Kirkenes, bout du monde norvégien ou place commerciale transfrontalière ? Illustration de l’effet frontière

Frédéric Lasserre1 

1 Professeur au département de géographie de l’Université Laval, et directeur du Conseil québécois d’Études géopolitiques.

RG v4 n2, 2018


Résumé : La frontière terrestre entre Russie et Norvège, longtemps très patrouillée et contrôlée lors de la Guerre froide, est aujourd’hui beaucoup plus ouverte. Le nombre de passages annuels a connu une nette augmentation au cours de la dernière décennie, les résidents des zones frontalières alimentant une activité de tourisme commercial bénéfique pour la communauté. Cette activité économique prend une importance croissante dans l’économie locale alors même que l’activité minière périclite. Kirkenes constitue un bon exemple de l’effet frontière, dans lequel la frontière ne constitue pas un frein, mais une interface moteur d’une activité économique.

Mots-clés : Kirkenes, Norvège, Arctique, Russie, frontière, effet-frontière, commerce.

Abstract: The land border between Russia and Norway, long patrolled and controlled during the Cold War, is now much more open. The number of annual crossings has increased significantly in the last decade, with residents of border areas providing a commercial tourism activity that benefits the community. This economic activity is becoming increasingly important in the local economy as mining activity collapses. Kirkenes is a good example of the border effect, in which the border is not a brake, but a driving interface for an economic activity.

Key words: Kirkenes, Norway, Arctic, Russia, border, border effect, trade.


Introduction

La petite bourgade de Kirkenes, dans l’Arctique norvégien, compte environ 3 500 habitants et fait partie de la municipalité de Sør-Varanger (Fig. 1). Elle se situe à 7 km de la frontière russe, sur le segment de 195,7 km de frontière terrestre entre Russie et Norvège depuis que l’URSS a annexé le corridor de Petsamo aux dépens de la Finlande en 1944.

Frontière terrestre longtemps très patrouillée et contrôlée lors de la Guerre froide (1947-1991), la frontière russo-norvégienne est aujourd’hui beaucoup plus ouverte. Le nombre de passages annuels a connu une nette augmentation au cours de la dernière décennie, les résidents des zones frontalières alimentant une activité de tourisme commercial bénéfique pour la communauté. Cette activité économique prend une importance croissante dans l’économie locale alors même que l’activité minière périclite malgré des tentatives de relance. En ce sens, Kirkenes constitue un bon exemple de l’effet frontière, dans lequel la frontière ne constitue pas un frein, mais au contraire une interface moteur d’une activité économique.

Fig. 1. Kirkenes en 2016.

Cliché F. Lasserre

Une commune minière, terminus du territoire norvégien

Fondée en 1906 à partir d’un modeste hameau de pêcheurs (Viken et al 2008), la petite ville de Kirkenes a comme vocation économique son port qui dessert la mine de fer de Sydvaranger située à 8,5 km à l’intérieur des terres, et que relie une voie ferrée construite pour l’occasion. La mine, l’usine de première transformation et le port desservant la mine ont longtemps été les premiers employeurs de la commune.  On relevait très peu d’échanges avec la Russie voisine.

Kirkenes se trouvait au bout du territoire norvégien, dans une logique de l’organisation du territoire et d’une activité économique qui ne favorisait guère les échanges transfrontaliers, même si la frontière n’était pas fermée. Longtemps définie par le traité de 1326 comme une marche entre le royaume de Norvège et la Russie, la frontière n’a connu de tracé linéaire qu’en 1826. La frontière était définie le long du thalweg de la rivière Pasvikelva. Lorsque les Russes réalisèrent que ce tracé laisserait la chapelle Saints Boris et Gleb, en rive gauche, en territoire norvégien, ils demandèrent et obtinrent la cession d’une partie de la rive autour de l’édifice en échange d’un territoire substantiel s’étendant jusqu’à la rivière Jakobselva (Fig. 2.). Trois points de contrôle douaniers furent alors ouverts, à Elvenes, Skafferhullet et Grense Jakobselv. Jusque dans les années 1940, la frontière n’était pas fermée, même si ces postes de douane fonctionnaient ; les fermiers du village de Grense Jakobselv laissaient les troupeaux la traverser librement (Johanson 1999).

Fig. 2. Le tracé de la frontière russo-norvégienne dans la région de Kirkenes

En 1920, le traité de Tartu précisa les frontières de la Finlande, qui avait déclaré son indépendance en 1917 dans la foulée de la Révolution russe : le territoire de Petsamo sépara ainsi la Norvège de la Russie /Union soviétique jusqu’en 1944 (armistice de Moscou), lorsque les Soviétique reprirent le territoire de Petsamo ; la cession fut confirmée au traité de Paris de 1947.

Après 1947, la frontière devint hermétiquement fermée. Elle ne fut ouverte que lors de la construction du barrage hydroélectrique de Boris Gleb (Borisoglebsky) par les Soviétiques de 1958 à 1963 : le point de passage de Skafferhullet (Fig. 3) fut alors rouvert partiellement, puis à nouveau au cours de l’été 1965 dans le sens Norvège-URSS (Pasvikelva.no, nd), puis fut fermé par la Norvège pour des raisons de sécurité (Rafaeslen, 2011). Le seul point de passage possible mais très contrôlé est encore Storskog, avec un trafic transfrontalier très faible, sur la route E105 (Fig. 4).

Fig. 3. Le point de passage de Skafferhullet, fermé depuis 1965 par la Norvège, et bornes frontalières, vues du côté norvégien, 2016.Les bornes norvégiennes sont jaunes, les russes vertes et rouges.
Cliché F. Lasserre

Fig. 4. Point de passage de Storkog, 2014

Cliché F. Lasserre

La chute de l’URSS et l’émergence de relations transfrontalières

Dès le discours de Mourmansk de 1987 de Mikhaïl Gorbatchev, alors secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, une détente réelle dégèle les relations soviéto-norvégiennes. Cette détente est accélérée après 1991 et la disparition de l’Union soviétique. Pendant cette période de détente, plusieurs éléments de coopération transfrontalière se mettent en place. Si les procédures de passage à la frontière et de contrôle de la circulation automobile sur la route entre la frontière et la ville de Nikel (pas d’arrêt autorisé) demeurent sévères, d’autres activités économiques se développent. Ainsi, le chantier naval Kimek ouvrit ses portes en 1986, avec comme marché certes les navires qui desservent la mine de fer, mais surtout les flottes de pêche, commerciale et d’exploration maritime russes de mer de Barents (Kimek nd) (Fig. 5a et 5b). De nombreux chalutiers russes viennent se stationner à demeure au port de Kirkenes, où ils alimentent le marché de l’entretien des navires. La simplicité des démarches administratives semble être une raison décisive dans le choix de nombreux patrons de pêche russe de stationner leurs navires à Kirkenes, où ils n’ont besoin que d’un seul permis, d’un seul coup de tampon ; en Russie, il leur faut (en 2016) 16 autorisations pour s’enregistrer au port, 16 permis, 16 paiements officiels et, disent les mauvaises langues, 16 pots de vin (Lasserre, 2016, entrevues de terrain) …

Fig. 5a et 5b. Le chantier naval Kimek, 2016

Clichés F. Lasserre

Fig. 6. Crabiers russes, port de Kirkenes, 2014Cliché F. Lasserre

Fig. 7. Chalutier russe au port de Kirkenes, 2016, et magasin de décorationCliché F. Lasserre

Plus récemment, les autorités portuaires ont essayé de développer le transbordement de pétrole dans le fjord : des pétroliers russes viennent livrer du brut, qui est transbordé dans d’autres pétroliers venus ad hoc. Ce transbordement pourrait, depuis 2014, constituer une façon de contourner l’embargo dirigé contre la Russie suite au conflit en Ukraine, mais je n’ai pu en avoir la confirmation. Cette activité suscite des oppositions, la mairie et les écologistes craignant l’impact environnemental possible de cette activité.

Dans un autre registre, plusieurs observateurs ont relevé que la voie de chemin de fer entre le port de Kirkenes et la mine à Bjørnevatn ne se trouvait qu’à 25 km de Nikel et du terminus ferroviaire du réseau russe dans la presqu’île de Kola. Si l’interconnexion entre les réseaux présente la difficulté de la différence d’écartement, la ligne norvégienne étant à écartement standard (1,435 m) alors que le réseau russe est à écartement large (1,52 m), la possibilité néanmoins de voir la ligne norvégienne prolongée jusqu’à Nikel, ou la ligne russe prolongée jusqu’à Bjørnevatn ou Kirkenes, a été évoquée à plusieurs reprises comme moyen possible de favoriser le développement des échanges, de désenclaver la région et d’offrir des débouchés potentiels supplémentaires pour le port de Kirkenes (Viken et al 2008) (Fig. 8).

Fig. 8. Voie ferrée entre la mine de Bjørnevatn et l’usine de traitement du minerai de Kirkenes, 2014.Cliché F. Lasserre

Enfin, la chute de l’URSS facilita la négociation de la création de la Région Euro-Arctique de la mer de Barents (Barents Euro-Arctic Region). Ce cadre institutionnel régional de coopération lancé en 1993 par la Déclaration de Kirkenes (BEAC nd; Viken et al 2008; Viken et Nyseth, 2009) permit de développer un climat de confiance entre les acteurs politiques locaux, ce qui favorisa à son tour l’établissement de relations plus cordiales entre Russie et Norvège. Cette détente se vit confirmer par la signature du traité sur la frontière maritime en mer de Barents en 2010, puis, malgré la détérioration des relations suite à la crise ukrainienne de 2014, par la signature par le président russe Vladimir Poutine d’une loi favorisant la coopération transfrontalière avec la Norvège et la Finlande (Nilsen 2017a).

La frontière, moteur des échanges transfrontaliers
Une frontière à la source de nouvelles activités économiques

Longtemps matérialisée simplement avec des bornes frontalières, la frontière entre la Norvège et la Russie est désormais fermée par une clôture. La construction de la barrière a débuté en septembre 2016 et a pris quelques mois. L’objectif de ce projet était d’empêcher la contrebande et le passage illégal de migrants du Moyen-Orient, principalement originaires de Syrie, qui ont utilisé la Russie comme porte d’entrée en Norvège, et donc dans la zone Schengen de circulation sans passeport de l’Union européenne. En 2016, 5 500 demandeurs d’asile sont entrés illégalement en Norvège depuis la Russie (Reuters 2016 ; Pancevsky, 2016).

Cette mesure, décidée par la Norvège pour tenter de contrôler les flux de trafics divers et l’afflux de réfugiés, ne traduit pas un raidissement frontalier. Certes, la gestion des passages demeure rigoureuse, voire pesante : tout franchissement intempestif, même pour plaisanter, de la ligne frontière peut aboutir à des sanctions contre les contrevenants. Mais cette application rigide des protocoles ne traduit pas une politique restrictive en matière de passage pour les résidents régionaux. Bien au contraire : malgré le froid diplomatique entre Oslo et Moscou depuis le conflit en Ukraine de 2014, la coopération régionale se porte bien, en témoigne la loi russe de 2017 évoquée ci-dessus. L’accord sur la circulation locale sans visa a été maintenu. Signé en 2010, cet accord permet aux résidents de la zone frontalière sur une profondeur de 30 km de circuler sans visa à travers la frontière, mais avec une attestation ad hoc ; il est entré en vigueur le 12 mai 2012 (Nilsen 2010 ; Espiritu et Nikiforova, 2012 ; Amirtha, 2015).

De fait, dès 2010, alors même que l’accord sur le transit sans visa n’était pas encore en vigueur, le nombre de passages au poste frontalier a connu une rapide augmentation, une hausse confirmée dans les années suivantes (Fig. 9). L’essentiel de ces flux de visiteurs, pour la plupart des Russes de la presqu’île de Kola[1], est motivé par du tourisme économique : les Norvégiens passent en Russie pour acheter de l’essence et des cigarettes moins chères; les Russes viennent à Kirkenes pour y effectuer des achats, biens de consommation courants, souvent de meilleure qualité et moins chers, mais aussi articles de décoration et électroménagers. Ces flux de consommateurs représentent une clientèle suffisamment importante et régulière désormais pour que de nombreux centres commerciaux, totalement surdimensionnés pour le village de Kirkenes (3 500 habitants) ou même la municipalité de Sør-Varanger et ses 10 000 habitants dont fait partie Kirkenes, sortent de terre, dont le dernier en 2015 (Fig. 7, 10 et 11). Il s’agit là d’une activité économique nouvelle, qui prend en partie le relai du secteur minier dont le déclin s’accentue : la mine de Syd-Varanger, fermée en 1996 après 20 ans de déclin, a été rouverte en 2009 lors de l’explosion des cours mondiaux du fer, puis de nouveau fermée en 2015 suite à leur chute après 2014 (Staalesen, 2015), avec la perte de 400 emplois. Le groupe Tschudi a racheté la mine en 2016 mais l’exploitation n’a pas encore été relancée, les marchés n’étant guère favorables (Staalesen, 2016).

Fig. 9. Nombre de passages à la frontière Norvège-Russie à Elvenes

Fig. 10. Centre commercial près du port, Kirkenes, 2016Cliché F. Lasserre

Fig. 11. Centre commercial sur les hauteurs, Kirkenes, 2016.Cliché F. Lasserre

Le nombre de visiteurs a connu un déclin relatif à partir de 2014. Il serait aisé d’y voir la marque du froid diplomatique entre la Norvège et la Russie suite au conflit en Ukraine. En réalité, au niveau local, les relations demeurent cordiales, et le différend diplomatique n’a guère affecté les relations russo-norvégiennes dans l’Arctique (Rahbek-Clemmensen, 2016) : on l’a vu, le président Poutine a approuvé une loi facilitant la coopération transfrontalière et le nombre de passages demeure élevé. Une nouvelle route entre Zapolyarny et la frontière a été inaugurée en 2012, et en septembre 2017, l’inauguration du tunnel et du pont d’Elvenes permettant à l’important trafic routier, engendré par ces passages plus nombreux, de s’écouler plus facilement vers Kirkenes, a été célébré par des ministres et des représentants des pouvoirs locaux russes comme norvégiens (Nilsen, 2017b). Ce serait bien davantage le cours du rouble qui déterminerait le volume des passages transfrontaliers, un rouble nettement plus faible rendant les achats en Norvège moins intéressants pour les consommateurs russes. Ainsi, de décembre 2014 à avril 2015, alors que le cours du rouble s’effondrait, passant de 35 Rb/$ à 52Rb/$, le nombre de passages à la frontière a chuté de 28% (Nilsen 2015). Le rouble a connu un creux majeur début 2016 à 78 Rb/$, avant de se stabiliser vers 57 Rb/$ depuis début 2017. Si les passages n’ont pas de nouveau atteint le sommet historique de 2013, ils semblent se stabiliser depuis autour de 250 000 par année (fig. 9).

Une illustration de l’effet frontière

Cet impact positif sur l’économie locale de la présence de la frontière, qui induit un différentiel dans les prix et les biens disponibles, et donc un flux de consommateurs de part et d’autre de la frontière, correspond à ce qu’on appelle « l’effet frontière ».

Celui-ci est parfois compris comme le frein aux échanges que constitue la présence de la frontière, malgré d’éventuels accords commerciaux (Head et Mayer 2002; Coulombe, 2005). De nombreux autres travaux ont souligné au contraire l’effet positif local que pouvait avoir une frontière sur la dynamique économique et commerciale (Reitel et al 2002; Leloup et Moyart 2006; Coubès et Macias 2007; Igué et Zinsou-Klassou, 2010; Perrier Bruslé 2016). Il semble que l’exemple de Kirkenes illustre bien ce cas de figure, l’ouverture contrôlée de la frontière permettant de mettre à profit les différentiels des marchés locaux pour soutenir une activité de commerce de proximité et le développement d’entreprises commerciales qui ne seraient pas viables sans ce trafic transfrontalier.


Notes de bas de page

[1] En 2016, sur un total de 235 469 passages, 57 000 étaient des Norvégiens, et 178 000 des Russes (Staalesen 2017).


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