Frédéric Lasserre1
1 Directeur du Conseil québécois d’études géopolitiques; Professeur titulaire – Département de géographie, Université Laval; Frederic.Lasserre@ggr.ulaval.ca
À propos de l’auteur
Frédéric Lasserre est professeur depuis 2001 au département de géographie de l’Université Laval (Québec), chercheur à l’Institut québécois des Hautes études internationales (HEI) et directeur du Conseil québécois d’Études géopolitiques (CQEG).
RG v2 n4, 2016
Résumé : Dans le cadre des guerres d’expansion coloniale, les armées occidentales ont parfois connu la défaite. Au-delà de l’événement, la mémoire de ces batailles a été investie d’un sens politique par des acteurs, dans le passé comme de manière contemporaine. Comment ces événements ont-ils été mobilisés dans la construction de la mémoire historique ?
Summary: in the frame of expansion colonial wars, Western armies have at times been defeated. Beyond the event record, the memory of these battles embodied a political meaning for actors, in the past as well as nowadays. How were these events mobilized in the constrcution of historical memories?
Mots-clés : histoire, mémoire, construction, représentation, bataille, période colonial.
Keywords: history, memory, construction, representation, battle, colonial period.
Des batailles souvent oubliées
Les guerres de libération qui ont abouti à la fin des empires coloniaux européens au cours de la seconde moitié du XXe siècle ont été largement décrites, et leur mémoire racontée par l’historiographie tant des anciennes puissances coloniales que des pays devenus indépendants. Ces conflits ont mis un terme à l’occupation coloniale, celle-ci avait souvent commencé par une guerre de conquête. Il s’agit ici d’examiner le traitement mémoriel de six batailles livrées dans le cadre de cette conquête coloniale, et au cours desquelles le belligérant occidental a connu une défaite, bien souvent sans effet politique déterminant puisque seule la première guerre italo-éthiopienne a finalement été remportée par l’Empire éthiopien en 1896, ce qui n’a pas empêché non plus l’Italie de triompher lors du 2e conflit italo-éthiopien de 1935-1936.
Six batailles sont abordées dans cet article : il ne s’agit certainement pas d’une liste exhaustive, mais de plusieurs cas recensés dans la littérature, diversement connus et commémorés. En Amérique du Nord, la bataille de Little Big Horn demeure une bataille des guerres amérindiennes relativement connue. Livrée en juin 1876 entre le 7e régiment de cavalerie commandé par le colonel Custer et une coalition de Sioux, Cheyennes et Arapahos, elle s’est soldée par la destruction du 7e régiment. Victoire majeure mais sans portée politique, elle eut un profond retentissement dans l’opinion publique américaine, et conduisit au massacre de Wounded Knee par le même 7e régiment de cavalerie en 1890, dernière bataille des guerres amérindiennes aux États-Unis. Cette bataille est bien plus connue que la bataille de la rivière Wabash, dans le cadre de la guerre indienne du Nord-ouest (Northwest Indian War). Le 4 novembre 1791, les Amérindiens de la coalition des Miamis, Shawnees et Delawares ont attaqué et détruit le campement des troupes américaines commandées par le général St. Clair. Cette victoire amérindienne faisait suite à une autre défaite américaine, la campagne de Harmar (19-22 octobre 1790) au cours de laquelle une rapide succession d’engagements militaires a conduit au retrait des troupes américaines avancées en Ohio, commandées par le général Harmar. La bataille n’eut pas, là encore, de portée politique durable : le 20 août 1794, la bataille de Fallen Timbers mit un terme à la guerre indienne du Nord-ouest avec une victoire américaine.
En Afrique, la bataille d’Isandlwana en janvier 1879, dans le cadre de la guerre anglo-zouloue, a abouti à la destruction de 2 détachements britanniques. Malgré leur net désavantage technologique, les troupes zouloues ont infligé une sévère défaite à des troupes britanniques trop confiantes et mal commandées.Cette vitoire zouloue n’a pas empêché la victoire britannique finale le 4 juillet 1879 à la bataille d’Ulundi.La bataille d’Adoua a abouti à la fin de la première guerre italo-éthiopienne. Le désastre militaire força l’Italie à renoncer à ses projets de conquête de l’Éthiopie jusqu’en 1935, lorsqu’elle envahit à nouveau l’empire éthiopien pour cette fois-ci parvenir à le subjuguer (2e guerre italo-éthiopienne, 1935-1936).
TABLEAU 1
Les six batailles entre troupes occidentales et forces locales dans le cadre de guerres de conquêtes coloniales
Source : Wikipédia et autres sources compilées par l’auteur
La bataille d’El Herri n’a pas eu de conséquence politique durable mais débuta une longue guerre. Marquant une défaite française face à la confédération Zayan qui refusait le protectorat français établi sur leMaroc en 1912, elle n’a pas empêché les troupes coloniales de vaincre la révolte (1914-1921), malgré la poursuite d’une guérilla dans les zones de montagne jusque dans les années 1930.
La bataille d’Anoual a marqué une cinglante défaite espagnole dans la guerre du Rif (1920-1926), là encore au Maroc, contre la république berbère du Rif. Suite à la défaite d’Anoual, les Espagnols perdirent tous les territoires qu’ils avaient difficilement conquis dans le nord marocain depuis 1909. Malgré le recours à des armes chimiques, l’armée espagnole ne parvint pas à soumettre l’adversaire, une réalité politiquement d’autant plus douloureuse que la campagne de conquête marocaine débutée en 1909 avait comme objectif politique non avoué de dépasser l’humiliation de la défaite lors de la guerre hispano-américaine de 1898 qui avait abouti à la perte du reste de l’empire des Amériques (Cuba, Porto Rico) et des Philippines. La France, après avoir vaincu l’essentiel de la révolte des Zayans, intervint aux côtés de l’Espagne en 1924, aboutissant à la défaite de la république du Rif en 1926.
Ces batailles sont très diverses. De par les effectifs engagé tout d’abord : environ 2 200 combattants à Little Big Horn, contre 26 000 à Anoual et 117 000 à Adoua, bataille majeure avec présence de nombreuses pièces d’artillerie de part et d’autre. Diverses de par les conséquences militaires et politiques aussi : la bataille d’Isandlwana ne parvint pas à enrayer l’invasion britannique du royaume zoulou, vaincu quelques mois plus tard. La bataille de la rivière Wabash n’empêcha pas le triomphe américain trois ans plus tard, tout comme la bataille de Little Big Horn ne dissuada pas l’armée américaine de continuer à investir le territoire amérindien à l’ouest des États-Unis. En revanche, la bataille d’Anoual accula l’armée espagnole à se retrancher sur ses positions de Melilla et Ceuta pendant des années, et força Madrid à solliciter une intervention française en 1924. La bataille d’Adoua mit un terme aux projets de conquête italiens pour 39 ans. Intervenant quelques années après la guerre égypto-éthiopienne (1875-1876), le conflit renforça la méfiance de l’Éthiopie envers l’étranger et aboutit à une politique étrangère plutôt isolationniste.
L’avènement du discours mémoriel
Si elles ne changèrent pas forcément le cours de l’histoire, il est intéressant d’aborder le traitement mémoriel de ces batailles. Autrement dit, comment a-t-on écrit leur histoire, et comment ces affrontements sont-ils devenus – ou pas – des lieux de mémoire contemporains, ancrant un discours renouvelé sur l’événement fondateur d’un investissement identitaire ?
En effet, l’Histoire, telle qu’elle est écrite, n’est pas un discours objectif, même si la science historique s’est dotée de méthodes scientifiques. De nombreux historiens ont souligné que, comme tout discours, l’histoire peut être orientée, que ce soit délibérément ou à l’insu de son rédacteur (Veyne 1971). L’histoire, après un conflit, est souvent écrite par les vainqueurs, qui imposent alors leur interprétation des événements et leur vision des vaincus (Goody 2006). Ce constat souligne le poids des représentations dans le discours historique dominant, non qu’il soit forcément délibérément biaisé, mais parce que les historiens se heurtent toujours à la difficulté de se détacher de leurs propres représentations et préjugés, quand le discours historique n’est pas délibérément manipulé par les pouvoirs publics. Le discours historique est rédigé par des narrateurs ou chercheurs humains, donc dotés de représentations propres qui viennent teinter tout discours, fût-il animé d’une quête scientifique (Lasserre, Gonon et Mottet 2016), mais aussi parce qu’il représente un enjeu politique : définir le discours historique permet de légitimer la lecture et les conditions du vainqueur, et cet enjeu permet de comprendre l’importance accordée souvent au contrôle des recherches historiques et archéologiques (Lasserre 1996; Payot 2010). C’est cet enjeu qui pousse le gouvernement chinois à survaloriser les vestiges laissés par des pêcheurs supposés chinois sur les îlots disputés en mer de Chine du Sud; ou qui permet de comprendre les difficultés majeures rencontrées par le projet de rédaction d’un manuel d’histoire commun aux États des Balkans (Koulouri 2006)
Ce fait est important à garder à l’esprit, dans un contexte de « poussée mémorielle » (Joutard 2013), de désir croissant, des pouvoirs publics comme du public, de célébrer des événements du passé, car, si ce besoin de mémoire intervient en partie en réaction face à un discours historique jugé désincarné, détaché des réalités perçues des populations, voire
entaché d’erreurs et d’oublis, la célébration d’événements du passé qui en découle n’est pas davantage garante d’une objectivité, aussi chimérique que le discours historique passé : toute commémoration, tout discours mémoriel est aussi affecté par le biais fondamental de la mémoire, faite de sélection, d’oublis et de distorsions.
Sur le plan épistémologique, on assiste à un double intérêt des historiens, d’une part pour davantage prendre en compte les perceptions, les vécus des individus, et étudier quels sont les lieux, les événements spécifiques qui aujourd’hui, de manière très subjective, sont inscrit dans la mémoire collective[1] ; et d’autre part de prise en compte du fait que l’histoire est un discours, forcément orienté, en général écrit par les vainqueurs, on l’a vu (Veyne 1971; Goody 2006).
Ce souci de mémoire se nourrit donc d’une réaction par rapport à une histoire qui a pu gommer, du moins le perçoit-on, le vécu, la perception de groupes minoritaires. Se distancier du discours historique général pour rendre sa crédibilité à la mémoire du passé, commémorer et permettre l’expression des discours particuliers sur les événements du passé, permet certes de rendre sa place à l’histoire des minorités, des vaincus des guerres d’autrefois.
Le souvenir des batailles du passé
De fait, on relève un discours visant à commémorer ces batailles de l’époque des guerres de conquête coloniales, qui n’était pas connu, pendant longtemps, d’attention particulière dans le discours historique, ou encore étaient l’objet d’un discours mémoriel élaboré par les Occidentaux.
Ainsi, les batailles de Wabash et de Little Big Horn, à des degrés divers, étaient bien retracées dans l’historiographie américaine, mais du point de vue américain : la bataille de
Wabash était plus connue sous le nom de St.Clair’s Defeat , du nom du général qui commandait les forces américaines lors du désastre militaire[2]. La bataille de Wabash n’est pas commémorée, en revanche la bataille de Fort Recovery, victoire américaine en juillet 1794, est célébrée depuis 1913 avec l’inauguration d’un monument à la mémoire des soldats américains tués, puis la construction d’un musée[3], et même l’organisation de célébration commémoratives (Kincald 2013).
Il s’agit de commémorer la victoire finale des États-Unis dans la guerre indienne du Nord-ouest (1790-1794).
De même, d’innombrables livres et films[4] ont retracé l’histoire de la bataille de Little Big Horn[5], souvent pour dépeindre la résistance héroïque du général Custer[6], d’où le nom de la bataille qui a longtemps coexisté avec celui de Little Big Horn, Custer’s Last Stand[7]. Un monument en mémoire des seuls morts du 7e régiment de cavalerie a été érigé en 1881[8]; en 2003, le Service des Parcs Nationaux a inauguré un monument en mémoire des combattants amérindiens tués lors de l’affrontement[9], signe d’un changement radical dans l’approche de la commémoration de la bataille.
La bataille d’Adoua est célébrée chaque année par les autorités éthiopiennes : le gouvernement commémore ainsi activement un lieu de mémoire fort dans le discours historique du pays à travers l’Adwa Day, qui permet aussi à l’Éthiopie de se poser en porte-étendard de larésistance africaine à la conquête européenne du XIXe siècle[10] (Milkias et Metaferia 2005; Jones 2011) et alimente les discours sur la tradition éthiopienne de résistance à l’adversité, face notamment à l’hostilité perçue de la part de l’Égypte ou de l’Érythrée.
La bataille d’Isandlwana, à l’instar de celle de Little Big Horn, a profondément bouleversé l’opinion, ici britannique[11], un sentiment qui s’est traduit dans la peinture[12] puis, plus tard, la filmographie sur l’affrontement.
Un mémorial avait été érigé sur le site de la bataille en mémoire des seuls soldats britanniques tués, ce qui paraissait d’autant moins politiquement acceptable dans une Afrique du sud elle aussi sensible au mouvement de poussée mémorielle, et en pleine mutation socio-politique suite à l’abolition de l’apartheid en 1991. En 1999, un nouveau monument en mémoire des soldats zoulous a été inauguré[13].
L’événement est aujourd’hui non seulement l’objet de pratiques commémorielles, mais d’une mise en valeur touristique. Ainsi, l’événement est décrit dans l’information touristique et l’on remet en scène la bataille pour les touristes férus d’histoire[14]. Des tours des sites de batailles, incluant celle d’Isandlwana, sont organisés[15], et des itinéraires mettant en valeur les sites des conflits passés entre colons Boers, forces britanniques et troupes autochtones[16], dans un but de commémoration clairement souligné (« Bloody Battles remembered »), avec comme objectif, au-delà de la mise en valeur, la reconstruction et l’appropriation d’une histoire qu’on ne peut oublier mais qui peut être apaisée (Wyllie 2014). La perception de l’événement dans la filmographie a également évolué avec le temps : le film Zulu (1964), de Cy Endfield, met en scène la résistance glorieuse du détachement britannique attaqué par une force largement supérieure en nombre lors de la bataille de Rorke’s Drift. En 1979, le même Cy Enfield a écrit le scénario de Zulu Dawn (L’Ultime attaque), mis en scène par Douglas Hickox, qui dépeint la bataille d’Isandlwana et l’ampleur de la consternation britannique suite à la victoire zouloue.
FIGURE 1
La bataille d’Adoua, détail, Addis Abeba, nd
Source: A. Davey via Wikipedia commons; National Army Museum (Londres)
FIGURE 2
La bataille d’Isandlwana, Charles Edwin Eripp, 1885
Source: Wikipédia
La bataille d’Anoual vit les troupes de la République auto-proclamée du Rif défaire sévèrement les troupes espagnoles stationnées au Maroc espagnol dans le cadre de rébellion berbère de la guerre du Rif.
Le Royaume marocain se pose en héritier de cette victoire en assurant la commémoration de cette bataille depuis plusieurs années[17], ce qui ne permet pas au gouvernement marocain de masquer les tensions qui prévalent encore entre l’État et des mouvements de revendication berbères ou amazighes, en témoignent de vives tensions à l’approche de la commémoration de 2015[18], et les heurts qui ont émaillé celle de 2013 : les manifestants des associations rifaines ont alors « exprimé leur contestation à l’égard de l’État marocain, qui selon eux, marginalise la langue amazigh et l’héritage légué par Abdelkrim El Khattabi, d’autant que les banderoles de la cérémonie officielle étaient écrites en arabe uniquement »[19]. Il s’est développé une concurrence sur la captation de l’héritage historique de la bataille, le Royaume marocain y voyant un événement fondateur de la résistance aboutissant à l’indépendance en 1956, les association rifaines y voyant la marque de leur quête d’autonomie, adressée tant à l’occupant espagnol qu’au gouvernement marocain indépendant : « les ONG locales appellent à révéler la vérité à la fois sur la victoire des troupes d’El Khattabi sur l’Espagne en 1921 mais également sur les événements tragiques de 1958-1959, les incidents de 1984 à Nador et sur les assassinats de plusieurs figures de la résistance amazighe au lendemain de l’indépendance du royaume »[20].
Cette concurrence dans l’instrumentalisation du souvenir de la bataille traduit une rivalité politique : « Ce qu’on omet de dire […], du moins dans le discours officiel, c’est que le peuple rifain désirait avant tout son indépendance et sa liberté certes contre les occupants européens mais aussi contre le pouvoir monarchique marocain. »[21] On observe le même enjeu politique dans la commémoration de la bataille d’El Herri, livrée elle aussi par des insurgés berbères, cette fois-ci contre des troupes françaises : le gouvernement marocain en fait une lecture nationale marocaine, gommant ainsi toute tension entre le Royaume et la minorité amazighe.
Ainsi, « la commémoration de cet événement historique vient s’ajouter aux multiples efforts et initiatives visant à préserver la mémoire nationale et à mettre en exergue l’épopée du Trône et du peuple pour l’indépendance et l’unité nationale, […] cette manifestation vise en premier lieu à maintenir vivaces les nobles principes fondateurs de la Nation et à consacrer la fidélité à ses valeurs sacrées, sous la conduite éclairée de S.M le Roi Mohammed VI »[22].
Conclusion
Dans le cadre des guerres d’expansion coloniale, les armées occidentales ont parfois connu la défaite. Au-delà de l’événement, la mémoire de ces batailles a été investie d’un sens politique par des acteurs politiques, État éthiopien, marocain ou sud-africain, mais aussi associations amérindiennes ou amazighes par exemple. La manière de célébrer l’événement a pu évoluer, passant de la commémoration de la tragique mort des seuls soldats occidentaux aux mains de peuples sauvages, à l’appropriation mémorielle de ces événements par des associations militantes locales (cas d’association amazighes avec la bataille d’Anoual), l’État après une mutation politique (cas de l’Afrique du Sud post apartheid) ou l’État après l’évolution progressive des représentations collectives portées par les pouvoirs publics (cas des États-Unis avec la bataille de Little Big Horn), mais certaines demeurent ignorées, comme la bataille de la rivière Wabash. Toutes sont l’objet d’un investissement émotif socio-politique fort, qui témoigne de l’enjeu de la célébration des lieux de mémoire dans la manière dont on écrit et contrôle l’histoire.
Références bibliographiques
Calloway, C. (2015). The Biggest Forgotten American Indian Victory. www.whatitmeanstobeamerican.org/ideas/the-biggest-forgotten-american-indian-victory/, c. le 21 octobre 2016.
Feng, P. (2014). The Battle of the Wabash: The Forgotten Disaster of the Indian Wars. National Museum of the US Army, https://armyhistory.org/the-battle-of-the-wabash-the-forgotten-disaster-of-the-indian-wars/, c. le 21 octobre 2016.
Goody, Jack (2006). The Theft of History. Cambridge: Cambridge University Press.
Jonas, R. (2011). The Battle of Adwa: African victory in the age of empire. Harvard University Press.
Joutard, P. (2013). Histoire et mémoires, conflits et alliance. Paris : La Découverte.
Kincald, W. (2013). Fort Recovery honors frontier combatants. The Daily Standard (Celina, OH), 6 mai 2013, https://www.dailystandard.com/archive/2013-05-06/stories/20965/fort-recovery-honors-frontier-combatants, c. le 21 octobre 2016.
Koulouri, C. (2006). The Common Past of a Divided Region. European Studies, 5, 17-27.
Lasserre, F. (1996). Le dragon et la mer. Stratégies géopolitiques chinoises en mer de Chine du Sud. L’Harmattan, Montréal/Paris.
Lasserre, F., Gonon, E. et Mottet, É. (2016). Manuel de géopolitique: enjeux de pouvoir sur des territoires. Paris : Armand Colin, 2e éd.
Milkias, P. et Metaferia, G. (dir.) (2005). The Battle of Adwa: Reflections on Ethiopia’s historic victory against European Colonialism. New York : Algora Publishing.
Nora, P. (dir.) (1984, 1986, 1992). Les Lieux de Mémoire : t. 1 La République (1 vol., 1984) ; t. 2 La Nation (3 vol., 1986);t. 3 Les France (3 vol., 1992). Paris : Gallimard
Payot, J.-P. (2010). La guerre des ruines. Archéologie et géopolitique. Paris : Choiseul.
Veyne, Paul (1971). Comment on écrit l’histoire. Paris : Seuil.
Wyllie, R. (2014). “Entrenching nostalgia”: The historical significance of battlefields for South African tourism. Historia 59(2) : 210-228.
Notes de bas de page
[1] Un exemple majeur de ce changement d’approche historique est le travail considérable de Pierre Nora incarné dans Les Lieux de mémoire, en plusieurs tomes publiés de 1984 à 1992. Pierre Nora (dir.), Les Lieux de Mémoire : t. 1 La République (1 vol., 1984), t. 2 La Nation (3 vol., 1986), t. 3 Les France (3 vol., 1992). Paris : Gallimard.
[2] St. Clair’s Defeat. www.ohiohistorycentral.org/w/St._Clair%27s_Defeat, c. le 21 octobre 2016; Feng 2014.
[3] Fort Recovery State Museum, situé à Fort Recovery, Ohio. http://www.fortrecoverymuseum.com/, c. le 21 octobre 2016.
[4] Bataille de Little Big Horn, Wikipédia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Little_Bighorn
[5] Dont ceux de Charles Warren, Little Big Horn (1951) et d’Arthur Penn, Little Big Man (1970), avec Dustin Hoffman.
[6] Le lieu de sa naissance est également commémoré en Ohio depuis 1910, voir Custer Monument, https://www.ohiohistory.org/visit/museum-and-site-locator/custer-monument, c. le 21 octobre 2016 et https://en.wikipedia.org/wiki/George_Armstrong_Custer_Equestrian_Monument, c. le 22 octobre 2016.
[7] ‘Custer’s Last Stand’ : the battle of Little Big Horn, 1876. California Indian Education, nd, www.californiaindianeducation.org/native_american_history/historic_indian_battles.html, c. le 22 octobre 2016.
[8] 7th US Cavalry Memorial, https://www.nps.gov/libi/learn/historyculture/7th-us-cavalry-memorial.htm, c. le 21 octobre 2016.
[9] Little Big Horn Battlefield, https://www.nps.gov/libi/index.htm, c. le 21 octobre 2016.
[10] Ethiopia: Commemoration of the Victory At Adwa in 1896. All Africa, 3 mars 2015, http://allafrica.com/stories/201503040427.html, c. le 22 octobre 2016.
[11] Battle of Isandlwana, https://en.wikipedia.org/wiki/Battle_of_Isandlwana, c. le 15 septembre 2016.
[12] Plusieurs tableaux de Charles Edwin Fripp, dont The Battle of Isandlwana, 1885, National Army Museum, Londres, www.nam.ac.uk/online-collection/detail.php?acc=1960-11-182-1, c. le 21 octobre 2016 ou James McConnel, The Battle of Isandlwana, 1973.
[13] Isandlwana Monument, http://gertswartsculptor.homestead.com/Isandlwana.html#anchor_9, c. le 22 octobre 2016.
[14] The Battle of Isandlwana, Isibindi Zulu Lodge, http://www.isibindizululodge.co.za/about-us/the-battle-of-isandlwana/, c. le 22 octobre 2016.
[15] Par exemple un tour de 3 jours pour visiter les sites des batailles d’Isandlwana, Rorkes Drift et Blood River, cette dernière livrée en 1838 entre des combattants zoulous et des colons afrikaners; http://1stzulusafaris.co.za/battlefields.html, c. le 22 octobre 2016; Memorial to the Zulu Warriors. Isandlwana Battlefield, www.sahistory.org.za/content/memorial-zulu-warriors-isandlwana-battlefield-near-nqutu-kwazulu-natal-south-africa, c. le 22 octobre 2016.
[16] Battlefields of KwaZulu-Natal, www.southafrica.net/za/fr/articles/entry/article-southafrica.net-battlefields-of-kwazulu-natal, c. le 21 octobre 2016.
[17] « Cette bataille fut […] l’une des grandes étapes d’un processus d’émancipation, annonciateur du mouvement national conduit par feu SM Mohammed V pour la libération du Maroc, et qui a trouvé son accomplissement dans l’œuvre inscrite à l’actif de feu SM Hassan II et de son digne successeur, SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, pour conforter les acquis du parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume. » AtlasInfo, Maroc: Commémoration du 89-ème anniversaire de la célèbre bataille d’Anoual, 20 juillet 2010, www.atlasinfo.fr/Maroc-Commemoration-du-89-eme-anniversaire-de-la-celebre-bataille-d-Anoual_a6440.html, c. le 18 septembre 2016.
[18] Yabiladi, « Maroc : Militants rifains et officiels s’opposent sur le lieu de commémoration de la bataille d’Anoual », 16 juillet 2015, http://www.yabiladi.com/articles/details/37528/maroc-militants-rifains-officiels-s-opposent.html, c. le 24 octobre 2016.
[19] Maghress, « La commémoration de la bataille d’Anoual se transforme en confrontation », 22 juillet 2013, www.maghress.com/fr/lakomefr/2106, c. le 24 octobre 2016.
[20] Yabiladi, op. cit, 16 juillet 2015.
[21] Yabiladi, « Commémoration de la bataille d’Anoual : du coup de bluff officiel au symbole… », 11 juillet 2006, www.yabiladi.com/forum/commemoration-bataille-d-anoual-coup-bluff-2-1240477.html, c. le 24 octobre 2016.
[22] Libération, « Khénifra s’apprête à commémorer le centenaire de la bataille d’El Herri. Objectif : préserver la mémoire nationale », Casablanca, 11 novembre 2014, www.libe.ma/Khenifra-s-apprete-a-commemorer-le-centenaire-de-la-bataille-d-El-Herri_a55891.html, c. le 24 octobre 2016.