Changements climatiques et conflits sur l’eau: menace sur le château d’eau de l’Asie?

Frédéric Lasserre 1

1 Professeur titulaire, Département de géographie, Université Laval, Québec (Québec), Canada
Directeur du Conseil québécois d’Études géopolitiques (CQEG)

Frederic.Lasserre@ggr.ulaval.ca

RG v2 n3, 2016


Résumé : À la faveur des changements climatiques et des projets chinois de barrages sur les fleuves tibétains et himalayens, il s’est développé l’idée que l’Himalaya constitue le château d’eau de l’Asie, Himalaya dont la disparition des glaciers constituerait de fait une grave menace pour la sécurité de la région. En réalité, le continent dépend peu de la fonte des glaces et des neiges pour son eau.

Summary: In the context of climate change et Chinese dam projects on Tibetan rivers, the idea spread out that the Himalaya constituted the water tower for Asia. The projected vanishing of glaciers would therefore bring a serious threat to Asian security. In fact, the continent is little dependent on melt water for its water supply.

Mots-clés : Himalaya, eau, glaciers, sécurité, changement climatique

Keywords: Himalaya, water, glaciers, security, climate change


Dans le son rapport de 2007, le GIEC avait indiqué que les glaciers himalayens disparaitraient avant 2035 (GIEC 2007 :493). Si cette erreur a depuis été reconnue et corrigée, elle a contribué à alimenter la double thèse du rôle stratégique des fleuves himalayens dans la sécurité hydraulique de nombreux pays asiatiques, et l’imminence de très vives tensions liées à la disparition de ces fleuves dans un contexte de changements climatiques. Avec la fonte des glaciers et la diminution du couvert de neige, ce serait les sources, et donc l’essentiel du débit de fleuves comme l’Imdus, le Gange, le Brahmapoutre, la Salouen, l’Irrawaddy, le Mékong, le Yangze, le Huanghe (Fleuve jaune), le Syr et l’Amou Daria qui disparaitraient, à tout le moins verraient leur débit considérablement réduit, provoquant des désastres économiques et environnementaux à la mesure de la dépendance des sociétés que ces fleuves traversent envers leurs flots.

Barnett et al. (2005) affirme ainsi que l’Himalaya et ses glaciers constituent une région-source fondamentale pour l’approvisionnement en eau: les glaces seraient à l’origine de près de 70% du débit estival du Gange et 50 à 60% du débit des autres fleuves de la région, mais l’auteur n’explique pas ses sources. Les médias se sont fait l’écho de ces prédictions alarmistes : « Une fois que les glaciers auront fondu, le Gange, le Brahmapoutre et l’Indus ne seront plus alimentés. Or, 80% des ressources en eau du Gange, par exemple, proviennent de la fonte des glaciers » (Bouissou 2007). « La fonte des glaciers libère de manière saisonnière de l’eau de fonte dans les affluents de l’Indus, du Gange et du Brahmapoutre, et l’eau de fonte des glaciers contribue à près de 45% du débit total des fleuves » (Hasnain 2009). « L’Indus… est considéré comme un des 10 fleuves les plus menacés parce que les glaciers en déclin lui fournissent 70 à 80% de son débit » (Jowit 2008). Là encore cependant, les auteurs ne fournissent aucune étude à l’appui de leurs évaluations. Roy (2007) s’inquiète davantage, soulignant que des experts craignent la « fonte des glaciers dans l’Himalaya ou dans les Andes, qui pourrait provoquer des conflits et des migrations massives ». Plus modéré, le magazine français le Point souligne que l’Indus, le Gange, le Brahmapoutre, le Yangtze et le fleuve Jaune sont susceptibles d’être touchés par le stress hydrique dans les prochaines décennies, avec des conséquences potentielles pour 1,3 milliard d’habitants (Le Point 2011).

  1. Quel raisonnement derrière l’idée du château d’eau asiatique?

Derrière ces inquiétudes se trouve une double observation : oui, les glaciers himalayens fondent, même si leur rythme de retrait est beaucoup plus modéré que ce que le GIEC avait claironné par erreur en 2007.  Et oui, bon nombre de ces fleuves asiatiques trouvent leur source dans l’Himalaya ou les massifs montagneux associés. Plusieurs chercheurs, et pas seulement des médias, se sont fait l’écho de l’idée qu’une partie significative du débit de ces grands fleuves asiatiques, cascadant depuis les cimes himalayennes, devaient voir leur débit dépendre en bonne part d’un régime nivo-glaciaire, c’est-à-dire de la fonte des neiges et des glaces au printemps et en été. Implicitement, la disparition progressive des glaciers et la diminution des volumes de neige entraineront une baisse du débit des fleuves, en particulier pendant la saison sèche.

Ainsi, Wirsing et al (2013) rapportent qu’entre 15% et 30% du débit de l’Indus vient de la fonte des glaciers de l’ouest de l’Himalaya. Certaines analyses, soulignent-ils, établissent à 66% le débit de l’Indus provenant de la fonte des neiges et des glaces. De même, Yu et al (2013) estiment que 90,3% du débit du bassin supérieur de l’Indus provient directement de la fonte des neiges (71,8%) et des glaciers (18,5%), et que ce débit constitue par la suite 60% du débit total du fleuve. Webersik (2010) rapporte ainsi la part de la fonte des glaciers dans le débit total des fleuves (tableau 1).

Tableau 1
Part de la fonte des glaciers dans le débit total des fleuves, en pourcentage (%)

Indus Gange Brah-mapoutre Irra-waddy Salouen Mékong Yangze Huanghe Tarim
44,8 9,1 12,3 Faible 8,8 6,6 18,5 1,3 40,2

Source: Webersik, 2010 : 45

Cette forte dépendance des fleuves envers les neiges et les glaciers provoque une grande vulnérabilité dans le contexte des changements climatiques, augmentant encore l’impact potentiel des politiques d’aménagement de ces fleuves de la part de la Chine. Celle-ci « détient un moyen de pression crucial sur ses voisins en aval, d’autant plus important qu’aucun d’eux n’a suffisamment d’influence sur  elle pour la freiner dans ses
projets de développement » (Delahaye, 2013: 81).  Ainsi, les barrages chinois sur le Mékong ou sur le Brahmapoutre inquiètent vivement les pays d’Asie du Sud-est, l’Inde et le Bangladesh, qui y voient une atteinte à leur sécurité hydraulique et, dans le cas de l’Inde, l’émergence d’une vulnérabilité dans le contexte des relations tendues entre Beijing et New Delhi.

2. Une crainte justifiée ?

Pour autant, ces craintes sont-elles justifiées, tant à propos du levier dont disposerait la Chine en harnachant le cours supérieur de ces fleuves, que de la menace induite par les changements climatiques ?

Certes, la Chine multiplie ses projets de barrages, sur le Mékong comme sur le Brahmapoutre, envisage de détourner une partie de celui-ci vers le Huanghe, mais l’impact des réservoirs sur le débit total du fleuve n’est peut-être pas aussi considérable que les médias ne le disent. Par exemple, la partie chinoise du bassin du Mékong ne fournit que 16% du débit total du fleuve : les impacts sont donc non-négligeables, mais peut-être pas aussi dramatiques que certains analystes ne le prétendent.

Par ailleurs, s’il existe encore une incertitude sur la part réelle des eaux de fonte dans le débit des grands fleuves asiatiques descendant des massifs himalayens, on sait en revanche depuis fort longtemps que l’essentiel de leur débit, à quelques exceptions près, provient essentiellement de la mousson et non des eaux de fonte : leur régime est pluvial et non nivo-glaciaire, sauf dans la partie montagneuse du bassin versant bien entendu. Pardé, au sujet du Brahmapoutre, du Gange et de l’Indus, relevait déjà que « plus les rivières s’écartent de l’Himalaya et plus la mousson devient le facteur principal, au détriment des phénomènes montagneux » (1940 :197). Delahaye rappelle elle aussi que « ces fleuves tirent à 90% leur approvisionnement en eau de la mousson d’été tandis que la fonte des glaciers alimente les 10% restant en hiver », en saison sèche (Delahaye, 2013: 81).

Ainsi, il faut faire attention à ce dont parlent les études : de quelle partie du bassin parle-t-on ? Si Wirsing (2013) ou Yu (2013) ont chiffré la part du débit de fonte dans le module (débit moyen annuel) total, la plupart des auteurs évaluent la part du débit dans le bassin supérieur. C’est là souvent qu’on trouve une erreur de méthode répandue dans certaines études ou dans les médias : la part de tel ou tel facteur dans le débit d’un fleuve n’a de sens que pour le module (débit total moyen), ou alors tel que mesuré à un endroit spécifique, or souvent ni l’une ou l’autre des méthodes n’est précisée. Plus précis, Bookhagen et Burbank (2010) rapportent que le débit en saison sèche, avant le déclenchement de la mousson et au début de celle-ci, comprend une part importante imputable aux eaux de fonte, de l’ordre de 30 à 60% du débit dans les parties himalayennes des bassins versants. Ils précisent que dans le bassin supérieur de l’Indus (jusqu’au piémont), 65,7% du débit du fleuve est alimenté par les eaux de fonte ; le chiffre est de 22,7% pour le haut Gange, de 43,4% pour la haute Chenab. En moyenne, la contribution des eaux de fonte est de 30,4% dans les bassins versants étudiés : c’est beaucoup, mais cela concerne la partie montagneuse du bassin. On ne peut rien en déduire sur l’ensemble du bassin versant en dehors de la zone montagneuse. De même, Muhammed et al (2004) précisent que leur mesure est effectuée au niveau du barrage de Tarbela (dans le piedmont, au nord du Pakistan).

Ils soulignent une contribution significative des eaux de fonte des glaciers (30%) et des eaux de fonte des neiges (sans qu’on sache trop si les deux sont combinées), en ce point précis du cours du fleuve. La part de la contribution des eaux de fonte va en décroissant au fur et à mesure qu’on descend le cours du fleuve et que son débit se grossit des affluents de plaine et des eaux de pluie. Inman (2010) estime que de 10 à 20 % du débit de la saison sèche provient des glaciers au total, ce qui implique une part globale encore plus faible sur toute l’année. Les pluies de mousson estivales sont tellement intenses que, par exemple, dans le golfe du Bengale, à l’embouchure du Gange, les glaciers ne contribuent en moyenne qu’à moins de 1 % du volume total d’eau écoulée (Wagnon et al 2008). Savoskul et Smakhtin (2013) ont tenté une nouvelle analyse sur les fleuves asiatiques. Leurs résultats sont ventilés aux tableaux 2 et 3.

Tableau 2
Eau de fonte des glaciers, contribution au module, en pourcentage (%)

Indus   Gange Brahmapoutre Amu Darya Syr Darya Mékong
15 3 2 23 8 0,1

Source: Savoskul et smakhtin (2013: 23)

Tableau 3
Eau de fonte des neiges, contribution au module, en pourcentage (%)

Indus Gange Brahmapoutre Amu Darya Syr Darya Mékong
16 1 2 42 50 0,3

Source: Savoskul et smakhtin (2013: 25)

Que ressort-il de ces chiffres, qui concordent avec les analyses régionales évoquées précédemment ? Dans les bassins supérieurs, il est certain que l’essentiel du débit provient de la fonte des neiges et des glaces. Avec la fonte des glaciers, le débit va augmenter à court terme, pour diminuer de manière irréversible à long terme, avec des débits d’étiages en été qui pourront être très faibles, avec donc potentiellement des impacts régionaux sensibles. Les conditions climatiques sont très différentes d’un bout à l’autre de la chaîne himalayenne.

Au sud-est, le rôle de la mousson asiatique prédomine. Il pleut tellement en été que les fleuves se rechargent presque uniquement par le ruissellement de la pluie sur les bassins. Dans ces régions, les glaciers ne contribuent que très peu aux ressources en eau, et ce, d’autant moins qu’ils sont éloignés de la région considérée. « Même à Rishikesh, ville indienne pourtant située à 330 mètres d’altitude, au pied sud de la chaîne, l’eau fournie par les glaciers ne représente en moyenne annuelle qu’entre 4 % et 8 % des ressources disponibles » (Wagnon et al 2008).

À l’opposé, au nord-ouest, au nord de l’Inde et au Pakistan, la mousson se fait peu sentir. Les cumuls de précipitations n’excèdent bien souvent pas les 300 mm/an. C’est, par exemple, le cas des hautes vallées de l’Indus.

L’été, seule l’eau libérée par la fonte des glaciers permet de soutenir le débit du fleuve jusqu’à son entrée dans la plaine. C’est elle qui approvisionne la population locale pour ses besoins domestiques, agricoles, ou encore énergétiques (Wagnon et al 2008).

Par ailleurs, en changeant d’échelle et en considérant l’ensemble des bassins versants, le portrait est bien différent. Dans l’ensemble du bassin de l’Indus, on note une certaine vulnérabilité à l’endroit des eaux de fonte, puisque celles-ci seraient à l’origine de 31% du module. Mais sur le Gange et le Brahmapoutre, cette contribution descendrait à 4%, voire à 0,4% sur le Mékong, totalement indépendant des eaux de fonte des contreforts himalayens donc. Cela ne veut pas dire que la diminution des débits n’occasionnerait pas des difficultés en saison sèche (octobre-mai), où les populations devraient composer sans doute (dépendamment de l’évolution de la répartition pluies/neiges en zone de montagne) avec une baisse du débit arrivant en plaine… En revanche, isolés des influences de la mousson, le Syr Darya et l’Amou Darya présentent une très forte dépendance envers les eaux de fonte de la chaine des Tian Shan.

Conclusion

Si les changements climatiques vont certainement induire des altérations dans les régimes de précipitation et d’évapotranspiration, aggravant les conditions hydrauliques dans plusieurs régions, leur impact dans la région himalayenne, pour être réel, n’en est pas pour autant dramatique : les glaciers fondent mais ne disparaitront pas en 2035 ; et la contribution des eaux de fonte au débit des grands fleuves asiatiques est, à quelques exceptions près, assez modérée. C’est fondamentalement la mousson qui alimente le débit de la plupart des fleuves sud-asiatiques.

Cette double idée d’une Asie de plus en plus assoiffée par les changements climatiques et menacée par les barrages que pourrait construire la Chine sur le cours supérieur de ces grands fleuves, relève donc davantage de la catastrophe-fiction que de scénarios probables. En revanche, que les projets d’aménagement chinois sur ces fleuves, Brahmapoutre, Salouen, Mékong, Irtych, suscitent méfiance, peur et anxiété chez les voisins de la Chine, voilà qui ne facilitera pas les relations apaisées entre eux.

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