’appuie sur la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, qu’elle a ratifiée le 24 juillet 1994, soit deux ans avant la Chine  (7 juin1996). Fort des principes du droit international maritime, Hanoi réclame une ZEE de 200 miles marins, en précisant que celle-ci s’étend à partir des archipels vietnamiens (Paracels[8] et Spratley[9]), sans en préciser le tracé. En réalité, en ne précisant pas les coordonnées des lignes de base continentales et archipélagiques à partir desquelles on mesure l’étendue de la ZEE, Hanoi peut ainsi étendre ses revendications toujours plus profondément en mer de Chine méridionale.

Alors que la Convention des Nations unies sur le droit de la mer est relativement claire sur les principes régissant le tracé des ZEE, le Vietnam (tout comme la Chine), qui fonde ses revendications davantage sur un contrôle historique et une proximité géographique, maintient les négociations bilatérales (et multilatérales, avec les autres pays concernés) dans une impasse. Les perspectives de solution négociée semblent s’éloigner. Pendant ce temps, autour des îles Paracels, les accrochages entre les pêcheurs vietnamiens et la marine chinoise ont lieu de façon quasi quotidienne. La tension est constante.

La montée des incidents territoriaux maritimes sino-vietnamiens

Depuis 2012, nous assistons à une accélération de l’escalade entre le Vietnam et la Chine :

2012 : en février, arrestation par la marine chinoise, non loin des îles
Paracels (Hoàng Sa en vietnamien), de onze pêcheurs vietnamiens, ces derniers ayant été empêchés de rejoindre les zones de pêches contestées par les deux voisins ou d’y demeurer[10]. Plusieurs manifestations dans les rues des grandes villes vietnamiennes ;

2012 : en novembre, au sommet de l’ASEAN, la Chine fait pression sur le Cambodge, alors président, pour empêcher un communiqué commun en faveur d’un « Code de conduite » ayant force de loi en mer de Chine méridionale ;

2012 : en août, vingt-trois-mille chalutiers chinois partent de Quang Dong et Hai Nan pour aller pêcher en mer de Chine méridionale. Création aux Paracels d’une unité militaire de l’Armée populaire de libération (APL) à l’échelle d’une division pour la « zone de défense de Tam Sa » ;

2013 : multiplications des incidents entre les marines et les pêcheurs des deux pays ;

2013 : de juin à août, manifestations chaque dimanche (11 semaines de suite) à Hanoi et Hô Chi Minh-Ville contre la politique chinoise en mer de Chine méridionale. Ces manifestations se tiennent avec la bienveillance des autorités vietnamiennes ;

2014 : en janvier, la Chine impose une demande d’autorisation pour tout chalutier « étranger » en activité dans la zone dit de la ligne en neuf traits ;

2014 : en mai, l’installation de la plate-forme de forage de la China National Petroleum Corporation (CNPC) dans la ZEE du Vietnam (à 130 miles marins des côtes vietnamiennes et 180 miles marins de celles du Hainan) crée une très forte tension entre les deux pays. Des heurts éclatent entre les navires de la marine vietnamienne et chinoise. Cette confrontation est marquée par des affrontements à coups de canons à eau, des abordages notamment de navires vietnamiens et l’arrestation régulière de marins vietnamiens accusés de pêche illégale dans les  « eaux territoriales » chinoises;

2014 : à la mi-mai, des manifestations antichinoises dégénèrent au Vietnam (émeutes, actes de vandalisme contre des usines chinoises, violences contre des ouvriers chinois, etc.);

2014 : en décembre, tout comme les Philippines deux ans auparavant (janvier 2013), le Vietnam demande l’arbitrage de la Cour permanente d’arbitrage, basée à La Haye, sur le bienfondé des revendications de la Chine en Mer de Chine méridionale. Hanoi souhaite une approche multilatérale et une internationalisation du conflit;

2015 : le Vietnam dénonce vigoureusement les opérations de remblayage et de construction de la Chine sur les îlots et les rochers des Spratleys;

2015 : en octobre, la Cour permanente d’arbitrage de La Haye se déclare compétente pour statuer sur certaines revendications territoriales présentées par les Philippines contre la Chine.

Depuis 2012, d’une part, dans le souci de contrebalancer le poids trop grand de la Chine dans l’équation géopolitique en mer de Chine méridionale, et, d’autre part, pour faire face au raidissement apparent de l’attitude de la Chine, Hanoi a accéléré la diversification de ses relations diplomatiques, notamment avec le Japon, l’Inde, la Corée du Sud, l’Australie, les États-Unis (manœuvres militaires conjointes, achat d’armes « défensives »), mais aussi avec la Russie (achat de six sous-marins de classe Kilo).

Malgré la multiplication des partenariats noués avec plusieurs puissances régionales et internationales, la relation sino-vietnamienne se situe à la lisière d’un fragile équilibre entre dépendance/indépendance. L’ambiguïté du discours gouvernemental vietnamien sur les relations avec la Chine reflète à la fois le débat idéologique au sein du parti sur l’attitude à adopter face à une Chine « agressive », mais aussi l’incertitude quant à la marge de

manœuvre économique dont dispose Hanoi pour maintenir la croissance économique : le pays a besoin d’investissements étrangers et le gouvernement vietnamien a beaucoup encouragé les investisseurs chinois pour des raisons géographique, politique et culturelle.

FIGURE 1
« Les îles Paracel et Spratley appartiennent au Viêt-Nam »

Source: Ngo Quang Minh – CC BY-NC 2.0

Chine-Vietnam : la persistance d’une « relation d’ainé à cadet »

Le poids du passé demeure un facteur-clef dans la compréhension des relations entre les deux voisins. En effet, pour le Vietnam les relations avec la Chine n’ont jamais été faciles ni équilibrées. La proximité géographique (1 281 km de frontière commune) et politique (deux Républiques socialistes) du Vietnam et de la Chine et les liens culturels[11]  forts entre les deux peuples ont toujours été accompagnés du côté vietnamien d’un sentiment de crainte inspiré par la montée en puissance économique et militaire d’un voisin de plus en plus encombrant. La Chine, c’est le miroir des Vietnamiens[12]. Le Vietnam, État-nation par excellence, n’existe pas seulement en soi, mais également par son rapport aux autres nations, au premier rang desquels figure la Chine[13]. Si la Chine est un modèle à suivre pour le Vietnam, l’identité vietnamienne doit être questionnée à travers l’évolution des relations entre Hanoi et Beijing. Tout au long de son histoire, le Vietnam et sa classe politique ont eu recours à une source de légitimité, les conflits avec la Chine. On est Vietnamien « par défaut » et pour être Vietnamien, il faut se distinguer des Chinois[14].

Vue comme un « ennemi », la Chine voit son image en permanence instrumentalisée par le gouvernement vietnamien. Plusieurs conflits armés ont indibutablement renforcé la méfiance séculaire des dirigeants vietnamiens à l’égard de leur voisin. Il est vrai que les stigmates de la guerre de 1979 ne sont toujours pas cicatrisés[15], et l’affrontement naval de 1988 autour des îles Spratleys a également laissé d’importantes traces dans les esprits[16]. Les relations sino-vietnamiennes connaissent donc sur une base régulière des crises passagères. L’intensification du conflit en mer de Chine méridionale peut être vue comme un épisode de plus dans la relation sino-vietnamienne. Toutefois, si la crise actuelle inquiète Hanoi, Beijing semble peu préoccupé par les protestations vietnamiennes. Vu de Beijing, le Vietnam est toujours cette petite province du Sud ingrate et mal élevée qui ne représente pas vraiment une source d’inquiétude pour l’administration chinoise, alors que pour Hanoi, la Chine est une obsession au cœur de ses interrogations identitaires[17]  et sécuritaires.

La relation entre les deux voisins fonctionne sur cette asymétrie croissante. C’est dans ce cadre que des réunions de haut rang (entre des cadres du PCV et du PCC) ont lieu quotidiennement pour examiner l’ensemble des aspects de la coopération bilatérale (700 à 800 rencontres par année). L’objectif de la Chine est d’avoir à sa frontière méridionale un partenaire calme, favorable à ses intérêts. Du côté vietnamien, même s’il nourrit des appréhensions vis-à-vis d’une domination de la Chine, il préfère s’allier plutôt que refuser son soutien. Dans tous les cas, Hanoi ne peut l’ignorer, d’autant que la capacité d’investissement (ainsi que l’aide), jamais défaillante, est difficile à refuser, surtout en période de difficultés économiques du pays[18]. Cependant, ces rencontres, qui ont lieu principalement en mandarin, irritent de très nombreux officiels vietnamiens qui supportent de moins en moins cette relation bilatérale politico-confucéenne d’ainé à cadet[19].

Au-delà de la dimension économique, au beau fixe, la redélimitation frontalière occupe une place importante dans les relations sino-vietnamiennes. En effet, si les relations entre les deux voisins sont complexes, et parfois antagonistes, les avancées sur le règlement de la question frontalière terrestre et maritime ont été nombreuses durant les vingt dernières années. Tout d’abord, après six ans de négociation, le Vietnam et la Chine signent en 1999 un traité relatif à la frontière terrestre sino-vietnamienne[20]. La phase de démarcation et de bornage (installation, réparation ou reconstruction des bornes) commence en 2000 et s’achève par la signature d’un protocole de démarcation en 2008[21]. Parallèlement à ce processus de délimitation frontalière terrestre, dans le secteur maritime commun du golfe du Tonkin, les deux voisins ont délimité une frontière maritime en 2000, puis se sont entendus en 2004 sur la réglementation de la pêche à travers la signature d’un accord additionnel[22].

Depuis 2012, les signaux envoyés par la Chine sont contradictoires, avec d’une part une politique diplomatique bilatérale qui développe des échanges amicaux (et économiques, surtout) avec le Vietnam sur la base des Cinq principes de coexistence pacifique[23], et d’autre part une attitude souvent perçuecomme particulièrement agressive, particulièrement sur la question des territoires maritimes en mer de Chine méridionale et des îles Spratleys et Paracels. Ce tournant dans les relations entre la Chine et le Vietnam se caractérise par une multiplication des démonstrations de puissance, des revendications territoriales et parfois des provocations. Sans pour autant envisager, du moins jusqu’ici, l’utilisation de moyens militaires qui pourraient conduire à une escalade et un affrontement, nous assistons bien à une stratégie d’affirmation et de tension. S’agit-il d’un véritable tournant dans les relations de la Chine avec le Vietnam, ou d’une dérive passagère?

FIGURE 2
« Ensemble exploitons et protégeons la mer et les Îles du Viêt-Nam »

Source: Menras, A. (2014)

Conclusion

Au-delà d’un rapprochement bilatéral (économie, éducation, etc.), le Vietnam et la Chine conservent plusieurs points de litiges. La délimitation des territoires maritimes en mer de Chine méridionale et la dispute autour des Paracels et
Spartleys est sans conteste la plus grave. Depuis 2012, la domination croissante de la Chine sur cet espace maritime inquiète le gouvernement vietnamien bien conscient que la compétition pour la possession des îlots et rochers géostratégiques semble plus ou moins perdue d’avance au vu de la différence de puissances politique, économique et financière entre les deux voisins. Le rapport de force sino-vietnamien est largement en défaveur du Vietnam. Cependant, dans ce conflit géopolitique, le Vietnam n’est pas une victime expiatoire. Les choix stratégiques du Vietnam face aux pressions de la Chine montrent que le Parti communiste vietnamien profite pleinement des tensions géopolitiques pour renforcer sa légitimité auprès de la population, conforter son image de garant de la sécurité nationale (voir affiches de propagande). Il faut dire qu’il existe un décalage entre l’opinion publique vietnamienne, pour qui les tensions maritimes sur les Paracels et les Spratleys sont loin de son quotidien, et le PCV qui utilise le conflit sino-vietnamien comme catalyseur nationaliste.

La question se pose donc de savoir si la Chine, qui est aujourd’hui dans une dynamique d’affirmation de sa puissance, joue plutôt la carte de la confrontation ou la carte de la coopération économique, a priori plus adaptées à ses relations avec le Vietnam, voire les deux suivant le contexte géopolitique bilatéral. La Chine aura-t-elle les moyens financiers de ses ambitions dans un contexte de ralentissement de sa conjoncture économique? Les projets géopolitiques de Beijing se heurteront-ils aux réalités devenues particulièrement belligènes avec le Vietnam, mais également avec les Philippines? Comment résoudra-t-elle les différends territoriaux qui ne pourront manquer de s’intensifier avec le Vietnam, les Philippines, mais aussi avec l’Inde, sa grande rivale asiatique, avec les États-Unis de retour en Asie du Sud-Est, voire avec une Russie qui regarde davantage vers l’Asie en raison de ses déboires avec l’Occident?

FIGURE 3
« 19 janvier 2014: commémoration du 40e anniversaire de la bataille des Paracels »

Source: Menras, A. (2014).

Références bibliographiques

Menras, André (24 mai 2014), « L’affaire de la plateforme de forace chinoise », Mémoires d’Indochine [carnet de séminaire] : http://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/973/files/2014/05/BaoVeHSTS.jpg (Page consultée en novembre 2015).

Notes de bas de page

[1] Comme le soulignent Frédéric Lasserre et Emmanuel Gonon (Manuel de géopolitique, Paris, Armand Colin, 2008, p. 112-113), la Chine n’a jamais précisé la méthode retenue pour le tracé de sa revendication sur l’espace maritime de la mer de Chine méridionale, ni sa position exacte par des coordonnées, ni la nature de l’espace ainsi défini, ni même la légitimité légale d’un tel tracé.

[2] La Chine utilise le même argument.

[3] Mettant officiellement fin à la Guerre franco-chinoise, il stipulé que la Chine reconnait le protectorat français sur l’Annam et le Tonkin établis par le Traité de Hué en juin 1884, abandonnant explicitement ses propres prétentions de suzeraineté sur le Vietnam.

[4] L. Garnier « Les îles Spratley et Paracels », Centre d’Études Supérieures de la Marine, p. 3-4

[5] Fondée en 1945 par Hô Chi Minh en 1945, elle est l’ancêtre de la République socialiste du Vietnam actuelle.

[6] L. Gédéon et F. Guillemot « Vietnam. La nouvelle donne géopolitique », dans A. Pesses et F. Robinne (dir.), L’Asie du Sud-Est 2015. Bilan, enjeux et perspectives. Bangkok, IRASEC : p. 319.

[7] « La Chine révèle des documents clarifiant la situation des îles Xisha », Xinhuanet : http://french.xinhuanet.com/chine/2014-06/09/c_133394789.htm

[8] Depuis l’annexion violente de 1974, aux dépens du Vietnam (53 morts vietnamiens et 18 morts chinois), l’archipel des Paracels est sous le contrôle de Beijing. Elle est rattachée administrativement à la province du Hainan depuis 1988.

[9] Les îles, îlots et récifs de l’archipel des Spratleys sont occupés par des garnisons militaires, via les multiples annexions opérées par les pays revendicateurs, essentiellement au cours des années 1970, 1980 et 1990, du Vietnam (27), de la Chine (9 ou 10), des Philippines (9), de la Malaisie (3), du Brunei (2) et de Taïwan (1).

[10] Sur le sujet des pêcheurs vietnamiens sillonnant les eaux de l’archipel des Spratleys, voir le documentaire du réalisateur français André Menras Hoang Sa Vietnam, la meurtrissure.

[11] La langue vietnamienne actuelle s’est formée autour du 10e siècle à partir d’un compromis entre le Mandarin (chinois) et atrice populaire autochtone Viet-Muong. Le sino-vietnamien constitue aujourd’hui 60 % du lexique. Certains de ces mots gardent une consonance très clairement chinoise.

[12] B. de Tréglodé « La mer de Chine du Sud, le Viêt Nam et la Chine », Asia Centre, étude de l’Observatoire Asie du Sud-Est 2010-2011, consultable en ligne : http://www.centreasia.eu/publication/etude-obsase-01092011-mer-de-chine-viet-nam-chine

[13] S. Dovert et B. de Tréglodé « Quel savoir pour quel Viêt Nam ? », dans S. Dovert et B. de Tréglodé (dir.), Viêt Nam contemporain, Irasec et Indes Savantes, 2009, p. 11.

[14] B. de Tréglodé, Op. cit.,

[15] La guerre sino-vietnamienne du 17 février au 16 mars 1979, s’est soldée, selon les chiffres officiels, par la mort de 26 000 Chinois et 30 000 Vietnamiens.

[16] S. Colin « La Chine et ses frontières », Paris, Armand Colin, 2011, p. 202.

[17] B. de Tréglodé, Op. cit.

[18] Plusieurs spécialistes avancent qu’il est très plausible que la Chine ait accordé au Vietnam une aide financière substantielle à la fin de l’année 2008 afin de sauver l’économie vietnamienne et sa monnaie fluctuante (on lui préfère de plus en plus le dollar américain et l’or), rendant les rapports entre Hanoi et Beijing encore plus complexes.

[19] B. de Tréglodé, Op. cit.

[20] T. Fravel « Strong Borders, Secure Nation : Cooperation and Conflict in China’s Territorial Disputes », Princeton et Oxford, Princeton University Press, 2008.

[21] S. Colin, Op. cit., p. 203.

[22] Ibid., p. 203.

[23] Politique mise en place en 1954, à l’initiative de la Chine, avec l’Inde et la Birmanie. Il s’agit du respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, de la non-agression, de la non-ingérence dans les affaires intérieures, de l’égalité et les avantages réciproques et enfin de la coexistence pacifique. Le 60e anniversaire des Cinq principes a été fêté en grande pompe en 2014 par Xi Jinping.