Audrey Camonfour-Jobin1 et Alice Lopez2
1Étudiante à la maîtrise en Études internationales, Institut des Hautes Études Internationales, Université Laval, Québec, Canada. audrey.camonfour-jobin.1@ulaval.ca
2Étudiante à la maîtrise en Études internationales, Institut des Hautes Études Internationales, Université Laval, Québec, Canada. alice.lopez.1@ulaval.ca
Vol 3 n 4, 2017
À propos des auteures
Audrey Camonfour-Jobin fait actuellement une maîtrise en Études internationales à l’Université Laval. Elle s’intéresse aux enjeux environnementaux, telles que l’utilisation rationnelle des ressources biodiverses et l’aide financière accordée aux pays en voie de développement dans le cadre des grandes conventions internationales environnementales.
Alice Lopez est actuellement étudiante à la maîtrise en études internationales à l’Institut des Hautes Études Internationales de l’Université Laval. Elle a à coeur les questions environnementales, particulièrement la protection et la gestion des ressources naturelles.
Résumé: En Jordanie, le peu de contrôle dans la gestion de l’aquifère de Disi permet aux compagnies agricoles d’exploiter intensivement la ressource en eau. Cette dernière est inégalement répartie entre les municipalités et le secteur agricole, ce qui engendre nécessairement un conflit d’usage. Par ailleurs, sans politique de gestion commune entre la Jordanie et son voisin, l’Arabie Saoudite, on peut se questionner sur la durabilité de la situation.
Summary: In Jordan, the management of the Disi aquifer is under regulated, allowing an intensive exploitation of water resources by agricultural companies. With the resource being unevenly distributed, there is a conflict between municipalities and the agricultural industry. Moreover, without a collaborative policy between Jordan and Saudi Arabia, the sustainability of the situation is questionable.
Mots-clés: aquifère, usage municipal, agriculture, prélèvements, irrigation, ressource transfrontalière
Keywords: aquifer, municipal use, agriculture, water abstraction, irrigation, transboundary resource
Introduction
Les conditions hydriques de la Jordanie sont préoccupantes : avec seulement 145 m3 d’eau par habitant par an, le pays se place bien au dessous du seuil de pénurie absolu fixé à 500 m3 (Bouguerra et al., 2010). Le fort aréisme et la charge démographique grandissante sont deux facteurs de pression majeurs (Blanc, 2012 :2). La raréfaction de la ressource cumulée à l’évolution de la demande a mené le gouvernement jordanien à opter pour des politiques majoritairement axées sur l’offre. Bien que les prélèvements annuels s’élèvent à 1 milliard de m3 (Taithe, 2006 :66), la distribution de cette précieuse ressource est très inégalitaire, puisque le secteur agricole en monopolise la majeure partie. Dans ce contexte, cette étude est orientée sur l’exploitation de l’aquifère de Disi, une nappe phréatique transfrontalière partagée avec l’Arabie Saoudite. Ce choix n’est pas anodin puisque les ressources en eau en Jordanie proviennent principalement de ressources souterraines (FAO, 2008 :6). Cette ressource est un enjeu géopolitique notable qui pose plusieurs défis, comme la planification des usages, la gouvernance de l’eau et la gestion de cette ressource entre la Jordanie et l’Arabie Saoudite. Dès lors, il convient de se demander si l’exploitation de l’aquifère de Disi est une solution durable à la croissance agricole.
1. L’exploitation de l’aquifère : des intérêts politisés
1.1 Spécificités de l’aquifère
Cet aquifère fossile mesure 250 km de long, 50 km de large et fait plus de 1 000 m d’épaisseur (Ferragina, 2011 :103). Il existe plusieurs sources potentielles de recharge de l’aquifère, dont l’infiltration de pluie qui tombe directement sur les grès et l’infiltration de l’eau d’irrigation en excès (UN-ESCWA and BGR, 2013 :304). Même si plusieurs potentialités de recharge existent, elles restent très limitées. Puisque l’aquifère est majoritairement confiné, il est très peu perméable (UN-ESCWA and BGR, 2013 :304). Alors que le taux de recharge de l’aquifère est de 50 millions de m3/an, les prélèvements s’élèvent à près de 85 millions de m3, et ceux-ci sont destinés à s’accroître jusqu’à 190 millions de m3/an avec la mise en œuvre du projet Disi (Salameh et al., 2014 :1685). Avec le maintien de cette exploitation effrénée, la durée de vie de la nappe phréatique de Disi est estimée à 40-50 ans (Ferragina, 2011 :103).
1.2 L’exploitation de la ressource à des fins agricoles
Avant les années quatre-vingt, l’aquifère servait principalement à répondre à la demande en eau de la population de la région, tout particulièrement à celle de la ville d’Aqaba (Ferragina, 2011 :103). En 1984, l’État Jordanien concède des terrains de la région à quatre grandes compagnies agricoles dans l’objectif de devenir autonome dans sa production de blé (Salameh et al., 2014 :1685) et ainsi assurer la sécurité alimentaire. Cette concession de terrain marque le début d’une exploitation effrénée. Si aujourd’hui encore la présence de grandes sociétés d’agrobusiness est imposante, on retiendra que les fonctions du secteur agricole ont radicalement changées. L’enjeu n’est plus de garantir la sécurité alimentaire, mais bel et bien d’engendrer des profits économiques. Ainsi, « on est passé d’une agriculture de subsistance, tournée surtout vers les produits de base, à une agriculture d’exportation basée sur les productions à plus haute valeur ajoutée » (Blanc, 2012 :34). La Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale cite les principales compagnies qui détiennent des terres dans la région : Rum Company, WAFA Farm, ARICAT Farm, Jordan Financing House Co. et GRAMCO Farm (UN-ESCWA et BG, 2013 :308). Parallèlement, de plus petites sociétés agricoles s’y sont aussi implantées. Cependant, celles-ci n’ont pas – en majeure partie – de vision exportatrice, elles visent à alimenter la ville d’Aqaba (Ferragina, 2011 :11).
Le taux d’extraction annuel à des fins d’irrigation est officiellement – selon la Water Authority of Jordan – d’environ 65 millions de m3 depuis 1985 (Salameh et al., 2014 :1685)., Certains auteurs doutent de la véracité de ces chiffres et annoncent un taux qui se rapprocherait de 85 millions de m3 (Salameh et al., 2014 :1685). Ferragina explique que « le contrat entre les quatre sociétés agricoles et le gouvernement jordanien […] ne limitait pas le volume d’extraction des eaux du Disi et ne prévoyait pas non plus de contrôle de celui-ci » (Ferragina, 2011 :104). Ainsi, les grandes sociétés agricoles qui exploitent la ressource possèdent une grande liberté, notamment dans les quantités qu’elles peuvent extraire. La situation s’explique par le fait que ces compagnies agricoles appartiennent, pour un grand nombre, à des personnalités jordaniennes très influentes.
En outre, celles-ci ne prennent pas forcément en compte la sauvegarde de la ressource, notamment en utilisant des systèmes d’irrigation qui entraînent de nombreuses pertes. Ainsi, depuis la signature des contrats de concession de terrains, le niveau de l’aquifère a diminué d’environ 0,5 m par an (Salameh et al., 2014 :1685). Même si les contrats signés en 1984 prenaient officiellement fin en 2011, la réalité a été toute autre. Même si certaines compagnies se sont retirées de la région (Ferragina, 2011 :115), la présence de grandes sociétés agricoles exploitant la ressource – avec ou sans contrat – reste très importante dans la région.
2. Un conflit d’usage entre le secteur agricole et les municipalités
Bien que la politique jordanienne soit une politique de l’offre (Blanc, 2012 :2), certaines mesures ont été mises en place pour restreindre les usages en eau. Le rationnement instauré par le gouvernement jordanien est perçu comme une injustice sociale aux yeux des citoyens de la ville d’Amman (Darmame, 2009 :86). Face à l’absence de restriction pour le secteur agricole, cet exemple illustre bien la distribution très inégale de la ressource en eau. Ce conflit d’usage – entre usage agricole et usage municipal – n’est pas prêt de disparaître, notamment avec la mise en place du projet Disi.
Ce projet, annoncé par le gouvernement dans les années quatre-vingt-dix, avait pour objectif la construction d’un aqueduc pour répondre à une pénurie d’eau devenue « évidente » (Ferragina, 2011 :104). Cet aménagement de 325 km transfère l’eau de l’aquifère de Disi à la ville d’Amman, « la région où la demande en eau était la plus importante » (Ferragina, 2011 :105).
Figure 1 Tracé de l’aqueduc pour le projet Disi
Si un tel aménagement ne requérait pas l’approbation d’autres États souverains, il faut noter que l’aquifère de Disi est une ressource partagée entre la Jordanie et l’Arabie Saoudite, ce qui a posé problème au niveau du financement du projet. En effet, c’est le coût énergétique de celui-ci, dû à l’importante différence d’altitude qui existe entre l’aquifère et la ville d’Amman, qui a repoussé le début des travaux à 2009. La Banque Mondiale n’a pas pu apporter son soutien au projet sans l’approbation de l’Arabie Saoudite puisqu’il s’agit d’une ressource partagée avec celle-ci (Ferragina, 2011 :105-106).
La qualité de l’eau et le gaspillage de la ressource dû aux « pertes et fuites […] qui atteignent 40 % à Amman » (Ferragina, 2011 :117) ont été vivement critiqués,alors que les impacts environnementaux possibles du projet n’ont pas été au coeur des contestations. Les institutions gouvernementales liées à l’environnement ont en grande majorité soutenu le projet ou ne s’y sont pas opposées de « manière formelle » (Ferragina, 2011 :109). Concernant les populations locales, l’impact positif annoncé et le peu d’information divulguée ont permis au gouvernement d’obtenir le soutien de celles-ci (Ferragina, 2011 :110).
La mise en place d’un tel projet accentue le conflit d’usage qui prévaut en Jordanie. Considérant que l’aquifère de Disi est une ressource limitée et surexploitée, il est nécessaire que le gouvernement concilie l’usage municipal et agricole. Comme l’a dit Elias Salameh, un expert jordanien en hydrologie : « nous ne pourrons pas extraire de l’eau de l’aquifère de Disi si celle-ci est puisée par les usagers agricoles. Cela est impossible scientifiquement parlant […] Nous risquerions de tout perdre » (Ferragina, 2011 :108). Le projet Disi-Amman ne peut donc pas être une solution durable à l’alimentation d’Amman si l’exploitation agricole intensive se poursuit. Il faut aussi rappeler que la Jordanie n’est pas le seul État à prélever de l’eau de l’aquifère de Disi, puisque l’Arabie Saoudite l’exploite aussi intensivement.
3. Une « compétition silencieuse de pompage » entre la Jordanie et l’Arabie Saoudite
L’aquifère de Disi fait partie du sous-système nommé Rum Saq-Tabuk qui inclut aussi la région Nord de l’Arabie Saoudite. On note un stress hydrique supplémentaire lorsque la ressource en eau est partagée entre deux frontières (Hiniker, 1999 :260), du fait de problèmes de coordination dans les prélèvements. C’est la réalité à laquelle font face la Jordanie et l’Arabie Saoudite quant audit aquifère.
3.1 Une ressource partagée; une exploitation non-concertée
Les années 1980 marquent l’intensification du pompage de l’aquifère. Celle-ci a principalement eu lieu en Arabie Saoudite (région de Tabuk) à des fins agricoles. Cette exploitation peu concertée avec la Jordanie a modifié le flux de l’eau souterraine : cela a produit un cône de dépression large et profond, qui a détourné la direction naturelle du flux d’eau souterraine du nord-est. Ce changement a fortement perturbé les quantités d’eau disponibles pour la Jordanie (UN-ESCWA et BGR, 2013 :305).
En ce qui concerne l’Arabie Saoudite, l’irrigation est le principal destinataire de l’eau provenant dudit aquifère. Il est estimé que 990 millions de m³/an des ressources en eau lui sont destinées (UN-ESCWA et BGR, 2013 :309). Dans le début des années 1990, le pays avait pour objectif de stabiliser la superficie cultivable afin de mieux gérer la ressource en eau, mais l’extraction des eaux souterraines a continué d’augmenter. Cette réalité qui semble paradoxale s’explique par un changement dans le choix des cultures. Même si le pays a diminué sa production de blé, ce dernier a augmenté sa production de fourrage, une culture dont les besoins en eau sont plus élevés que pour le blé (UN-ESCWA et BGR, 2013 :309-310).
Le choix des cultures du côté jordanien pose aussi un problème quant à la gestion efficace de l’eau. Des cultures gourmandes en eau sont en expansion (bananes, tomates, agrumes, etc.). La critique formulée envers la Jordanie est qu’un tiers de la production agricole est exportée à de faibles prix et les récoltes restant au niveau national sont de piètre qualité. Comme le précise la journaliste Gaëlle Dupont, « en rapportant les quantités d’eau consommées aux volumes produits, il apparaît que l’arrêt des seules cultures d’exportation permettrait d’économiser plus de trois fois la quantité d’eau prélevée chaque année à Disi » (Dupont, 2008).
3.2 Une coopération qui se dessine
Jusqu’aux années 2000, une « guerre de pompage silencieuse » (Ferragina, 2011 :110) s’est tenue entre la Jordanie et l’Arabie Saoudite concernant l’aquifère de Disi. Les deux États refusaient de communiquer les volumes prélevés de part et d’autre de la frontière. Cette tendance a cependant commencé à changer dès 2007. À cette date, un mémorandum d’entente a été établi entre les deux pays prévoyant l’interdiction de creuser de nouveaux puits et d’étendre les activités agricoles sur une zone de 10 km à la frontière entre les deux États (UN-ESCWA et BG, 2013 :312). Si sur papier, ces objectifs semblent être une grande avancée restreignant l’exploitation de la ressource, la réalité est bien différente. En effet, on peut parler d’un succès dans le sens où pour la première fois la Jordanie et l’Arabie Saoudite échangent sur le futur d’une ressource commune. Ils rompent ainsi le silence qui s’était installé autour de l’exploitation de la ressource transfrontalière.
Ce n’est que huit ans plus tard, le 30 avril 2015, que les deux États concluent un accord contraignant. Il s’agit de l’Agreement for the Management and Utilization of the Ground Waters in the Al-Sag/Al-Disi Layer (Eckstein, 2015). Celui-ci prévoit tout d’abord la création d’une zone protégée d’environ 400 km2 de chaque côté de la frontière où aucun prélèvement ne peut être fait. De plus, une zone qui s’étend sur une surface d’environ 1 000 km2 dans chaque pays est réservée aux prélèvements municipaux (Eckstein, 2015). L’accord signé accorde une place importante à la lutte contre la pollution de la ressource, que cela soit par la prohibition de certains modes de construction des puits ou par l’interdiction de déverser n’importe quelle quantité de polluant. Cependant, ces contraintes se limitent à certaines zones. La volonté de coopérer – ou du moins d’échanger – est explicitée par la création d’un Joint Technical Committee dont le rôle est d’assurer l’échange d’informations et la supervision de l’accord (Eckstein, 2015).
Même si l’accord constitue une grande avancée, cet engagement ne prévoit pas de ralentissement à l’exploitation intensive de l’aquifère, puisque la Jordanie comme l’Arabie Saoudite restent libres de prélever en dehors des zones instituées sans limitation quantitative (Eckstein, 2015). Il reste donc à voir dans les années à venir si ces engagements auront un impact positif sur la ressource et si les deux pays vont pousser plus loin ces prémisses de coopération.
Conclusion
Cette étude a permis de révéler les failles qui subsistent dans la gestion de la ressource en eau en Jordanie au niveau de l’aquifère de Disi. On perçoit un usage excessif de l’eau pour irriguer les terres agricoles, et cette extraction effrénée est principalement due à une gestion non-optimale de la ressource. Le gouvernement jordanien tend à mettre ses intérêts de l’avant, et ce, au détriment d’une gestion de la ressource en eau davantage efficace et durable. De plus, cette gestion politisée engendre une distribution inéquitable de la ressource en eau, créant ainsi un conflit d’usage entre l’approvisionnement agricole et municipal.
Dès lors, peut-on affirmer que le pompage de l’aquifère de Disi est une solution durable à la croissance agricole ? Cette dernière ne s’inscrit pas dans une stratégie durable, considérant que l’aquifère est fossile et que ses capacités de recharge sont très limitées. La situation démontre que les politiques mises en oeuvre par le gouvernement jordanien ne sont pas des solutions à long terme. Le projet Disi illustre cette réalité : celui-ci permet bel et bien de satisfaire les besoins de la ville d’Amman, mais l’aquifère ne peut répondre simultanément aux besoins municipaux et à l’exploitation agricole qui ne fait qu’augmenter.
Même si on note une lueur de coopération entre la Jordanie et l’Arabie Saoudite quant à la gestion de la ressource en eau de l’aquifère, l’Accord entre les deux pays est très récent et il existe peu de littérature quant à sa mise en oeuvre concrète. Il sera donc intéressant de suivre de près les développements entre les deux pays, et d’observer si des évènements déclencheront davantage de tensions, ou inversement, de coopération.
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