Dieudonné MBarga1
¹ Strategic Planning Policy, Monitoring and Evaluation Analyst. Doctorant en Gouvernance et Évaluation des Politiques Publiques à l’Université de Yaoundé 2, Cameroun. mbargadion@yahoo.fr
RG v5 n3, 2019
Résumé : Au Cameroun, pays de plus de 250 groupes humains, le vivre ensemble et le développement harmonieux sont conditionnés par la qualité de la gouvernance dont le déficit (ré)-introduit des velléités de repli identitaire. Celui-ci revêt le caractère d’une entrave à la diversité culturelle et au développement. A partir de deux situations de crises sociopolitiques majeures, cet article essaye de savoir comment la diversité culturelle passe-t-elle d’un atout de développement à une limite dudit processus ? A travers une démarche sociohistorique, l’article expose la théorie et la praxis du phénomène du repli identitaire au Cameroun et les modalités de sa limitation. Sa finalité est de montrer comment le fait d’avoir une société pluriculturelle et diversifiée pourrait être un atout pour le développement et l’hégémonie sous-régionale (en Afrique centrale).
Mots clés : Vivre ensemble, développement harmonieux, gouvernance, repli identitaire, diversité culturelle.
Abstract : In Cameroon, a country of more than 250 ethnic groups, living together and harmonious development are conditioned by the quality of governance, which the deficit (re) introduces the desire of identity withdrawal. This one is appears as an obstacle to cultural diversity and development. From two situations of major socio-political crisis, this article tries to know how cultural diversity passes from a development asset to a limit of this process? Through a sociohistoric approach, the article discusses the theory and praxis of the phenomenon of identity withdrawal in Cameroon and the modalities for its limitation. Its purpose is to show how having a multicultural and diverse society could be an asset for development and sub-regional hegemony (in Central Africa).
Key words: Living together, harmonious development, governance, identity withdrawal, cultural diversity.
Introduction
Le profil sociodémographique et économique du Cameroun dresse le portrait d’un pays multiethnique et pluriculturel (Tchawa, 2012). Le Cameroun compte un peu plus de 250 groupes humains repartis sur un territoire de 475 442 km2 structuré en 10 régions (Ibid.). Ce territoire en plus de partager ses frontières avec six autres pays[1], présente une variété de reliefs et climats que l’on retrouve à travers l’Afrique. Ce qui lui vaut l’appellation d’Afrique en miniature (Achancho, 2013).
Au plan sociopolitique, l’absence de conflit armé interne jusqu’en 2016[2] faisait du Cameroun une référence en matière de paix et de sécurité en Afrique (Mbonda, 2003). Cependant depuis cette date, le climat sociopolitique du Cameroun est perturbé par deux crises majeures qui dérivent en une renaissance du repli identitaire (Simo, 2019). Il s’agit notamment de la crise dite « crise anglophone » dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NOSO), et celle consécutive à l’élection présidentielle d’octobre 2018.
La crise anglophone provient d’un ensemble de revendications corporatistes et sectorielles des populations anglophones[3] du Cameroun (Heungoup, 2017). Les hésitations gouvernementales dans leur traitement ont dégénéré en un conflit armé actif depuis 2017 (Ibid.) À cette dernière, s’est ajoutée celle dite « postélectorale » depuis octobre 2018. Cette crise postélectorale relève d’un ensemble de contestations de la qualité et les résultats du scrutin présidentiel d’octobre 2018 par l’un des principaux partis d’opposition[4] et l’activisme d’une diaspora camerounaise dans certains pays[5].
Globalement, les analystes politiques indexent la mauvaise gouvernance en tant que l’une des causes fondamentales à ces crises (Bangui, 2009). Leurs argumentaires identifient la mauvaise répartition des ressources socioéconomiques du pays, l’ineffectivité d’un développement inclusif
et un ensemble de malversations financières en tant que frein au développement (Ibid.).
Ceci étant, le prolongement de ces crises porte des leaders d’opinion (entrepreneurs politiques, web activistes, certaines personnalités de la société civile, etc.) à esquisser des solutions visant à adapter la gouvernance aux réalités locales[6]. Ces solutions qui s’articulent globalement autour du fédéralisme et/ou la décentralisation, prônent la promotion des particularismes socio anthropologiques et culturelles des différentes régions du Cameroun[7]. Cette promotion inscrite dans la Loi constitutionnelle de 1996 qui en parle en termes d’unité dans la diversité[8] pose, à la faveur des crises évoquées, des défis d’harmonisation de sa compréhension et sa mise en exergue.
C’est ce qui ressort des positions recueillies au cours du « Grand Dialogue national » tenu en octobre 2019 en vue de la résolution des crises évoquées. Ces positions sont partagées entre :
- l’octroi d’un statut spécial pour les régions dites « anglophones » du Sud-Ouest et Nord-Ouest du Cameroun ;
- la promotion d’un fédéralisme à deux États valorisant de fait les particularismes des deux régions « anglophones » au même titre que ceux assimilés de l’ensemble des 8 autres ;
- ou encore les partisans d’un fédéralisme à 10 États prônant une évolution du statut constitutionnel et administratif de l’ensemble des 10 régions du Cameroun dont les particularismes se verraient ainsi « équitablement » valorisés[9].
Ces propositions de solutions s’articulent toute autour des dispositions de la loi constitutionnelle visant à promouvoir « l’unité dans la diversité[10] ». Lesdites solutions sont toutes censées contribuer à diluer, limiter, ou à maîtriser les risques de repli identitaire[11].
Le repli identitaire est une notion qui ne peut en effet se comprendre qu’en lien avec celles de tribalité, tribalisme et diversité culturelle relativement aux éclaircissements du sociologue camerounais Claude Abé et des travaux de l’UNESCO[12]. Claude Abé souligne en effet l’intérêt et l’opportunité de distinguer la tribalité du tribalisme pour une appréhension du repli identitaire (Yamb, 2017). Ce sociologue expose : « La tribalité est un lien que des individus appartenant à une même communauté ou à un même référentiel identitaire entretiennent entre eux dans l’optique d’articuler leur identité culturelle. Cependant, il peut arriver que cette identification à un référent communautaire, glisse vers le communautarisme. Et l’un des visages du communautarisme se trouve être le tribalisme. Ce dernier est une forme d’exacerbation de la tribalité qui prend les contours d’un repli identitaire. Le repli identitaire ici renvoie à une survalorisation de son appartenance tribale, avec un rejet de l’altérité, de tout ce qui est différent de l’en-groupe (entre groupe) auquel on appartient. » (Ibid.) Le repli identitaire se présente ainsi comme une pesanteur à la dynamique d’un développement durable et une négation ou une dérive de « la diversité culturelle » telle qu’appréhendée par l’UNESCO (2005). Les travaux de cette institution permettent de définir la « la diversité culturelle » en termes de multiplicité des formes d’expression des savoirs, croyances, arts, positions morales, droits, coutumes et toutes autres capacités et habitudes des groupes humains dans un cadre donné en l’occurrence celui des États (Ibid.).
De ce qui précède, il apparaît que le repli identitaire, du fait du rejet de l’altérité qui le caractérise (Yamb, 2017) fait peser des risques de désharmonie ou de déstabilisation sociopolitique et économique des sociétés multiethniques à l’instar du Cameroun (Simo, 2019).
C’est eu égard à de tels risques au sein de ce contexte qui met en présence un peu plus de 250 groupes ethniques (Fonkoué, 1981) qu’un examen de la problématique de la gouvernance dans une société pluriculturelle, en l’occurrence le Cameroun, s’avère opportune. La question centrale qui l’articule est de savoir comment la diversité culturelle passe-t-elle d’un atout de développement à une limite dudit processus ?
L’hypothèse de recherche qui l’alimente consiste à démontrer qu’en l’absence de bonne gouvernance, la diversité culturelle reste vectrice d’un repli identitaire préjudiciable à la dynamique d’un développement harmonieux des États africains pluriculturels tel que le Cameroun.
Autrement dit, pour servir le développement, la diversité culturelle a besoin de bonne gouvernance.
Pour ce faire, une démarche sociohistorique est appliquée. Elle permet d’exposer la théorisation et la praxis du phénomène du repli identitaire au Cameroun (1), et les modalités de sa limitation (2).
1. Le phénomène de repli identitaire au Cameroun : théorisation et praxis[13]
Au Cameroun, le phénomène du repli identitaire a des causes sociohistoriques et revêt diverses formes d’expressions. Le fait colonial et la politique administrative qui en a découle sont l’une des causes de l’expérimentation du repli identitaire au Cameroun. L’entreprise de colonisation de l’Afrique a eu pour incidences de bouleverser les us et coutumes locales en introduisant, au forceps, des mœurs et valeurs occidentales (Diop, 1981). La mise en place de l’État en constitue l’un des héritages majeurs (Ibid).
La colonisation va, en effet, à son terme (à partir des années 1940), aboutir à l’étatisation du continent africain. Cette étatisation du continent a donné lieu à la constitution d’un ensemble de pays (espace géographique) regroupant des populations issues de découpages territoriaux arbitraires pratiqués par les puissances coloniales sur le principe de leurs intérêts (Gazibo, 2010). Il s’en est suivi un processus de mise en place plus ou moins « revendiquée » mais surtout improvisée d’entités étatiques, en lieu et place d’une construction pensée ou élaborée[14]. Cette démarche est ce qui induit des défis de leadership politique, de gestion des particularités socioculturelles et de répartition de ressources économiques. Elle est l’une des sources du relent de repli identitaire souvent observé à l’échelle des pays (Bedzigui, 2009).
Pour le cas précis du Cameroun, Alain Nkoyock (2017) écrit : « L’ancien territoire administré par la France a arraché son indépendance sous l’appellation de République du Cameroun en 1960. En 1961, il a été rejoint par la partie méridionale du territoire sous administration britannique (appelée Southern Cameroon, la partie septentrionale ayant préféré une union avec le Nigeria), pour former la République fédérale du Cameroun ».
Cette brève restitution historique révèle que la décolonisation du Cameroun pose dès ses débuts, des défis au sujet du leadership « politique »[15] et la gestion des particularismes socio anthropologiques[16]. Ces défis permanents sont à l’époque contemporaine adressée par la mise en place d’un État unitaire décentralisé. La gouvernance institutionnelle de cette forme d’État s’articule autour de la promotion de la décentralisation et la politique de l’équilibre régionale dont l’application est biaisée par la praxis camerounaise.
L’option pour la décentralisation[17] vise à promouvoir une gestion inclusive et efficace des particularismes locaux en même temps que l’intérêt général[18]. Cependant plus d’un cinquantenaire après son adoption en 1972, elle demeure au stade de « processus[19] ».
L’implémentation de la décentralisation est, autrement dit, édulcorée par la forte centralisation de l’administration publique sur la base des observations ci-après. Les ressources financières[20] de la décentralisation sont déterminées par la tutelle administrative de l’État autant que les compétences sectorielles afférentes et les autorités de supervision que sont les Délégués du Gouvernement et les préfets[21]. Les compétences concédées aux Collectivités Territoriales Décentralisées leurs sont transférées sur une base processuelle, sans un agenda préalable. De plus, ces compétences restent en substance limitées à certains éléments de secteurs d’activités unilatéralement déterminés par le gouvernement central[22].
Cet état de mise en œuvre ne favorise pas un traitement adéquat des contributions locales au développement global. Il s’en suit des relents de repli identitaire issus sentiment de « marginalisation et d’exclusion » dont sont victimes certains acteurs sociopolitiques au sein de l’espace publique. La crise anglophone sus-présentée en est une manifestation. Celle-ci met en exergue les frustrations dont étaient victimes les populations anglophones du Cameroun telle que formulé dans leur revendications[23]. L’essentiel des analyses sociopolitiques y relatives sont constantes sur le fait qu’une prise en compte adéquates des revendications à l’origine de cette crise aurait pu être effectuée à partir d’une décentralisation effective de la gouvernance locale (Crisis Group, 2018).
De même, les applications de « la politique de l’équilibre régional [24]» sont souvent à l’origine de revendications susceptibles de nourrir un repli identitaire. Cette hypothèse a récemment été mise en exergue à travers un mouvement d’humeur des ressortissants du département du Noun en région de l’ouest-Cameroun. Ce dernier dénonçait une application de la politique d’équilibre régionale à l’occasion d’un concours administratif pour lequel le département aura obtenu 20 originaires sur les 3000 recrus à l’échelle nationale d’une part, et 10/353 de l’échelle régional de l’ouest d’autre part (Ngoupayou, 2018).
Cette revendication révèle que le maintien de cette politique à l’ère contemporaine est problématique. Elle crée des tensions entre les besoins de représentativité, les exigences de compétences ou de technicité, et le ratio et la résidence des populations considérées (Ibid.).
De même, exclusivement promue dans la sphère publique, la non extension ou systématisation de cette politique dans la sphère des activités privées laisse libre court à des pratiques plus ou moins déguisées de repli identitaire. C’est qui s’observe à travers des démarches de recrutements fondées sur l’ethnie ou la tribu souvent dénoncés[25].
Une instrumentalisation de l’appartenance tribale/ethnique/régionale par les entrepreneurs politiques est aussi à relever. Elle se fonde sur une interprétation littérale du préambule de la loi constitutionnelle de 1996 qui introduit les notions de « minorités » et « autochtones » sans en préciser les contours. Ce faisant, elle semble induire un principe de discrimination « positive » qui, instrumentalisée[26], est de nature à alimenter le repli identitaire à travers une récupération politique et ou certain tribalisme.
C’est en substance la problématique que pose le Doyen Léopold Donfack Sokeng (2001). Cet auteur souligne notamment qu’en l’état, une disposition aussi lacunaire qu’imprécise est en bute à des contradictions de sens de tout bord (Ngando, 2013). Ce faisant, elle s’apparente à une astuce qui, au regard du contexte pluriculturel camerounais de 250 groupes humains, revêt tous les caractères d’une astuce politique visant à assouvir « par les moyens les plus cyniques [l]es ambitions de certains individus et groupes en compétition pour le pouvoir » (Ibid.).
Cette hypothèse est concrétisée par des entrepreneurs politiques et autres gouvernants qui n’hésitent pas à brandir ou instrumentaliser l’appartenance « ethnique, tribale ou régionale » à des fins diverses. Ces fins consistent entre autres à : mobiliser ou haranguer des foules, soutenir ou introduire des revendications politiques.
C’est en substance, la nature de la démarche initiée par les élites politiques du septentrion[27] grand nord en 2008. Cette démarche a consisté en une pétition des élites originaires des régions de l’Adamaoua, du Nord, et de l’Extrême-Nord adressée au Président de République en vue d’obtenir au moins 50% des effectifs de l’École normale supérieure nouvellement créée (Gaibai, 2008).
Plus récemment en 2018, une démarche similaire a été initiée par les populations originaires de la Région de l’Est suite à la création d’une École Normale Supérieure dans cette région. Sous la forme d’un Mémorandum, cette démarche en son point 3 visait à obtenir du Chef de l’État, 80% du nombre des places disponibles des deux concours pour les Ressortissants de la Région de l’Est, soit respectivement 400 places pour le 2nd cycle et 600 places pour le 1er cycle (Ndoumbé, 2018).
Ces démarches ont diversement été appréciées par l’opinion publique nationale dont une franche s’estimant lésée les a qualifié d’initiatives opportunistes, susceptibles de nourrir le repli identitaire[28].
La pratique des motions de soutien/ ou action de grâces formulés par des natifs d’une localité à l’adresse du Chef de l’État pour avoir promu un des leurs à une haute fonction administratives ou politique souscrit à ce même registre. Nombreuses sont en effet des communications et autres festivités de ce type sur l’espace publique. Ces démarches entretiennent le sentiment d’être privilégié pour les uns, et pour les autres, celui de laissé-pour-compte. En cela, ces promotions sont déviées de leurs trajectoires. Censée servir l’intérêt général et le peuple sans discrimination, de telles promotions deviennent des alibis au repli identitaire (Lassaad, 2019).
D’autre part, le repli identitaire connait une extension dans la sphère du secteur privé à travers des pratiques plus ou moins déguisées des recrutements sur base tribale tel que sus évoquées. Cependant, la non systématisation de l’application de la politique de l’équilibre régional dans la sphère privée pourrait en partie l’expliquer.
La renaissance du repli identitaire est également notable à travers les discours dans les réseaux sociaux où de plus en plus d’activistes font l’apologie de l’appartenance tribale au détriment de l’intérêt et/ou d’autre groupe humain (Simo, 2019).
2. La construction d’une nation développementaliste comme vecteur de développement durable
Le concept d’État développementaliste dérive de l’expression anglaise « Developmental State » et a pour autre synonyme « État-promoteur ou État-développeur » (Bases, 2013). Il s’agit d’un idéal étatique issu des pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est à partir des années 1970 se caractérisant par une configuration institutionnelle centrée sur le secteur économique en tant que levier du développement (Johnson, 1982). Mbangue Nkomba (2019) le décrit comme un modèle étatique où les priorités des décideurs publics sont résolument orientées à l’objectif de croissance économique à partir d’une dimension idéelle et un alignement institutionnel qui rendent compte de sa matérialité (Ibid.).
Par extrapolation, la nation développementaliste décrit une configuration de micro nationalités, de micro identités ethniques, tribales et/ou culturelles qui met en exergue la Gestion Axée sur les Résultats (GAR)[29] et la participation citoyenne à la conception et au suivi-évaluation de l’action publique. Elle décrit un contexte étatique qui célèbre la tribalité et non le tribalisme (Yamb, 2017). L’application de la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) au Cameroun, pourrait consister en : la promotion de l’efficacité, la compétence des acteurs sociaux ; et plus généralement celle de la performance[30] des politiques publiques.
En effet, pour édifier une nation développementaliste, le Cameroun pourrait s’inspirer d’un exemple africain : le Rwanda. La République du Rwanda, après le génocide de 1994, a systématisé la pratique de la bonne gouvernance (Nicaise, 2013). Il l’a fondé sur le patriotisme, la promotion de la compétence et l’évaluation de l’action publique (Ibid.). Ce qui lui a permis de limiter le phénomène de repli identitaire d’une part, et, d’autre part, de relancer et booster ses performances socioéconomiques (Ibid.). Les réformes institutionnelles initiées par ce pays l’ont propulsé au 7e rang mondial en matière de bonne gouvernance (Kouamé, 2018).
La participation effective des citoyens dans la détermination des priorités et moyens de l’action gouvernementale est une autre exigence de la GAR[31].
Elle se présente comme une ressource de consolidation de la démocratie, la bonne gouvernance et le vivre ensemble harmonieux. Son renforcement devrait passer par des mécanismes consultatifs inclusifs et simplifiés. Il pourrait par exemple s’agir des mécanismes tels que des : fora consultatifs, conférences-débats, publications de rapport de suivi-exécution, suivi-évaluation de l’application des mesures prédéterminées, des sanctions et autres rapports d’audits, etc[32].
Les enseignements de l’expérience rwandaise d’institutionnalisation des « Imihigo » paraissent édifiants pour l’hypothèse spécifique de recevabilité des autorités décentralisées du Cameroun.
Institutionnalisée dans la gouvernance locale en 2006, l’Imihigo est une modernisation des pratiques culturelles rwandaises de contrôle et d’évaluation des initiatives de développement des représentants locaux (Nicaise, 2013). Cette pratique dérive d’un usage culturel rwandais précolonial consistant pour les chefs et guerriers à s’engager publiquement à atteindre des buts spécifiques, sous peine d’humiliation publique s’ils échouaient (Ibid.).
Appliquée à la décentralisation, les analystes notent que cette pratique de bonne gouvernance, augmente la redevabilité des élus locaux à la fois envers le gouvernement central (contrôle descendant) et la société civile (responsabilité ascendante)[33].
Son benchmarking[34] pour le Cameroun, servirait à ouvrir des sessions du Conseil Communal aux citoyens (électeurs et résidents sur le territoire communal) en leur accordant un droit de regard et de suggestions sur les mesures de développement local pertinentes et opportunités.
Les citoyens devraient se sentir davantage considérés et impliqués dans les activités ou l’exercice d’un mandat exécutif communal (et notamment la gestion des affaires qui les concernent), en lieu et place d’une intervention / implication spontanée, limitée en amont de ce mandat (notamment au seul moment du suffrage).
L’application de cette GAR devrait globalement permettra que :
- Chaque citoyen, à quelque niveau de la société, développe et renforce son sens du patriotisme au-delà de toute appartenance ethnique, tribale ou religieuse, et/ou de tout autre calcul égoïste/égocentrique.
- Chaque Manager ou Chef d’entreprise publique comme privée s’approprie, pratique et améliore les considérations et concepts d’équilibre régional et de patriotisme en même temps que ceux de compétence, d’efficacité et de responsabilités sociale et sociétale en regard de la viabilité socioéconomique et culturelle de sa structure sur le long terme.
- Chaque parti politique travaille à assoir sa légitimité à l’échelle nationale et non plus seulement au niveau local comme souvent observé. Il devra aussi veiller à la formation-information de ses militants, ainsi qu’à la professionnalisation de ses personnes ressources et son discours politique plutôt qu’à la promotion d’une démagogie débridée et risquée pour le vivre ensemble tel que sus relevé.
Conclusion
Cette contribution s’est penchée sur la question de savoir comment la diversité culturelle passait d’un atout de développement à une limite dudit processus? La démarche sociohistorique déployée a permis d’identifier la renaissance d’un repli identitaire nourri par un déficit de bonne gouvernance à l’origine de ce travestissement. Ce repli est perceptible à travers le sentiment de marginalisation, et les formes d’exclusion et de tribalisme au sein de l’espace sociopolitique camerounais. Pour le limiter, l’adoption des préceptes de bonne gouvernance est préconisée. Elle est indispensable pour réunir les citoyens au sein d’une idéologie patriotique et la mise en exergue des compétences. Ce qui pourra freiner le repli identitaire (tribalisme) et permettre une possibilité de résolution et d’évitement des crises.
La diversité culturelle pour être effective et servir d’atout de développement nécessite d’être être promue et encadrée par la pratique de la bonne gouvernance. A cet effet, un benchmarking approfondi des expériences du Rwanda (référence africaine) ou encore du Canada (référence mondiale) bâtis autour des systèmes socioculturels et linguistiques (francophone et anglo-saxon) proches du contexte camerounais s’avère opportune. Les résultats de cette démarche serviraient à davantage édifier la gestion et de consolidation du vivre ensemble au Cameroun, pays de plus de 250 groupes ethniques.
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Notes
[1]. Il s’agit notamment du Gabon, Congo, Guinée équatoriale, république Centrafricaine, Tchad.
[2]. Date du déclenchement d’une crise sociopolitique et militaire en ses régions Nord-Ouest et Sud-Ouest.
[3]. Les anglophones représentent environ 20% de populations du Cameroun et vivent majoritairement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.
[4]. Il s’agit du MRC, parti d’opposition dont le candidat Maurice Kamto est arrivé deuxième avec 14,23 % des suffrages exprimés lors de la dernière élection présidentielle du 07 octobre 2018 au Cameroun. Ce mouvement à initier un ensemble d’actions politiques et juridique en contestations des résultats de cette élection sous la bannière d’un programme intitulé « Non au Hold-up électoral au Cameroun. Voir, Pétition · Non au Hold-Up Electoral au Cameroun, https://www.change.org/p/union-africaine-non-au-hold-up-electoral-au-cameroun, c. le 1er sept. 2019.
[5]. Principalement en France, Belgique, États-Unis, Allemagne, Suisse.
[6]. Matom, Serge Espoir (2016). Les différents nids de tension : conséquences de la mauvaise gouvernance au Cameroun, http://camer.be/56265/6:1/les-differents-nids-de-tension-consequences-de-la-mauvaise-gouvernance-au-cameroun-cameroon.html, c. le 21 juin 2019.
[7]. Préambule et Article 2 de la Loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 et ses modifications subséquentes.
[8]. Ibid.
[9]. Il s’agit d’un recoupage des principales recommandations formulées au cours des sessions dans le rapport du Grand Dialogue national tenue en octobre 2019. Voir République du Cameroun, Rapport du Rapport Général du Grand Dialogue national, octobre 2019, 22p.
[10]. Préambule de la Loi constitutionnelle de 1996
[11]. Discours du Premier Ministre Chef du Gouvernement à l’ouverture des assises du Grand Dialogue nationale, le 1er octobre 2019.
[12]. UNESCO est l’acronyme d’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. C’est une institution spécialisée de l’Organisation des Nations unies créée le 16 novembre 1945 à la suite des dégâts et des massacres de la Seconde Guerre mondiale. https://fr.unesco.org/
[13]. La théorisation décrit les origines/causes du phénomène, tandis que la praxis désigne ses manifestations ou modes d’expressions.
[14]. C’est dire qu’au-delà des déplacements nomades et autres migrations des peuples sur le continent, la colonisation demeure l’une des raisons pour lesquelles le même groupe humain, souvent, se retrouve de part et d’autres des frontières de plusieurs pays. Voir Cheikh Anta Diop, op.cit.
[15]. La gestion de la question du leadership politique va motiver la mise en place d’un État fédéral (1961-1972) avant son ajustement en un État unitaire décentralisé.
[16]. Loi constitutionnelle du Cameroun, Op. cit.
[17]. La décentralisation décrit un processus de transfert de pouvoirs de l’État vers des personnes morales de droit public distinctes de lui autour de deux (02) principes fondamentaux : l’autonomie administrative et un budget propre.
[18]. C’est ce qui ressort des discours des autorités publiques et de la substance des instruments juridiques sur la décentralisation au Cameroun.
[19]. Les autorités gouvernementales en parlent notamment en termes de « processus de décentralisation ». Ce concept de « processus » semble ainsi indiquer l’expérimentation des étapes d’une longue démarche ou une démarche « difficile » d’application.
[20]. Les impôts et autres dotations budgétaires
[21]. Ces autorités qui supervisent la décentralisation sont nommées par Décret présidentiel dans les agglomérations urbaines, en lieu et place d’autorités élues mandatée par le peuple.
[22]. C’est par exemple le cas en matière de santé publique où ces institutions décentralisées n’ont jusqu’à date aucune compétences claires en dépit de son intérêt pour les populations locales.
[23]. Les revendications corporatistes à l’origine de cette crise étaient entre autres : La sous-représentassions des anglophones dans l’espace publique ; l’inféodation de la langue anglaise au français ; la négligence des infrastructures de l’Ouest anglophone ; L’incompréhension du sous-système éducatif anglophone et du système juridique par les fonctionnaires francophones ; La marginalisation des anglophones dans l’admission à certaines grandes écoles. Voir « Cameroun : le « problème anglophone » vu par les évêques », sur catholique.fr, 3 janvier 2017 (c. le 2 décembre 2017).
[24]. Cette politique aménagée à partir de 1972 est l’objet du Décret n° : 82/407 du 7 septembre 1982 modifiant et complétant celui n° : 75/496 du 3 juillet 1975.
[25]. Il arrive en effet que l’on retrouve des entreprises qui ne recrutent prioritairement que des ressortissants de la même contrée que celle du fondateur.
[26]. Au sens de mal interprété et/ou mal appliquée
[27]. Le septentrion indique l’ensemble constitué par les Régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord du Cameroun.
[28]. Propos recueillis de quelques leaders d’opinion.
[29]. La GAR « une approche de gestion qui prend en considération les attentes exprimées par les citoyens en fonction des ressources disponibles et vise l’atteinte de résultats en fonction d’objectifs préalablement établis. Voir, Guide sur la gestion axée sur les résultats, https://www.tresor.gouv.qc.ca/fileadmin/PDF/publications/cadre_gestion/GuideGestionAxeeResultat.pdf
[30]. La performance au sens d’efficacité associé à l’efficience.
[31]. Guide sur la gestion axée sur les résultats, op. cit.
[32]. Tel que c’est le cas au Rwanda.
[33]. Ibid.
[34]. Le benchmarking fait référence à processus continu de recherche, d’analyse comparative, d’adaptation et d’implantation des meilleures pratiques pour améliorer la performance des processus dans une organisation ou une institution. C’est une démarche analytique qui consiste à se comparer pour s’améliorer. Le benchmarking, CAMP Robert (1995), Editions d’organisation, Paris