Crise des alliances et risque de perte d’influence de la France sur la scène mondiale : raisons d’un renouement avec les pays essentiels d’Afrique pour le chef d’État Emmanuel Macron

Regards géopolitiques, v8 n4, 2022

 

François Xavier Noah Edzimbi

Ph.D en science politique
CEO du Cabinet LUCEM GLOBAL CONSULTING S.A.R.L
xnoah05@gmail.com

Résumé
Les alliances, accords formels par lequel plusieurs États s’engagent mutuellement à collaborer et à se défendre contre un ennemi commun, avaient caractérisé jusqu’en 1991 l’ordre international bipolaire. Néanmoins, il semble se produire dans l’art des alliances ce qui caractérisa l’art militaire à partir des années 1950 : la remise en cause de leur pertinence par l’éclosion de multiples partenariats irréguliers. Pour illustration, la présence croissante de la Russie sur le continent africain suscite de nombreuses interrogations pour les Occidentaux, d’autant plus dans un contexte où « l’opération militaire spéciale » russe, lancée en Ukraine dès le 22 février 2022, en a fait, selon eux, l’une des principales menaces à l’ordre international. Ce contexte géopolitique est une des raisons expliquant la tournée diplomatique entreprise par le président français Emmanuel Macron, souhaitant renouer avec les pays essentiels d’Afrique indispensables au rayonnement mondial de la France.

Mots clés : crise, alliances, déclassement, France, Afrique

Summary
Alliances, formal agreements by which several States mutually undertake to collaborate and defend themselves against common enemy, had characterized bipolar international order until 1991. Nervertheless, it seems to occur in the art of alliances what characterized military art from the 1950s : the questioning of their relevance by emergence of multiple irregular partnerships. For illustration, the growing presence of Russia on the African continent raises many questions for Westerners, all the more so in a context where the Russian « special military operation », launched in Ukraine on February 22, 2022, had made it, according to them, one of the main threats to international order. This geopolitical context is one of the reasons explaining the diplomatic tour undertaken by French president Emmanuel Macron, wishing to reconnect with the essential countries of Africa essential to the global influence of France.

Keywords : crisis, alliances, downgrading, France, Africa.

 

Introduction

De tout temps, les alliances et les coalitions ont bâti des architectures de sécurité et de paix qui répondaient à la recherche de stabilité du système international, sinon aux menaces, voire au défi de la survie d’un État ou d’une nation (Forcade, 2022). Bien que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) reste la principale architecture de sécurité européenne après la Guerre froide, la configuration d’alliances est, en ce début de XXIe siècle, remise en cause (Delagenière, 2022). Depuis le 22 février 2022, la guerre en Ukraine expose la centralité, entre fonctionnalité et dérèglement, des coopérations internationales et des alliances politico-militaires. Les recompositions géopolitiques et géoéconomiques actuelles complexifient l’équilibre des forces, et remettent en cause leur caractère d’évidence. L’intensification de la compétition stratégique, l’enhardissement des puissances régionales (Ministère des Armées, 2021), la recrudescence des « risques de la faiblesse » (Ministère des Armées, 2013) portés par de nombreux acteurs non étatiques, le renforcement des interdépendances économiques, ou encore le partage accru des technologies, jouent à ce niveau un rôle central dans la déstabilisation des alliances existantes et dans la formation de nouveaux formats d’association. L’avènement de la multipolarité actuelle conduit à s’interroger sur la viabilité du système d’alliances hérité de la Guerre froide.

L’exacerbation de la compétition économique engendre des effets paradoxaux sur les systèmes d’alliance. Elle accroît, d’une part, les tensions entre alliés militaires et stratégiques, tout en renforçant une interdépendance financière, commerciale et technologique entre eux (Luttwak, 1990), n’empêchant pas qu’une partie essentielle des « transferts de technologies » actuels soit le résultat d’actions d’« espionnage amical » (Forcade et Laurent, 2005). Pour illustration, en septembre 2021, la volte-face australienne relative au contrat de sous-marins passé en 2016 avec la France est vécue comme un véritable choc à Paris. La « trahison » (Zajec, 2022) qui prend de court les responsables français constitue une surprise stratégique, encore augmentée par l’annonce, le 15 septembre 2021, et au terme de dix-huit mois de pourparlers secrets, de l’alliance militaire AUKUS entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, ces derniers se substituant à la France pour la livraison de huit sous-marins d’attaque, cette fois-ci à propulsion nucléaire (ibid.). L’accélération de la mondialisation engendre, d’autre part, un accroissement des interdépendances économiques et le partage accru des technologies avec des rivaux stratégiques.

L’avènement de la multipolarité stratégique entraîne, entre autres, l’affirmation de plusieurs « États-puissances » (Ministère des Armées, 2017) enclins à tisser leurs propres réseaux de relations indépendamment des pays occidentaux, voire parfois contre eux. Une sorte de « diplomatie attrape-tout » (Badie, 2021) s’est ainsi développée, par laquelle les puissances régionales contournent, neutralisent même les alliances traditionnelles, au profit d’accords économiques ou sécuritaires plus souples (ibid.). Ces « nouveaux désordres internationaux » font ainsi la démonstration d’une plasticité des alliances et de la caducité de traités que l’on sait temporaires quand ils commencent d’être mis en œuvre, à l’instar de l’Accord de 2015 sur le nucléaire iranien paralysé par l’ancien président Donald Trump en 2018 (ibid.). Pour y remédier, les alliances cherchent aujourd’hui à produire de la sécurité, dans un espace stratégique rarement étendu à la planète, sans dicter les alignements diplomatiques et stratégiques absolus des acteurs du système international. Celles-ci mutent pour prendre en considération la concurrence que représentent les partenariats stratégiques, dans un nouvel environnement international tissé de « partenariats irréguliers » (Delagenière, op. cit.). Partant de ce contexte, bien que devenue une puissance mondiale, la Chine n’épouse pas cette politique d’alliances classiques, et privilégie avec d’autres acteurs l’établissement de divers partenariats (partenariat stratégique global, partenariat stratégique et partenariat classique), reposant sur des objectifs communs (goal-driven), sans forger pour autant des alliances classiques reposant sur une menace désignée explicitement ou implicitement (threat-driven) (Bongrand et Roche, 2022), ce qui exprime une crise concrète d’alliances (Gaüzère-Mazauric, 2022). Pour Pékin, comme pour tout autre acteur stratégiquement mature de la scène internationale, ces types de partenariats ne sont pas seulement des solutions temporaires pour gagner en puissance. Bien plus, ils constituent un irremplaçable outil diplomatique qui ne doit aucunement céder la place à des alliances durables.

Depuis le début des années 2000, l’idée d’une nouvelle « ruée vers l’Afrique » (New Scramble for Africa) est omniprésente dans les analyses médiatiques (Mahé et Ricard, 2022). Elle fait référence à un intérêt grandissant de nouvelles puissances internationales et régionales pour le continent, qui viendraient concurrencer tant les anciennes puissances coloniales que tutrices et les États-Unis. Tel est le cas du regain d’intérêt russe pour l’Afrique qui suscite de nombreuses interrogations (Noah Edzimbi, 2022), d’autant plus dans un contexte où l’invasion russe en Ukraine en a fait, du point de vue des pays membres de l’OTAN, l’une des principales menaces à l’ordre international (Mahé et Ricard, op. cit.). Cette présence russe est motivée par une volonté d’étendre son influence globale et, ensuite, par un intérêt pour un espace où se trouvent des ressources naturelles stratégiques (Noah Edzimbi, op. cit.). Ces intérêts convergent principalement dans la mise en œuvre d’une « coopération militaro-technique » (Sukhankin, 2020) incluant accords officiels, interventions de sociétés militaires privées et obtention d’un accès aux ressources minières. L’irruption de puissances économiques et militaires émergentes telles que la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil, la Turquie en Afrique, et l’intérêt croissant des États-Unis et du Japon pour le continent, perturbe ainsi le monopole de la France dans son ancien pré-carré colonial qui, jusque-là, était considéré comme sa « sphère d’influence naturelle » (Tchetchoua Tchokonté, 2019). En effet, présentée par les États-Unis comme un continent sans intérêt, et qui n’avait aucune justification stratégique durant les décennies 1970-1990 (Kissinger, 2003 : 223-232), l’Afrique paraît retrouver une certaine visibilité diplomatique, en témoigne l’offre faite par les Américains à l’Afrique du Sud de servir de médiateur entre les deux principaux belligérants du conflit russo-ukrainien (BBC News, 2022b). Dans le domaine économique, les États-Unis entretiennent des relations avec les pays africains par un certain nombre de programmes comme l’AGOA et Food for Education. L’un des développements les plus importants dans leur politique africaine au cours de la dernière décennie a été la loi sur l’African Growth and Opportunity (AGOA), promulguée en 2000 sous l’administration Bill Clinton (Noah Edzimbi, op. cit.). D’autres modifications à l’AGOA ont été signées sous l’administration de George Walker Bush, en ce compris une extension de l’accès préférentiel aux importations provenant de pays africains éligibles. L’AGOA a eu un impact évident dans les échanges Afrique centrale-États-Unis : les exportations, en provenance des pays de l’Afrique centrale ont augmenté de plus de 486 %, passant de 559 183 tonnes en 2000 à 3 282 064 tonnes en 2013, créant de l’emploi dont la plupart se retrouvent dans le secteur de l’habillement et de l’industrie. Cependant, la fin de l’Accord multifibres (AMF), qui imposait des quotas sur la quantité de textiles et de vêtements de nombreux pays en développement, a conduit à un effondrement de la croissance des exportations en 2007-2009 (ibid.).

Très souvent, les autorités françaises parlent, pour ce qui est de leur politique africaine, de diplomatie d’influence, de soft power et de l’importance qu’il faut y attacher. Au début de son premier quinquennat, Emmanuel Macron, président de la République française, dans un discours à l’université de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, en novembre 2017, présenta pour sa part une vision nouvelle des relations de la France avec l’Afrique : elle serait dégagée d’un héritage colonial qu’il n’avait pas connu personnellement et traiterait sur un pied d’égalité les pays francophones et anglophones de l’ensemble du continent (Gaulme, 2021). Cependant, « aucune réflexion d’ensemble n’est faite pour savoir comment la France doit se situer. Aucune réflexion globale sur le sujet n’est faite non plus, et on se contente, au final, de conserver l’existant » (Boniface, 2015). Et, malgré les discours diplomatiques officiels d’ancien et actuel exécutifs français sur les relations d’égal à égal entre l’Afrique et la France, entre la raison d’État et la France des droits de l’Homme, « la première est, bien entendu, plus grande que la seconde » (Verschave, 2000) pour les autorités gouvernementales et politiques françaises. Car, dans un monde où l’innovation et la croissance économique sont devenues un domaine essentiel de la concurrence géopolitique, la préservation des intérêts stratégiques de la France en Afrique est un enjeu vital, dans la mesure où son « objectif (est) de faire de l’Afrique le marchepied de la France, et de faire jouer (à la France) le rôle d’avocat des plus faibles dans les affaires du monde » (Fogue Tedom, 2008). Dès lors, bien que promouvant le multiculturalisme qui, selon le chef d’État français, permet une coopération indispensable entre acteurs de l’espace mondial pour traiter des enjeux globaux, ses visites dans certains pays du continent, entre juillet et août 2022, ont pour objectif d’éviter une perte d’influence (Duclos, 2022) économique (1) et géopolitique (2) encourus par la France.

1. Un (re/dé)tour vers les anciennes sphères d’influence : nécessité/conséquence d’une crise géoéconomique majeure

La guerre en Ukraine, en provoquant une crise alimentaire et énergétique majeure a renforcé, partout dans le monde, l’urgence qu’il y a pour tout État de renforcer sa souveraineté (Cheyvlalle, 2022). Depuis le déclenchement du conflit, qui a fait s’envoler le prix des denrées agricoles, déjà en forte augmentation en raison de la pandémie de Covid-19 qui a perturbé les circuits d’approvisionnement, les alertes se multiplient sur l’aggravation de la faim et de la pauvreté dans le monde (ibid.). Les Français s’interrogent sur la place qu’occupe leur pays sur la scène internationale. Si l’on s’en tient à des données chiffrées, tout en se référant à certains critères de puissance (la capacité militaire, l’assise territoriale, la géographie, les ressources naturelles, les poids économique, culturel et diplomatique, etc.), le poids de la France dans le monde diminue. Les Français représentent aujourd’hui moins de 1 % de la population mondiale, le territoire national moins de 0,5 % des terres émergées. Le produit intérieur brut (PIB) de la France classe celle-ci au 6e ou 7e rang mondial selon les années, mais avec un poids dans les équilibres mondiaux qui s’amenuise. Le PIB chinois est passé, quant à lui, de 1,6 % du PIB mondial dans les années 1990 à 16 % aujourd’hui, tandis que le PIB français passait de 5,6 % à 3 %. La part de la France dans le commerce mondial a chuté d’environ 6 % en 1995 à 3 % aujourd’hui (ibid.). Toutefois, les réformes faites sous les chefs d’État François Hollande et Emmanuel Macron ont eu un effet, en termes de compétitivité, d’attractivité de l’économie nationale ou encore d’innovation et, plus récemment, de création d’emplois. Entre autres, lorsqu’on se réfère sur d’autres critères qu’économiques, la France reste parmi les 10 puissances militaires mondiales, mesurées par le niveau des dépenses de défense. Aussi continue-t-elle de bénéficier du statut de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et de puissance dotée de l’arme nucléaire (ibid.). Sur les plans économique, militaire, politique et finalement sur le terrain de l’influence, le rapport des forces s’est progressivement déplacé au détriment de la France en Afrique. Celle-ci doit compter avec les puissances émergentes sur le plan économique (Inde, Brésil, Indonésie, Afrique du Sud, etc.) et avec des puissances ré-émergentes sur le plan géopolitique (Russie, Turquie, Iran, etc.).

Dans un cadre national, bien qu’elle dispose de 56 réacteurs nucléaires, qui auraient permis de survoler les crises énergétiques européennes, la France trouve des difficultés à satisfaire les demandes et besoins locaux en sources énergétiques. Pour ce qui est des denrées alimentaires, c’est la question du pouvoir d’achat qui trône au centre de toutes les préoccupations des populations. Sur ce point, le sondage réalisé par l’institut Elabe affirme que 47 % des Français jugent que les mesures prises par l’exécutif n’améliorent pas du tout la situation en la matière, tandis que 43 % jugent qu’elles vont dans le bon sens mais ne sont pas suffisantes. Seuls 10 % voient une amélioration. Ce manque de confiance en l’exécutif explique également que 59 % des Français jugent que l’action d’Emmanuel Macron devrait dégrader la situation économique du pays (33 % stable et 8 % en amélioration), et ils sont également 54 % à dire qu’elle va détériorer leur situation financière (40 % stable et 5 % en amélioration) (Honoré, 2022).

Partant de ces réalités, durant deux heures de temps le 2 septembre 2022 et devant les ambassadeurs français réunis à l’Élysée, le président Emmanuel Macron analysa l’émergence d’un nouveau monde et ses conséquences pour la France et pour l’Europe. D’après le chef d’État, le « retour de la guerre sur le sol européen », le « désordre climatique », certaines ressources jusque-là jugées acquises, comme l’énergie et l’alimentation, « redeviennent des sujets géopolitiques », expressions d’une « fracture de l’ordre économique mondial » (Lasserre, 2022). De ce constat, la France doit bâtir une « indépendance géopolitique » par rapport au « duopole » sino-américain. « Nous n’avons pas à être sommés de choisir, nous devons partout pouvoir garder cette liberté d’action », car la France doit être une « puissance d’équilibres » (ibid.). Étant consciente de disposer de moyens limités dans la guerre économique tant entre alliés que rivaux stratégiques, la France a donc intérêt, selon Emmanuel Macron, à « bâtir de plus en plus de partenariats équilibrés bilatéraux ou régionaux », d’où les tournées diplomatiques entreprises en Afrique en 2022, continent qui regorge d’importants gisements de matières premières estimés à 30 % des réserves mondiales, et disposant de 60 % de terres arables, d’écosystèmes favorables et d’une main d’œuvre jeune (Cheyvlalle, op. cit.). Ces visites ont débuté au Cameroun.

En raison de sa situation géographique en Afrique centrale, le Cameroun est pour Paris une importante base arrière dans la production, la projection des ressources et des moyens nécessaires pour un leadership international. La France, qui a comme objectif, pour des raisons stratégiques, économiques et militaires, de disposer d’une influence conséquente sur des carrefours maritimes en Afrique, apprécie sa situation géographique dans le golfe de Guinée. Cet intérêt tient à son ouverture maritime, mais aussi sa position centrale en Afrique subsaharienne : à partir des côtes sud-ouest du Cameroun, le pays s’ouvre sur l’océan Atlantique. Jouissant de plusieurs façades maritimes (402 km de côte), il favorise et facilite les échanges avec certaines régions et sous régions du continent. Cette ouverture permet par ailleurs aux zones géographiquement peu avantageuses d’écouler leurs produits. Elle profite principalement au Tchad, au Niger et à la République centrafricaine qui n’ont pas de façade maritime. Aussi, la façade maritime du Cameroun met davantage en exergue l’importance de l’Afrique centrale dans une projection de la puissance française en Afrique (Noah Edzimbi, op. cit.). Souvent considéré sous le prisme de la géoéconomie, le séjour du chef d’État Emmanuel Macron, du 25 au 26 juillet 2022, était premièrement motivé par le contrôle de ce pivot géopolitique d’Afrique centrale. Secondement, en quelques années, les signes d’une perte sensible d’influence française dans le domaine économique en Afrique se sont accumulés. Dans la guerre économique qui structure les relations internationales post-bipolaire et oppose les grandes puissances, occidentales et émergentes en raison de leur importance dans la construction de la puissance industrielle, économique, militaire et politique, les matières premières stratégiques constituent le principal enjeu de confrontation. Afin d’assurer leur survie économique et s’arrimer à cette rude compétition géoéconomique et géostratégique, ces différents acteurs se sont inscrits dans une guerre des matières premières. Avec la fin de la Guerre froide, l’on est passé d’une confrontation militaire à une confrontation économique. Il n’y a plus d’alliés. Tout le monde est en compétition pour les mêmes parts de marché ou grands contrats. L’Afrique dans son ensemble représente 5,3 % du commerce extérieur français, et les échanges avec les pays de la zone franc, qui se sont fortement détériorés, s’établissent aujourd’hui à un niveau de 0,6 %. La Chine est désormais le premier partenaire commercial de la plupart des anciennes colonies françaises et territoires sous tutelle à l’exception du Tchad, du Niger, du Sénégal et de la Tunisie. La part de marché relative de la France sur le continent est passée de 15 % à 7,5 % entre 2000 et 2020 (Gaymard, 2019). Avec une industrie en déclin, elle ne peut pas satisfaire les besoins des pays africains en biens d’équipement quand la Chine peut, elle, y répondre. Depuis 2018, l’Allemagne est le premier fournisseur européen de l’Afrique et, en juin 2022 lors d’un sommet à Kigali au Rwanda, le Togo et le Gabon ont adhéré au Commonwealth, jugé commercialement plus dynamique que la zone francophone (Fabricius, 2022).

Aujourd’hui, les entreprises françaises représentent à peine 10 % de l’économie camerounaise alors qu’elles couvraient 40 % de son économie voilà une trentaine d’années. L’objectif d’Emmanuel Macron était donc de « marquer la continuité et la constance de l’engagement de la France dans la démarche de renouvellement de la relation avec le continent africain » (Robert, 2022), et modifier une situation non-bénéfique aux intérêts français dans ledit pays. L’Afrique est en effet un tremplin économique pour la France dans le commerce mondial, avec 1 100 groupes et 2 109 filiales d’entreprises françaises présentent sur le continent, et stock d’investissements qui se positionne à la troisième place après le Royaume-Uni et les États-Unis (Berthaud-Clair, 2020). Le continent renforce sa sécurité économique au moyen d’un patriotisme économique qui préserve des emplois et le savoir-faire français. Dans son volet défensif, la sécurité économique française regroupe la protection du patrimoine, la délimitation des périmètres industriels et technologiques critiques et la lutte contre les activités de renseignement économique étrangères. L’intégrité des entreprises françaises, mieux des « champions nationaux », ne se pose donc pas seulement en termes matériels ou informationnels, mais aussi par la place accordée aux investisseurs étrangers dans leur participation au développement par les investissements directs étrangers (IDE), d’où l’objectif majeur de ne point perdre son influence sur son ancien pré-carré. Dès lors, dans un contexte de déséquilibre d’approvisionnement et de raréfaction de sources énergétiques provoqués par la guerre en Ukraine, l’Algérie se présente, entre autres pour la France, comme un « roi du gaz naturel » (Louis, 2022), avec des réserves évaluées à 2 400 milliards de m3. Ainsi, accompagné d’une délégation constituée d’autorités gouvernementales et militaires, le chef d’État français a souligné durant son séjour à Alger du 25 au 28 août 2022 que l’Algérie est, pour la France, « un pays essentiel par le passé commun, le présent partagé et les défis futurs ». Il a rappelé que « l’Algérie est un fournisseur de gaz pour la France » (ibid.) à une hauteur de 8 % qui souhaiterait voir augmenter. Entre autres, la France s’intéresse aux débouchés numériques proposés par l’Algérie. Aujourd’hui en effet, l’État a créé un écosystème favorable à l’épanouissement des start-ups, une progression de 20 à 40 % de son chiffre d’affaires mensuel, et levé 60 millions de dollars auprès d’investisseurs américains en 2021. Ouedkniss (site de petites annonces), Emploitic (plateforme pour les offres d’emploi) ou Namlatic (réservation d’hôtels et de circuits touristiques), sont des start-ups florissantes. Cet environnement est courtisé par les investisseurs et entrepreneurs français qui, en promouvant des émissions télévisées levant des fonds en direct grâce à l’intervention de « business angels », mécènes investissant dans de jeunes petites et moyennes entreprises (PME) et prodiguant des conseils à leurs gérants (ibid.), objectivent développer l’économie numérique made in France.

2. Restreindre les jeux d’alliance et de partenariats aléatoires et incertains des Africains : nécessité pour éviter une perte d’influence géopolitique

En ce début de xxie siècle, il se constate la signature de partenariats stratégiques, de coalitions variables et de communautés de sécurité établies entre les puissances, qu’elles soient grandes, moyennes ou petites. En particulier, le modèle du partenariat stratégique concurrence directement la logique de l’alliance traditionnelle. Par sa flexibilité, il permet de préserver l’autonomie des États à moindres frais, en les soustrayant à tout engagement contraignant (Ciorciari, 2010). Ce format d’alliance a connu un retentissement important avec le rapprochement sino-russe (1996), puis russo-indien (2000). À cet égard, la Russie tend à délaisser l’ancien modèle d’alliance, à l’exception de son environnement stratégique proche, où elle contracte des accords de défense formels et asymétriques (Silaev, 2021). Le Kremlin se réserve, par conséquent, la signature de partenariats stratégiques plus équilibrés avec ses alliés informels du Moyen-Orient (Syrie, Iran, Turquie) et d’Asie (Inde et Chine). Pour sa part, la Chine a fait du développement de ses partenariats stratégiques l’un des atouts majeurs de sa « Grande stratégie » (Zhou, 2017), qui passe par une montée en puissance économique et technologique, tout en évitant le déclenchement d’une « guerre chaude » avec les États-Unis (ibid.). Au-delà de l’Asie, Pékin renforce sa stratégie partenariale avec les petites et moyennes puissances d’Afrique et du Moyen-Orient, dans une logique « Sud-Sud » qui s’efforce de gommer les disparités de richesses et de pouvoir considérables séparant ces acteurs (Murphy, 2022). Malgré un attrait renouvelé pour les alliances formelles, ainsi qu’en témoignent la pérennité de l’OTAN ou la mise en place de l’alliance militaire tripartite entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis (AUKUS) en septembre 2021, Washington ne s’en est pas moins « converti » à la philosophie des partenariats stratégiques, comme l’indique la poursuite du QUAD, créé en 2007 avec l’Australie, l’Inde et le Japon dans la zone Indo-Pacifique. En parallèle, les États-Unis comptent sur le développement de nombreuses relations bilatérales resserrées pour faire contrepoids aux appétits économiques et stratégiques de la Chine, donnant ainsi corps à un réseau d’alliances hybride et complexe, sans aucun équivalent dans le monde (Simón, Lanoszka et Meijer, 2021).

La création de l’alliance AUKUS est révélatrice d’une tendance qui façonne la politique étrangère américaine et redéfinit la relation transatlantique. Les États-Unis affirment en effet vouloir se recentrer sur le cœur de leurs priorités stratégiques au premier chef desquelles, la guerre commerciale et d’influence globale avec la République populaire de Chine (RPC) (De Hoop Scheffer et Quencez, 2021). L’annonce de l’initiative AUKUS, cristallisant avec la rupture d’un contrat majeur entre la France et l’Australie portant sur la fourniture de 12 sous-marins à propulsion classique et conduisant à un renversement d’alliance, est une des meilleures illustrations du pragmatisme géopolitique contemporain (Drouhaud, 2022) et l’expression d’une crise des alliances classiques. AUKUS confirme que la France est progressivement reléguée à une position secondaire dans la pensée stratégique américaine, et intégrée après-coup aux décisions les plus importantes sur la scène internationale et en Afrique en particulier. Partant de cette réalité, au-delà des prises de positions discursives de certains responsables politiques français relatives à la nécessité de pour la France de se départir des logiques et des réseaux France-Afrique ou autres, les insubmersibles intérêts économiques de la France semblent toujours prendre le dessus sur la volonté, supposée ou réelle, de rupture (Boisbouvier, 2015), comme le démontre le TotalEnergiesgate en Russie. Alors que les entreprises Shell, BP et Eni ont toutes renoncé à leurs actifs en Russie, TotalEnergies reste la seule multinationale pétrolière occidentale à s’y maintenir. En effet, publiée en mars 2022, une note de T-Lab révélait l’ampleur des intérêts stratégiques de TotalEnergies : le gaz russe représente près de 30 % de sa production mondiale, et plus de 60 % de sa production en Europe et en Asie centrale. Or, d’après les révélations du Monde, l’entreprise Terneftegaz, codétenue à 49 % par la multinationale française et à 51 % par son partenaire local Novatek, fabriquerait le kérosène approvisionnant les bases aériennes militaires russes de Morozovskaïa et Malchevo. Les escadrons abrités par celles-ci seraient responsables des bombardements survenus en mars à Marioupol, causant la mort d’environ 600 personnes (Hédouin, 2022). La Russie reste donc au cœur des stratégies industrielles futures du groupe, et les réserves du pays constituent la moitié des perspectives de développement de TotalEnergies malgré la crise en cours, les discours sur les droits de l’Homme, sur la lutte contre les autocrates et les puissances de déséquilibre du chef d’État français (Lasserre, op. cit.).

Consciente de l’importance stratégique que revêtent les partenaires africains pour son rayonnement international, la France n’est pas disposée à tolérer les empiétements d’autres puissances porteuses de projets de domination, susceptibles de contrebalancer son influence, mieux de contester les monopoles traditionnels de ses entreprises sur le continent (Tchetchoua Tchokonté, 2022). De fait, face à ces nombreuses incursions géoéconomiques et géopolitiques de la Chine, de la Russie ou encore des États-Unis dans sa « sphère d’influence naturelle », la France s’efforce d’y préserver ses intérêts. Toutefois, et malgré des efforts déployés, Paris n’a pas obtenu le soutien de la plupart des pays de son ancien pré-carré, dont le Cameroun, aux résolutions des Nations unies condamnant la guerre en Ukraine. Parallèlement, alors que la force Barkhane se retire du Mali avec des résultats controversés et sur fond de montée du sentiment antifrançais, la Russie multiplie les accords de coopération militaire sur le continent. Le volet sécuritaire de la politique russe en Afrique est, depuis 2014, prioritaire voire prépondérant pour le Kremlin. Au cours des cinq dernières années, la Russie a signé des accords avec une vingtaine de pays, les plus récents concernant le Mali (juin 2019), le Congo (mai 2019) et Madagascar (octobre 2018). Ils prévoient généralement la formation d’officiers à Moscou, la livraison de matériels militaires neufs et/ou la maintenance d’équipements déjà en dotation, des exercices communs, la lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime, ces composantes variant en fonction de la situation des différents pays. C’est d’ailleurs la signature, le 12 avril 2022 au Kremlin, d’un accord de défense et de sécurité entre Moscou et Yaoundé qui aurait suscité la visite d’Emmanuel Macron au Cameroun en fin juillet 2022 (Robert, op. cit.). La France trouve ainsi judicieux de renforcer sa présence dans ses anciennes colonies et territoires sous tutelle et, par le fait même, d’affirmer sa stratégie de maitrise de cet espace mise à mal par les assauts géopolitiques et géoéconomiques d’autres puissances tant mondiales qu’émergentes. Le conflit actuellement en cours entre la Russie et l’Ukraine n’échappe pas à cette logique, ceci dans un environnement international fortement concurrentiel. Dans une telle configuration, la riposte stratégique de la France aux incursions de la Russie en République Centrafricaine constitue un important indicateur de sa détermination à garder sa « mainmise », en dépit de la concurrence. La contre-offensive de la France aux assauts de la Russie dans ce pays s’observe par la mise à contribution de l’ensemble de son dispositif de puissance. Face à nouvelle idylle entre Moscou et Bangui, les réactions de la France ont été quasi-immédiates et épousent aussi bien les contours militaires et budgétaires. La France a en effet décidé de suspendre son aide militaire et financière aux nouvelles autorités centrafricaines, complices d’une campagne antifrançaise initiée par la Russie (Deveaux, 2021). Pour rappel, la France et la République Centrafricaine sont liées par un accord de défense signé le 15 août 1960, approuvé par la loi N° 60-1225 du 22 novembre 1960 et publié par le décret N° 60-1230 du 23 novembre 1960. Le 8 avril 2010, cet accord de défense a été complété par un accord de partenariat de défense, signé à Bangui (Tchetchoua Tchokonté, op. cit.). Ces accords de défense ont servi de boussole aux diverses interventions militaires de la France dans ce pays. En effet, depuis 1979, la France est intervenue militairement à de multiples reprises, sous des formats et pour des motifs très divers en République centrafricaine. Par l’entremise des opérations Caban et Barracuda, la France intervient militaire en République centrafricaine pour mettre fin au régime oppressif de Jean-Bedel Bokassa. Entre 1996 et 1997, les opérations Almandin I, II et III pour mettre fin aux mutineries au sein des Forces armées centrafricaines (FACA). En 2003, l’opération Boali contribue à porter au pouvoir François Bozizé. En mars 2013, la dégradation de la situation sécuritaire issue du coup d’État de la Séléka de Deya Am Nondokro Djotodia, la France décide le lancement de l’opération Sangaris qui s’achève le 31 octobre 2016 (ibid.). De Barracuda à Sangaris, les diverses interventions militaires ont permis à la France de préserver ses intérêts stratégiques dans un pays gangréné par une spirale de violence, ceci par le truchement d’une assistance militaire aux responsables politiques dont le pouvoir est assez souvent menacé par les mouvements rebelles. Le récent rapprochement du président Touadéra de la Russie est remis en cause par Paris.

L’arrestation en juin 2021 du français Juan Remy Quignolot à Bangui, accusé d’ « espionnage, de complot et d’atteinte à la sureté de l’État » (ibid.), a fortement contribué à la dégradation des relations entre Paris et Bangui. C’est dans environnement que Paris a décidé de rompre sa coopération militaire avec Bangui. Pour Florence Parly, ancienne ministre française des armées « à plusieurs reprises, les autorités centrafricaines ont pris des engagements qu’elles n’ont pas tenus, tant sur le plan politique envers l’opposition que sur le comportement vis-à-vis de la France, qui est la cible d’une campagne de désinformation massive en RCA (…). Les Russes n’y sont pas pour rien, mais les Centrafricains sont, au mieux, complices de cette campagne » (Deveaux, op. cit.). La poignée de coopérants français au ministère de la Défense centrafricain est déjà rentrée à Paris. La France continue en revanche de contribuer à hauteur d’une centaine de militaires à la mission européenne EUTM-RCA (Tchetchoua Tchokonté, op. cit.), qui en mobilise près de 200 pour former les FACA. Sont également maintenus la dizaine de militaires participant à la mission de maintien de la paix de l’Organisation des nations unies (ONU) en Centrafrique (Minusca), qui y dispose de 12 000 Casques bleus. Les représailles de Paris vis-à-vis du régime du chef d’État Faustin-Archange Touadéra visent à « punir » (ibid.) ces responsables politiques centrafricains attirés par le large. Elles visent également à dissuader les autres responsables politiques africains qui, pour des raisons diverses, essaieraient de s’affranchir de la tutelle politique et stratégique de la France.

Conclusion

En définitive, les dynamiques en cours attestent de l’augmentation, la diversification et la complexification des réseaux d’alliances. Ce phénomène, majeur dans son amplitude et dans ses effets, appelle une réflexion générale quant à la question de l’« allié », au-delà des anciennes catégories de la Guerre froide, dont l’anachronisme continue de peser sur des perceptions stratégiques. Le destin de la France apparaît, en cette deuxième décennie du xxie siècle, étroitement lié au destin de l’Europe et en pratique de l’Union européenne (UE). Cela impose aux décideurs français toute une discipline : nécessité que l’UE réussisse, besoin de garder une influence majeure sur les institutions européennes, obligation que les progrès de l’Europe aient un effet d’aiguillon pour la France et notamment son économie. Toutefois, la baisse de son poids économique vis-à-vis de l’Allemagne, qui remonte au milieu des années 1970, amenuise les objectifs français, et le décalage sur le plan financier entre les deux « pays locomotives » de l’UE menace de perte d’influence de la France vis-à-vis de ses partenaires européens, asiatiques et américains. Avec une dette publique supérieure à 115 % du PIB, elle est de plus en plus affaiblie. Les conséquences sont d’ordre économique, sous forme d’une vulnérabilité à une éventuelle crise financière, mais plus encore d’ordre politique : la remise en cause de sa capacité à garder un rôle majeur dans le pilotage de l’UE, dans la mesure où les visions françaises et allemandes divergent par exemple sur la politique énergétique et la transition écologique (question du nucléaire). D’où, pour la France, l’importance de renouer, mieux renforcer les relations établies avec ses anciennes sphères d’influence. Or, les pays africains tardent à saisir les jeux et les enjeux de puissance sur l’espace mondial et entre les acteurs en présence. Alors que ses principaux partenaires, les États-Unis et la Chine à l’occurrence, ont conceptualisé la sécurité et l’intelligence économiques et les mettent en pratique, il est désormais nécessaire et urgent de s’en saisir en Afrique. Il faut pour cela élaborer une stratégie, et ce ne peut être fait qu’au sommet des États et d’institutions régionales et sous régionales. Les États pourraient ensuite peser de tout leur poids sur la scène internationale dans un contexte de retour de la guerre en Europe, et à cette occasion déployer une diplomatie d’influence, devenant à cette occasion force de proposition pour la résolution du conflit entre Russes et Ukrainiens. L’Afrique aura alors tout à gagner à devenir un acteur majeur de la sécurité économique.

Références

Badie, Bertrand (2021). La mondialisation conduit à des jeux diplomatiques opportunistes. Le Monde, 29 septembre, p. 4.

BBC News, (2022b). Guerre Ukraine-Russie : les États-Unis critiquent la neutralité des pays africains. Publié en ligne le 18 mars 2022, https://www.bbc.com/afrique/monde60791431, c. le 9 juillet 2022.

Berthaud-Clair, Sandrine (2020). La France en Afrique, un partenaire d’affaires de moins en moins particulier. Le Monde Afrique, 6 février 2020, https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/02/06/la-france-en-afrique-un-partenaire-d-affaire-de-moins-en-moins-particulier_6028642_3212.html, c. le 20 octobre 2022.

Boisbouvier, Christophe (2015). Hollande l’Africain, Paris, éd. La Découverte, 300p.

Bongrand, Maëlle et Roche, Simon (2022). « S’imposer sans combattre » : origines, ambitions et limites de la stratégie partenariale chinoise. Revue Défense Nationale, n°Hors-série, p.26-32.

Boniface, Pascal (2015). La réflexion stratégique en souffrance. Revue Défense Nationale, n°785, p. 30.

Cheyvlalle, Anne (2022). L’Afrique peut-elle devenir autosuffisante pour son alimentation ? Le Figaro, 30 août, p. 13.

Ciorciari, John (2010). The Limits of Alignment : Southeast Asia and the Great Powers since 1975, Washington, DC: Georgetown University Press.

De Hoop Scheffer, Alexandra et Quencez, Martin (2021). Comment la compétition États-Unis/Chine redéfinit la relation transatlantique. Revue Défense Nationale, n° 845, p. 69-78.

Delagenière, Boris (2022). Les alliances à l’épreuve de la multipolarité. Revue Défense Nationale, n° Hors-série, p. 7-13.

Deveaux, Jérôme (2021). Centrafrique : la France se fâche et coupe son aide militaire et financière à Bangui. Publié le 10 juin 2021, www.francetvinfo.fr, c. le 25 novembre 2021.

Duclos, Michel (2022). La France encourt-elle un risque de déclassement technologique et géopolitique ? Revue Défense Nationale, n° 851, pp. 41-48.

Drouhaud Pascal (2022). L’Afghanistan : acte fondateur d’une rupture internationale ?, Revue Défense Nationale, n° 846, pp. 65-71.

Fabricius, Peter (2022). La France est-elle en train de perdre du terrain en Afrique ? Institute for Security Studies Africa.

Fogue Tedom, Alain (2008). Enjeux géostratégiques et conflits politiques en Afrique noire, Paris, L’Harmattan, p. 21.

Forcade, Olivier (2022). La crise des alliances. Revue Défense Nationale, n° Hors-série, p.5-6.

Forcade, Olivier et Laurent Sébastien-Yves (2005). Secrets d’État : Pouvoirs et renseignement dans le monde contemporain, Armand Colin. 241 pages, p. 149-169.

Gaulme, François (2021). La politique africaine de la France : l’heure du renouvellement ? Études, 4, p. 7-17.

Gaüzère-Mazauric, François (2022). Des guerres irrégulières aux « partenariats irréguliers ». Revue Défense Nationale, n° Hors-série, p. 99-104.

Gaymard, Hervé (2019). Relancer la présence économique française en Afrique. Rapport au ministre de l’Europe et des affaires étrangères et au ministre d’économie et des finances.

Hédouin, Anaëlle (2022). Ils n’ont pas honte Total et le kérosène russe. L’Humanité, 26-28 août, p. 13.

Honoré, Renaud (2022). Pouvoir d’achat : le gouvernement jugé sévèrement par des Français pessimistes. Les Echos, 3 septembre, p. 2.

Kissinger, Henry (2003). La nouvelle puissance américaine, Paris, éd. Fayard, p. 223-232.

Lasserre, Isabelle (2022). Emmanuel Macron dresse un sombre état du monde. Le Figaro, 30 août, p. 6.

Louis, Cyrille (2022). À Alger, Emmanuel Macron tente de renouer avec « un pays essentiel ». Le Figaro, 26 août, p. 7.

Luttwak, Edward (1990). From Geopolitics to Geo-Economics : Logic of Conflict, Grammar of Commerce. The National Interest, n°20, p. 17-23.

Mahé, Anne-Laure et Ricard, Maxime (2022). Dynamiques locales, stratégies globales : l’appui russe aux pouvoirs militaires maliens et soudanais. Revue Défense Nationale, n°852, p. 131-137.

Ministère des Armées (MINARM) (2021). Actualisation stratégique 2021, p. 22-24.

Ministère des Armées (MINARM) (2013). Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale, p. 39-40.

Ministère des Armées (MINARM) (2017). Revue stratégique de Défense et de Sécurité nationale, p. 53.

Murphy, Dawn C. (2022). China’s Rise in the Global South : The Middle East, Africa, and Beijing’s Alternative World Order, Stanford University Press.

Noah Edzimbi, François Xavier (2022). La Russie face aux Occidentaux en Afrique centrale. Pour un arrimage des Africains aux enjeux de puissance post bipolarité. Paris, L’Harmattan.

Robert, Anne-Cécile (2022). Paris aux petits soins des régimes autoritaires. M. Macron trébuche au Cameroun. Le Monde diplomatique, septembre, p. 21.

Silaev, Nikolai (2021). Russia and its Allies in three Strategic Environments. Europe-Asia Studies, p. 16.

Simón, Luis, Lanoszka, Alexander et Meijer, Hugo (2021). Nodal Defence : the Changing Structure of U.S. Alliance Systems in Europe and East Asia. Journal of Strategic Studies, 44(3), p. 360-388.

Sukhankin, Sergey (2020). Sociétés militaires privées russes en Afrique subsaharienne. Atouts, limites, conséquences. Notes de l’IFRI, n° 120, 2020.

Tchetchoua Tchokonté, Séverin (2019). Introduction. Revue Dialectique des intelligences, n°6, p. 6.

Tchetchoua Tchokonté, Sévérin (2022). Les convulsions géopolitiques Franco-Russes en Afrique subsaharienne. Revista Aquila. nº 26, Jan/Jun, p. 93.

Verdier-Molinié, Agnès (2022). À cause du sabordage du nucléaire français, va-t-on vers un « confinement énergétique » ? Le Figaro, 2 septembre, p. 18.

Verschave, François-Xavier (2000). Noir silence. Qui arrêtera la Françafrique ?, Paris, Les Arènes, p. 541.

Zajec, Olivier (2022). L’AUKUS, une surprise stratégique pour la France ? Revue Défense Nationale, n° 852, p. 43-47.

Zhou, Yiqi (2017). China’s Partnership Network Versus the U.S. Alliance System, Coexistence or Conflict ? China Quarterly of International Strategic Studies, 3(1), p. 1-18.