Frédéric Lasserre1
1Directeur du Conseil québécois d’Études géopolitiques (CQEG), Université Laval
Frederic.Lasserre@ggr.ulaval.ca
Vol 3, n 3, 2017
À propos de l’auteur
Frédéric Lasserre, directeur du Conseil québécois d’Études géopolitiques (CQEG), est titulaire d’une maîtrise de Commerce (ESC Lyon), d’un MBA (York U.), d’un DEA de Géopolitique (U. Paris VIII) et d’un doctorat de géographie (U. Saint-Étienne). Il est professeur depuis 2001 au département de géographie de l’Université Laval (Québec), et chercheur à l’Institut québécois des Hautes études internationales (HEI) ainsi qu’à l’Institut Hydro-Québec en Environnement, Développement et Société (IEDS).
Résumé : Le bassin du Tigre et de l’Euphrate est souvent présenté dans la littérature comme un archétype de la cristallisation de tensions politiques pouvant aboutir à une guerre de l’eau. Plus récemment, il a été érigé en illustration des impacts socio-politiques des changements climatiques lorsque plusieurs études ont souligné le poids de ces changements dans l’éclatement de la guerre civile en Syrie en 2011. En réalité, ces jugements sont à nuancer, tant il est vrai que de multiples facteurs politiques sont à prendre en considération.
Summary: The Tigris and Euphrates basin is often presented in the literature as an archetype of the crystallization of political tensions that could lead to a water war. More recently, it has been highlighted as an illustration of the socio-political impacts of climate change when several studies have emphasized the weight of these changes in the outbreak of the civil war in Syria in 2011. In reality, these statements are to be nuanced as many political factors must be taken into consideration.
Mots-clés : Syrie, Turquie, guerre de l’eau, Euphrate, Tigre
Keywords: Syria, Turkey, water war, Euphrates, Tigris
Introduction
Au Moyen-Orient, l’eau, ressource majeure pour le développement d’une agriculture plus productive, mais aussi pour la production d’électricité, affiche une disponibilité relativement limitée, qui cadre mal avec les projets de développement des différents États. Ceux-ci ont multiplié les projets de barrages et de périmètres irrigués, sans concertation et dans une optique strictement nationale.
A plusieurs reprises, l’ombre d’une guerre de l’eau a plané sur la région. En 1974, entre la Syrie, qui construisait de nouveaux grands barrages, et l’Irak. En 1990, c’est la Turquie qui a provoqué un incident en fermant les vannes du fleuve durant un mois, pour remplir le réservoir du barrage Atatürk. Plus tard, Ankara a recouru à la menace militaire pour faire plier la Syrie, qui, jusqu’en 1998, protégeait le leader kurde Abdullah Öcalan.
Une rhétorique hostile, à tout le moins empreinte de méfiance, caractérise les échanges entre Syrie, Irak et Turquie depuis les années 1970. L’avènement des changements climatiques et de longues sécheresses pourrait-il déstabiliser davantage un fragile équilibre et aboutir à l’éclatement de conflits pour l’eau sur le bassin du Tigre et de l’Euphrate ?
L’eau, facteur de tension majeur entre Turquie et Syrie ?
La thèse d’une possible guerre de l’eau au Proche-Orient se nourrit en partie du conflit entre la Turquie, d’une part, et Syrie et Irak, d’autre part. A l’origine de ce conflit, qui émerge à partir des années 1990, se trouve la mobilisation des eaux des deux principaux fleuves de la région pour le développement agricole : l’agriculture de la Syrie et de l’Irak a tiré parti des ressources en eau des deux fleuves de la région, le Tigre et l’Euphrate, depuis des siècles. Mais en Turquie, les deux fleuves n’étaient que très peu exploités.
A partir de 1986, alors qu’elle avait jusqu’alors peu aménagé le Tigre et l’Euphrate, la Turquie a mis en œuvre, sans financement majeur de la Banque mondiale faute d’accord avec ses voisins d’aval, la Syrie et l’Irak, un énorme projet d’aménagement des bassins versants des deux fleuves, le Güneydoğu Anadolu Projesi (GAP, pour Projet du Sud-est de l’Anatolie), conçu en 1977. Le GAP, dont le coût total était évalué en 1997, de façon sans doute optimiste, à 32 milliards $, prévoit la construction de 22 barrages d’une capacité totale de 60 km³, de 19 centrales électriques pour une puissance totale de 7 400 MW, et l’irrigation de 1,7 millions ha (1,08 million d’ha sur le bassin de l’Euphrate, et 600 000 ha sur le Tigre), ce qui consommerait entre 16 et 22 km³ d’eau par an. Prévue initialement pour 2005, la fin des travaux a été repoussée à 2029, faute de financement adéquat.
En janvier 1990, le plus gros ouvrage, le barrage Atatürk, a été achevé sur l’Euphrate. Or, si la Turquie réalisait la totalité des prélèvements et des retenues qu’elle projette de faire, le débit de l’Euphrate restant à la disposition de la Syrie puis de l’Irak serait considérablement réduit. Cela n’est pas nécessairement injustifiable, car, comme la Turquie le souligne, au nom du principe d’équité, reconnu dans la Convention internationale de New York de 1997[1], elle a le droit de consommer une part raisonnable des fleuves sur son territoire. Mais ces usages marqueraient une rupture par rapport à un passé au cours duquel les prélèvements de la Turquie en amont demeuraient très réduits. La Syrie serait alors confrontée à un grave problème, puisque sa politique de développement agricole supposait de porter sa surface irriguée de 863 000 ha à 1,4 million en 2010, objectif que le nouveau débit prévu de l’Euphrate rend pratiquement impossible à atteindre.
Des estimations ont été produites par les hydrologues Kolars et Mitchell (1991), dans un texte publié avec l’aval des autorités turques et donc peu susceptible de complaisance en faveur de la Syrie et de l’Irak, et par la géographe Nuri Kliot (1994) (Kolars et Mitchell, 1991; Kliot, 1994). Leurs travaux soulignent que la réalisation complète des travaux du GAP aboutirait à une réduction du débit de l’Euphrate de 16,9 milliards de m³, soit 70% de son débit naturel, pour un débit de seulement 299 m³/sec à la frontière syro-turque, soit 60% du débit minimum de 500 m³/sec garanti par Ankara à la Syrie. Des sources turques non-officielles font état d’une diminution de 50% du débit de l’Euphrate et de 66% du Tigre (Daoudy, 2005 : 122; Ozis, 1993; Güner, 1997 : 108). Par ailleurs, si la Syrie menait à bien l’ensemble de ses propres projets de développement de l’irrigation, l’Irak ne disposerait plus que de 20% de son débit de l’Euphrate ; après utilisation en Irak, le fleuve se retrouverait à sec à son point de jonction avec le Tigre, à Qurna (Daoudy, 2005 : 126-127).
La Turquie, qui planifie ainsi la construction de nombreux barrages sur les deux fleuves, contribuera à réduire considérablement leur débit : au vu de sa position d’amont, la question, pour Damas et Bagdad, était de prendre la mesure de la réduction de débit envisageable et acceptable compte tenu de leurs propres projets. Une approche concertée et négociée aurait peut-être permis de dégager un compromis, car les techniques d’irrigation pratiquées en Turquie comme en Syrie et en Irak, peu économes en eau, laissaient entrevoir la possibilité de dégager d’importants volumes pour d’autres usages en économisant sur les prélèvements. Les décisions unilatérales turques et les contentieux politiques et frontaliers entre voisins ont radicalisé les positions respectives. En 1990, puis de nouveau en 1998, Syrie et Turquie ont menacé d’en venir aux armes pour régler leur profond différend sur la gestion de l’Euphrate. Lors de la crise d’octobre 1998, au cours de laquelle étaient entremêlées les questions du soutien syrien aux insurgés du PKK en Turquie et du partage des eaux de l’Euphrate, la Syrie a dû plier face aux menaces turques très explicites de recours aux armes. Outre la puissance militaire turque, membre de l’OTAN qui plus est, l’alliance entre la Turquie et Israël, conclue en 1996 et effective jusqu’en 2009 environ, a largement contribué à dissuader Damas de recourir aux armes dans ce qui semblait une cause perdue d’avance.
Il est exact que les projets turcs de construction de multiples barrages compromettaient les ambitieux projets de développement agricole syriens. Avant 1980, près de 90% des surfaces cultivées en Syrie n’étaient pas irriguées de façon pérenne (agriculture pluviale), ce qui rendait les rendements aléatoires et dépendants des précipitations ; en 1998, 21% des terres étaient irriguées, et 24,8% en 2005 (ArabicNews, 19 mars 1999 ; Aquastat et FAO Stats, 2009). Multipliant les barrages – 162 jusqu’en 2000 – la Syrie s’est fixée comme objectif d’irriguer 200 000 ha avant 2010 dans le bassin de l’Euphrate, pour un objectif à terme de 500 000 ha. Mais ce faisant, en étendant rapidement la mise en valeur de terres pour l’irrigation, Damas a mobilisé d’énormes volumes d’eau avec des techniques d’irrigation peu efficaces, ce que ne manquait pas de lui reprocher Ankara : seuls 13% des surfaces irriguées semblaient bénéficier, en 2008, de techniques améliorées d’irrigation, goutte à goutte ou aspersion, à tout le moins optimisation des volumes épandus. Dès 2001, la Banque mondiale avait fait part de ses inquiétudes face aux très ambitieux projets syriens : « Le gouvernement devra reconnaître qu’atteindre une sécurité alimentaire à court terme en ce qui concerne le blé et les autres céréales, et en encourageant une production de coton qui exige beaucoup d’eau, est à même de remettre en cause la sécurité de la Syrie sur le long terme en réduisant les ressources disponibles des nappes phréatiques » (Banque mondiale, 2001 :46).
Mais la guerre n’a pas éclaté. En 1987, dans le cadre d’un protocole de coopération qui ne satisfaisait guère la Syrie et l’Irak, la Turquie a néanmoins promis de maintenir un débit minimum de 500 m³/s sur l’Euphrate à la frontière syrienne; un volume unilatéralement porté à 900 m³/s par la Turquie en 1995 et globalement respecté depuis (Daoudy 2009; Warner, 2010). Suite à la grave crise politique de 1998, au cours de laquelle Ankara a explicitement affirmé son intention de recourir aux armes, la Syrie a renoncé à la carte politique du soutien à la guérilla kurde du PKK en Turquie, lors de la signature du traité d’Adana en 1998. Le gouvernement syrien a semble-t-il cherché de meilleures relations avec la Turquie, par le biais d’un accord de libre-échange signé le 22 décembre 2004, puis d’un accord de suppression des visas en 2009. En 2009 également, la Syrie et la Turquie ont signé un l’accord du Conseil de Coopération Stratégique dont un protocole porte sur la gestion de l’eau, et qui précisait les prélèvements syriens sur le Tigre, encadrait des projet d’amélioration de la qualité des eaux, et prévoyait la construction conjointe d’un barrage sur l’Oronte, à la frontière syro-turque, marquant du même coup implicitement la fin de la revendication territoriale syrienne sur la province turque du Hatay (Kirschner et Tiroch, 2012; UN-ESCWA et BGR, 2013; Yetim 2016). De la même manière, l’Irak a semblé chercher, dans un contexte politique difficile suite au changement de régime en 2003 et au début de la guerre civile, un apaisement avec la Turquie. En mars 2009, la promesse turque de laisser s’écouler une plus grande quantité d’eau de l’Euphrate vers ses voisins a ainsi été accompagnée de l’annonce par Bagdad d’un plan destiné à lutter contre les rebelles kurdes à la frontière avec la Turquie, et ce malgré l’importance de ménager le gouvernement autonome du Kurdistan irakien. Selon les Irakiens, la promesse n’a pas été tenue. De plus, malgré ces tentatives de rapprochement, aucun accord général de partage des eaux des deux fleuves n’a été trouvé, la Turquie n’acceptant de coopérer que sur des projets précis et refusant un accord multilatéral proposant des quotas de répartition. Et depuis le déclenchement de la guerre civile en Syrie, les relations turco-syriennes se sont considérablement dégradées.
L’eau, cause de la guerre civile syrienne ?
Entre la Turquie dont la diplomatie régionale triomphait et l’Irak affaibli par le changement de régime en 2003 et la guerre civile dès 2004, puis la Syrie où débute aussi la guerre dès 2011, la perspective de voir éclater une guerre pour l’eau s’estompe rapidement. Cependant, plusieurs analyses ont vu un lien entre la grave sécheresse qui a frappé la région entre 2003 et 2011, et le déclenchement de la guerre civile syrienne.
A partir de 2002, les premiers satellites capables de réaliser un suivi global des ressources en eau sont devenus opérationnels. Leurs clichés montrent que les bassins des fleuves Tigre et Euphrate – partagés entre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran occidental – ont perdu entre 2003 et 2009 rien moins que 144 milliards de m³ d’eau, du fait surtout de la sécheresse. Cette grave diminution des volumes disponibles a considérablement affecté le secteur agricole syrien. En 2010, près d’un million de personnes vivant de l’agriculture et leurs familles ont perdu leur emploi et ont dû émigrer vers des cités déjà surpeuplées. Le régime d’Assad n’a pu ou su les aider et, dès que les mouvements politiques associés au Printemps arabe se sont manifestés en Tunisie et en Égypte, l’opposition syrienne s’est mobilisée pour trouver facilement des recrues parmi tous ceux que la sécheresse avait frappés et qui peuplaient les bidonvilles ceinturant Damas et Alep.
En 2012, Hillary Clinton, alors secrétaire d’État, a commandé aux services de renseignement américains un rapport relatif aux questions de sécurité liées à l’eau (Director of National Intelligence, 2012). Ce rapport avait conclu que, après 2022, les sécheresses, les inondations et l’épuisement des bassins d’eau douce augmenteraient les probabilités de voir l’eau être utilisée comme une arme de guerre ou un outil du terrorisme. Une analyse semblable avait déjà vu dans le soulèvement populaire égyptien de 2011 la marque de sécheresses ayant affecté les principaux pays exportateurs de céréales comme l’Australie, sécheresses elles-mêmes provoquées par les changements climatiques.
Cependant, il serait réducteur de ne voir dans le déclenchement de la guerre civile syrienne que l’impact de la sécheresse. La surexploitation et les mauvais choix agricoles ne sont pas non plus étrangers à cette situation, dans le cadre, on l’a vu, d’une très ambitieuse stratégie gouvernementale de développement du secteur agricole. Le nombre de puits est passé de 135 000 en 1999 à près de 230 000 en 2010, ce qui, faute d’un cadre réglementaire des pompages, a accéléré la baisse de niveau des aquifères. Le choix des cultures était aussi contestable. Le pouvoir syrien a, en effet, largement subventionné la culture du coton – qui demande énormément d’eau – sans tenir compte du capital hydrique du pays, voire en fermant les yeux sur une baisse inquiétante du niveau des nappes phréatiques. Les risques de cette stratégie de mobilisation excessive des eaux de surface et souterraines étaient connus pourtant, puisque, dès 2001, la Banque mondiale a prévenu la Syrie en ces termes : « Le gouvernement devra reconnaître qu’atteindre une sécurité alimentaire à court terme en ce qui concerne le blé et les autres céréales en encourageant une production de coton qui exige beaucoup d’eau est à même de remettre en cause la sécurité de la Syrie sur le long terme en réduisant les ressources disponibles des nappes phréatiques. » (Banque mondiale, 2001). En investissant dans l’extension de vastes périmètres irrigués pour la culture de denrées alimentaires mais aussi industrielles, cultures très consommatrices par ailleurs comme le coton, sans planifier la mise en œuvre de techniques d’irrigation efficaces, le gouvernement syrien a du coup considérablement accru sa vulnérabilité alors que la perspective d’une augmentation des prélèvements en amont de la part de la Turquie devenait de plus en plus vraisemblable.
Reflétant la stratégie gouvernementale de développement du secteur agricole, les zones irriguées se sont ainsi considérablement étendues, accordant aussi une large place au blé et au coton, deux cultures connues pour leur forte consommation en eau. Dans un contexte météorologique de sécheresse marquée à partir de 2003, les pompages excessifs, pour alimenter des systèmes d’irrigation peu performants, ont soumis les réservoirs et les aquifères à de très vives tensions et favorisé leur déclin accéléré, tout en contribuant, à cause d’un mauvais drainage des sols, à la salinisation des terres agricoles et à la diminution des rendements.
Le gouvernement aurait pu être attentif aux signes avant-coureurs provenant du monde rural. Or, le régime syrien avait choisi de se servir du programme de développement agricole, à travers de grandes entreprises rurales, pour développer des relations clientélistes avec un nombre restreint de familles du monde des affaires (Dorronsoro et al 2016). Le choix de consolider ces alliances locales avec des familles influentes a rendu le régime peu attentif aux signaux provenant du milieu rural – informations sur la dégradation des sols et la diminution du niveau des aquifères, protestations, migrations de plus en plus importantes. Lorsque la sécheresse a durement frappé, les citoyens des régions rurales disposaient de peu de relais pour demander de l’aide du régime car les relais du pouvoir demeuraient entre les mains des élites entrepreneuriales qui avaient été promues par le gouvernement.
Ce que la crise syrienne démontre, c’est certes que la sécheresse peut contribuer à provoquer des troubles socio-politiques; mais surtout, elle souligne que la crise politique ne trouve pas tant son origine dans le déficit hydraulique provoqué par la sécheresse, mais bien davantage dans les choix économiques du modèle d’exploitation de la ressource, qui a contribué à accentuer les problèmes environnementaux et à miner les bases économiques du monde rural (Sowers et al, 2013; De Châtel, 2014).
Conclusion
Si de vives tensions ont pu émerger au Moyen-Orient, comme dans d’autres régions, au sujet du partage de l’eau, la guerre n’a pas éclaté. Ces tensions s’ancraient tout autant dans des antagonismes politiques majeurs que dans la seule divergence de vue quant au partage de la ressource en eau. Les gouvernements ont opté pour d’autres solutions, ce qui ne veut pas dire que les guerres de l’eau soient une impossibilité dans le futur, mais à tout le moins que les vives tensions qui ont presque conduit la Syrie et l’Irak à la guerre en 1974, ou la Syrie et la Turquie en 1998, ne trouvaient pas leur origine seulement dans des disputes portant sur le partage de l’eau. De même, si l’impact des changements climatiques peut parfaitement saper les capacités d’adaptation des sociétés et conduire à de vives tensions sociales et politiques, lesquelles peuvent dégénérer en conflit, il faut également prendre la mesure des lacunes des politiques de gestion de la ressource, dans l’équation de ces tensions : les impacts des changements climatiques, à tout le moins de la sécheresse prolongée, sont d’autant plus importants que la vulnérabilité de la société aura été amplifiée par des erreurs commises dans la politique de mobilisation de la ressource en eau.
Bibliographie
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Notes de bas de page
[1] La Convention de New York de 1997, ou Convention sur le droit relatif aux utilisations des cours d’eau internationaux à des fins autres que la navigation, est entrée en vigueur en 2014 et propose un cadre général de gestion des eaux pour les bassins versants internationaux. Ironiquement, la Turquie s’oppose fermement à cette convention et ne l’a pas signée. Voir Lasserre et Vega Cardenas, 2017.